faite femme coupable pour nous ��pier. Bien plus, dans cet unique but, elle a m��me accueilli l'amour d'un simple gendarme! La multiplicit�� de nos ennemis commande une circonspection croissante. M. le duc n'est pas estim�� dans son quartier. Toi, Carapace, sais-tu comment on nomme la demeure, ici pr��s? on l'appelle la Maison du Repris de justice! Toi, Arbre-��-Couche, tu passes pour avoir ��t�� mal guillotin��! Moi- m��me, je n'ai pas conserv�� au nom de Boulet Rouge toute la consid��ration dont l'avaient entour�� mes anc��tres. Ainsi donc, soyons muets comme des soles normandes, et pour le vain plaisir de faire des mots, ne risquons pas notre aisance!
Comme tous les braves, le c��l��bre Boulet-Rouge, l'homme �� l'emplatre, avait de ces aphorismes et parlait avec facilit��; ses compagnons, moins lettr��s, restaient sous le charme de sa faconde et oubliaient d'ouvrir l'oeil de lynx.
Gringalet, au contraire, dans l'int��r��t de son bienfaiteur le docteur Fandango, ��tait tout oreilles. Il classait dans sa jeune m��moire, avec soin, les renseignements obtenus. Ainsi donc, le v��ritable nom de Messa ��tait Boulet-Rouge; Lina s'appelait Carapace; Sali se nommait Arbre-��-Couche et devait avoir au cou le vestige particulier �� la guillotine. Tous trois poss��daient un ��lixir farouche et travaillaient pour un charnier inconnu du vulgaire.
Hier encore, Gringalet n'��tait qu'un enfant naturel, vendant les listes des loteries autoris��es, ou ouvrant la porti��re des fiacres, �� l'entr��e des lieux de r��jouissance, tels que spectacles, bals et restaurants; aujourd'hui, la connaissance de tant de secrets le m?rissait de plusieurs lustres.
Il se cramponnait �� son poste bien qu'il en sentit les inconv��nients.
Cette nature abrupte, mais d��vou��e, pr��f��rait sa cachette incommode �� un lit de roses, o�� il ne lui eut pas ��t�� donn�� de se rendre utile, il voulait mettre un terme aux soixante-treize meurtres quotidiens qui d��solaient la France.
Ces caract��res se font tr��s rares.
Les trois Pieuvres males de l'impasse Gu��m��n��e (puisque nous connaissons d��sormais leur position sociale), avaient d'excellents motifs pour causer en toute s��curit�� sur le trottoir de la rue de S��vign��. Outre la voiture, d��j�� nomm��e, qui les isolait de la chauss��e, sur les toits de la Maison du Repris de justice, une sentinelle active surveillait pour eux les alentours, pr��te �� signaler le moindre danger �� l'aide d'une fus��e volante.
C'��tait Tancr��de, dit Chauve-Sourire, parce que les sourcils lui manquaient, ex-enfant de choeur de Saint-Eustache, cong��di�� pour abus de burettes. Il ��tait le neveu propre de Dinah T��te-d'Or, concubine d'Arbre-��-Couche. Il aurait pu passer pour incorruptible, sauf sa bouche, sur laquelle il ��tait port��.
Nous avons besoin de poser ces d��tails, en apparence indiff��rents, pour rendre compr��hensible la catastrophe vraiment neuve qui va clore ce second chapitre.
�� onze heures treize minutes, Mandina de Hachecor, ?l'Escarboucle de Charenton-le-Pont? comme l'appelait Brissac son gendarme et son esclave, ouvrit avec pr��caution la porte du r��duit modeste o�� elle abritait son talent et sa beaut��. Vous n'auriez pu la voir sans l'aimer; elle portait son galant d��shabill�� de nuit et tenait �� la main une carafe de cassis et un verre �� patte.
Elle monta deux ��tages. Tout en haut de l'escalier, elle passa sa t��te charmante �� une lucarne qui donnait sur le toit, et d'une voix douce elle appela Tancr��de, surnomm�� Chauve-Sourire.
Celui-ci veillait. Il avait soif, comme toujours et reconnut bien la voix douce qui l'avait appel�� plus d'une fois d��j�� pour lui offrir du vesp��tro ou de l'anisette, car Mandina appartenait au docteur Fandango et ne reculait devant aucun sacrifice pour servir les int��r��ts de cet homme remarquable.
Tancr��de vint, Mandina lui offrit un verre de cassis, puis, usant des innocentes s��ductions de son sexe, elle l'entra?na dans sa chambre o�� elle l'enferma �� double tour, en ayant soin de mettre aussi le verrou et plusieurs barres de fer tr��s solides.
D��s lors, Messa, Sali et Lina manquaient de factionnaire. Leur s��curit�� devenait chim��rique.
Mandina avait ses projets. Elle se coiffa d'un chapeau de berg��re, ?ta sa crinoline et mit un faux nez. Ainsi travestie, elle descendit l'escalier quatre �� quatre. En descendant et par surcro?t de pr��caution, elle posa sur son faux nez, une paire de lunettes vertes, propri��t�� d'un jeune ��crivain d��j�� c��l��bre qui portait ombrage �� Brissac. Il avait tort. On peut avoir sur soi les lunettes vertes d'un jeune homme d��pourvu d'aisance, sans pour cela manquer aux lois de l'honneur.
Parvenue au rez-de-chauss��e de la Maison du Repris de justice, Mandina de Hachecor enfila l'all��e et se glissa comme un vent coulis derri��re les trois Pieuvres males qui causaient toujours. Boulet-Rouge la vit, il avait un oeil d'aigle, mais, tromp�� par son d��guisement, il la prit pour un bas-bleu.
Mandina franchit la chauss��e et s'��lan?a sur le trottoir oppos�� o�� se trouvaient ��galement trois hommes, bien diff��rents de Messa, Sali, Lina.
Peu de personnes ont eu connaissance de cette grande lutte entre le duc de Rudelame-Carthag��ne et le docteur Fandango. L'autorit�� ��tendit un voile prudent sur
Continue reading on your phone by scaning this QR Code
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.