le mal qu'on veut lui faire, monsieur Jean. --Ah! oui, dit de Witt, ce peuple, n'est-ce pas? --L'entendez-vous? --Il est, en effet, fort ?mu; mais quand il nous verra, comme nous ne lui avons jamais fait que du bien, peut-?tre se calmera-t-il. --Ce n'est malheureusement pas une raison, murmura la jeune fille en s'?loignant pour ob?ir �� un signe imp?ratif que lui avait fait son p?re. --Non, mon enfant, non; c'est vrai ce que tu dis l��.
Puis continuant son chemin: --Voil��, murmura-t-il, une petite fille qui ne sait probablement pas lire et qui par cons?quent n'a rien lu, et qui vient de r?sumer l'histoire du monde dans un mot. Et toujours aussi calme, mais plus m?lancolique qu'en entrant, l'ex-grand pensionnaire continua de s'acheminer vers la chambre de son fr?re.
--------- The mob pressed upon the soldiers, but was forced back. Tilly declared that he had been ordered to protect the prison, and that he would do so, unless the order was revoked. The populace then started for the council hall to force the deputies to countermand the order. --------
Jean de Witt ?tait arriv? �� la porte de la chambre o�� gisait sur un matelas son fr?re Corneille, auquel le fiscal avait, comme nous l'avons dit, fait appliquer la torture pr?paratoire.
L'arr?t du bannissement ?tait venu, qui avait rendu inutile l'application de la torture extraordinaire. Corneille, ?tendu sur son lit, les poignets bris?s, les doigts bris?s, n'ayant rien avou? d'un crime qu'il n'avait pas commis, venait de respirer enfin, apr?s trois jours de souffrances, en apprenant que les juges dont il attendait la mort avaient bien voulu ne le condamner qu'au bannissement.
La porte s'ouvrit, Jean entra, et d'un pas empress? vint au lit du prisonnier, qui tendit ses bras meurtris et ses mains envelopp?es de linge vers ce glorieux fr?re qu'il avait r?ussi �� d?passer, non pas dans les services rendus au pays, mais dans la haine que lui portaient les Hollandais.
Jean baisa tendrement son fr?re sur le front, et reposa doucement sur le matelas ses mains malades.
--Corneille, mon pauvre fr?re, dit-il, vous souffrez beaucoup, n'est-ce pas? --Je ne souffre plus, mon fr?re, puisque je vous vois. --Oh! mon pauvre cher Corneille, alors, �� votre d?faut, c'est moi qui souffre de vous voir ainsi, je vous en r?ponds. --Aussi, ai-je plus pens? �� vous qu'�� moi-m?me, et tandis qu'ils me torturaient, je n'ai song? �� me plaindre qu'une fois pour dire: Pauvre fr?re! Mais te voil��, oublions tout. Tu viens me chercher, n'est-ce pas? --Oui. --Je suis gu?ri; aidez-moi �� me lever, mon fr?re, et vous verrez comme je marche bien. --Vous n'aurez pas longtemps �� marcher, mon ami, car j'ai mon carrosse au vivier, derri?re les pistoliers de Tilly. --Les pistoliers de Tilly? Pourquoi donc sont-ils au vivier? --Ah! c'est que l'on suppose, dit le grand pensionnaire avec ce sourire de physionomie triste qui lui ?tait habituel, que les gens de la Haye voudront vous voir partir, et l'on craint un peu de tumulte. --Du tumulte? reprit Corneille en fixant son regard sur son fr?re embarrass?; du tumulte? --Oui, Corneille. --Alors, c'est cela que j'entendais tout �� l'heure, fit le prisonnier comme se parlant �� lui-m?me. Puis revenant �� son fr?re: --Il y a du monde sur le Buytenhoff, n'est-ce pas? dit-il. --Oui, mon fr?re. --Mais alors, pour venir ici... --Eh bien? --Comment vous a-t-on laiss? passer? --Vous savez bien que nous ne sommes gu?re aim?s, Corneille, fit le grand pensionnaire avec une amertume m?lancolique. J'ai pris les rues ?cart?es. En ce moment, le bruit monta plus furieux de la place �� la prison. Tilly dialoguait avec la garde bourgeoise. --Oh! oh! fit Corneille, vous ?tes un bien grand pilote, Jean; mais je ne sais si vous tirerez votre fr?re du Buytenhoff. --Avec l'aide de Dieu, Corneille, nous y t?cherons du moins, r?pondit Jean; mais d'abord un mot. --Dites.
Les clameurs montent de nouveau.
--Oh! oh! continua Corneille, comme ces gens sont en col?re! Est-ce contre vous? est-ce contre moi? --Je crois que c'est contre tous deux, Corneille. Je vous disais donc, mon fr?re, que ce que les orangistes nous reprochent au milieu de leurs sottes calomnies, c'est d'avoir n?goci? avec la France. --Les niais! --Si l'on trouvait en ce moment-ci notre correspondance avec monsieur de Louvois, si bon pilote que je sois, je ne sauverais point d'esquif si fr?le qui va porter les de Witt et leur fortune hors de la Hollande. Cette correspondance, qui prouverait �� des gens honn?tes combien j'aime mon pays et quels sacrifices j'offrais de faire personnellement pour sa libert?, pour sa gloire, cette correspondance nous perdrait aupr?s des orangistes, nos vainqueurs. Aussi, cher Corneille, j'aime �� croire que vous l'avez br�Cl?e avant de quitter Dordrecht. --Mon fr?re, reprit Corneille, votre correspondance avec monsieur de Louvois prouve que vous avez ?t? dans les derniers temps le plus grand, le
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