le marchepied abaiss?.
--Eh! vite, vite, vite, mes ma?tres, les entendez-vous? cria le cocher tout effar?.
Mais apr?s avoir fait monter Corneille le premier, le grand pensionnaire se retourna vers la jeune fille.
--Adieu, mon enfant, dit-il; tout ce que nous pourrions te dire ne t'exprimerait que faiblement notre reconnaissance. Nous te recommandons �� Dieu, qui se souviendra, j'esp?re, que tu viens de sauver la vie de deux hommes.
Rosa prit la main qui lui tendait le grand pensionnaire et la baisa respectueusement.
--Allez, dit-elle, allez, on dirait qu'ils enfoncent la porte.
Jean de Witt monta pr?cipitamment, prit place pr?s de son fr?re, et ferma le mantelet de la voiture en criant:
--Au Tol-Hek!
Le Tol-Hek ?tait la grille qui fermait la porte conduisant au petit port de Schweningen, dans lequel un petit b?timent atttendait les deux fr?res.
La voiture partit au galop de deux vigoureux chevaux flamands et emporta les fugitifs. Rosa les suivit jusqu'�� ce qu'ils eussent tourn? l'angle de la rue. Alors elle rentra fermer la porte derri?re elle et jeta la clef dans un puits.
--------------- The infuriated mob broke into the Buytenhoff and searched the cells. --------------
III
LES MASSACREURS
Les rugissements de la foule ?clataient comme un tonnerre, car il lui ?tait bien d?montr? que Corn?lius de Witt n'?tait plus dans la prison. En effet, Corneille et Jean avaient pris la grande rue qui conduit au Tol-Hek, tout en recommandant au cocher de ralentir le pas de ses chevaux pour que le passage de leur carrosse n'?veill?t aucun soup?on. Mais arriv? au milieu de cette rue, quand il vit de loin la grille, le cocher n?gligea tout pr?caution et mit le carrosse au galop.
Tout �� coup il s'arr?ta.
--Qu'y a-t-il? demanda Jean en passant la t?te par la porti?re.
--Oh! mes ma?tres, s'?cria le cocher, il y a ...
La terreur ?touffait la voix du brave homme.
--Voyons, ach?ve, dit le grand pensionnaire. --Il y a que la grille est ferm?e. --Comment! la grille est ferm?e? Ce n'est pas l'habitude de fermer la grille pendant le jour. --Voyez plut��t.
Jean de Witt se pencha en dehors de la voiture et vit en effet la grille ferm?e.
--Va toujours, dit Jean, j'ai sur moi l'ordre de commutation, le portier ouvrira.
La voiture reprit sa course, mais on sentait que le cocher ne poussait plus ses chevaux avec la m?me confiance. Puis en sortant sa t?te par la porti?re, Jean de Witt avait ?t? vu et reconnu par un brasseur qui poussa un cri de surprise, et courut apr?s deux autres hommes qui couraient devant lui. Au bout de cent pas il les rejoignit et leur parla; les trois hommes s'arr?t?rent, regardant s'?loigner la voiture, mais encore peu s�Crs de ceux qu'elle renfermait. La voiture, pendant ce temps, arrivait au Tol-Hek.
--Ouvrez! cria le cocher. --Ouvrir, dit le portier paraissant sur le seuil de sa maison, ouvrir, et avec quoi? --Avec la clef, parbleu! dit le cocher. --Avec la clef, oui; mais il faudrait l'avoir pour cela. --Comment! vous n'avez pas la clef de la porte? demanda le cocher. --Non. --Qu'en avez-vous donc fait? --Dame! on me l'a prise. --Qui cela? --Quelqu'un qui probablement tenait �� ce que personne ne sortit de la ville. --Mon ami, dit le grand pensionnaire sortant la t?te de la voiture et risquant le tout pour le tout, mon ami, c'est pour moi Jean de Witt et pour mon fr?re Corneille, que j'emm?ne en exil. --Oh! monsieur de Witt, je suis au d?sespoir, dit le portier se pr?cipitant vers la voiture, mais sur l'honneur, la clef m'a ?t? prise. --Quand cela? --Ce matin. --Par qui? --Par un jeune homme de vingt-deux ans, p?le et maigre. --Et pourquoi la lui avez-vous remise? --Parce qu'il avait un ordre sign? et scell?. --De qui? --Mais de messieurs de l'h��tel de ville. --Allons, dit tranquillement Corneille, il para?t que bien d?cid?ment nous sommes perdus. --Sais-tu si la m?me pr?caution a ?t? prise partout? --Je ne sais. --Allons, dit Jean au cocher, Dieu ordonne �� l'homme de faire tout ce qu'il peut pour conserver sa vie; gagne une autre porte. --Ah! dit le portier, voyez-vous l��-bas? --Passe au galop �� travers ce groupe, cria Jean au cocher, et prends la rue �� gauche; c'est notre seul espoir.
Le groupe dont parlait Jean avait eu pour noyau les trois hommes que nous avons vus suivre des yeux la voiture, et qui depuis ce temps et pendant que Jean parlementait avec le portier s'?tait grossi de sept ou huit nouveaux individus. Ces nouveaux arrivants avaient ?videmment des intentions hostiles �� l'endroit du carrosse. Aussi, voyant les chevaux venir sur eux au grand galop, se mirent-ils en travers de la rue en agitant leurs bras arm?s de b?tons et criant:
--Arr?te! arr?te!
La voiture et les hommes se heurt?rent enfin. Les fr?res de Witt ne pouvaient rien voir, enferm?s qu'ils ?taient dans la voiture. Mais ils sentirent les chevaux se cabrer, puis ?prouv?rent
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