attaque de la manière suivante: une partie des assaillants, commandés par Ollivier de Thermes, Bernard Hugon de Serre-Longue et Giraut d'Aniort, campent entre le saillant nord-ouest de la ville et la rivière, creusent des fossés de contrevallalion et s'entourent de retranchements palissadés.
L'autre corps, commandé par Pierre de Fenouillet, Renaud de Puy et Guillaume Fort, est logé devant la barbacane qui existait en B et celle de la porte dite Narbonnaise, en N.
En 1240, outre ces deux barbacanes, il en existait une en D[4] qui permettait de descendre du chateau dans le faubourg[5] et une en H faisant face au midi. La grande barbacane D servait encore à protéger la porte de Toulouse T (aujourd'hui porte de l'Aude).
[Note 4: Reconstruite sous saint Louis.]
[Note 5: Toutes les défenses du chateau datent du XIIe siècle sauf celles du front sud.]
Il faut observer que les seuls points où le sol extérieur soit à peu près au niveau des lices (car Guillaume des Ormes signale l'existence des lices L et par conséquent d'une enceinte extérieure), sont les points O et R. Quant au sol de la barbacane D du chateau, il était naturellement au niveau du faubourg et par conséquent fort au-dessous de l'assiette de la cité. Tout le front occidental de la cité est bati sur un escarpement très-élevé et très-abrupt.
[Illustration: Fig. 2.]
En reprenant tout d'abord le faubourg aux assiégeants, les défenseurs de la ville s'étaient empressés de transporter dans leur enceinte une quantité considérable de bois qui leur fut d'un grand secours; mais ils avaient d? renoncer à se maintenir dans ce faubourg.
Le vicomte fit donc attaquer en même temps la barbacane D du chateau pour ?ter aux assiégés toute chance de reprendre l'offensive, la barbacane B (c'était d'ailleurs un saillant), la barbacane N de la porte Narbonnaise et le saillant I, au niveau du plateau qui s'étendait à 100 mètres de ce c?té vers le sud-ouest.
Les assiégeants, campés entre la place et le fleuve, étaient dans une assez mauvaise position; aussi se retranchent-ils avec soin et couvrent-ils leurs fronts d'un si grand nombre d'arbalétriers que personne ne pouvait sortir de la ville sans être blessé.
Bient?t ils dressèrent un mangonneau devant la barbacane D.
Les assiégés, de leur c?té, dans l'enceinte de cette barbacane, élèvent une pierrière turque qui bat le mangonneau. Pour être autant défilé que possible, le mangonneau devait être établi en E.
Peu après les assiégeants commencent à miner sous la barbacane de la porte Narbonnaise en N, en faisant partir leurs galeries de mine des maisons du faubourg qui, de ce c?té, touchaient presque aux défenses.
Les mines sont étan?onnées et étayées avec du bois auquel on met le feu, ce qui fait tomber une partie des défenses de la barbacane.
Mais les assiégés ont contre-miné pour arrêter les progrès des mineurs ennemis et ont remparé la moitié de la barbacane restée debout. C'est par les travaux de mine que, sur les deux points principaux de l'attaque, les gens du vicomte tentent de s'emparer de la place; ces mines sont poussées avec une grande activité; elles ne sont pas plut?t éventées que d'autres galeries sont commencées.
Les assiégeants ne se bornent pas à ces deux attaques. Pendant qu'ils battent la barbacane D du chateau, qu'ils ruinent la barbacane N de la porte Narbonnaise, ils cherchent à entamer une portion des lices et ils engagent une attaque très-sérieuse sur le saillant en I entre l'évêché et l'église cathédrale de Saint-Nazaire, marquée S sur notre plan.
Comme nous l'avons dit, le plateau, sur ce point, s'étendait presque de niveau avec l'intérieur de la cité de I en O, et c'est pourquoi saint Louis et Philippe le Hardi firent, sur ce plateau, en dehors de l'ancienne enceinte visigothe, un ouvrage considérable, destiné à dominer l'escarpement.
L'attaque des troupes de Trincavel est de ce c?té (point faible alors) très-vivement poussée; les mines atteignent les fondations de l'enceinte des Visigoths, le feu est mis aux étan?ons et dix brasses de courtines s'écroulent. Mais les assiégés se sont remparés en retraite de la brèche avec de bonnes palissades et des bretèches[6]; si bien que les troupes ennemies n'osent risquer l'assaut. Ce n'est pas tout, des galeries de mine sont aussi ouvertes devant la porte de Rodez, en B; les assiégés contre-minent et repoussent les travailleurs des assiégeants.
[Note 6: Sorte de petit blokaus en charpente.]
Cependant, des brèches étaient ouvertes sur divers points et le vicomte Raymond craignant de voir, d'un moment à l'autre, déboucher les troupes de secours envoyées du nord, se décide à tenter un assaut général. Ses gens sont repoussés avec des pertes sensibles, et, quatre jours après, sur la nouvelle de la venue de l'armée royale, il lève le siège, non sans avoir mis le feu aux églises du faubourg, et entre autres à celle des Minimes en R.
L'armée de Trincavel était restée vingt-quatre jours devant la ville.
Louis IX, attachant
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