l'aimer et que cet amour serait cause de ta mort?
--Michele! Michele! s'��cria la jeune femme en ��cartant son fauteuil du lit, tandis que Giovannina avan?ait sa t��te pale derri��re le rideau rouge de la fen��tre.
Le bless�� regarda attentivement Michele et Luisa.
--Comment! demanda-t-il �� Luisa, on vous a pr��dit que je serais cause de votre mort?
--Ni plus ni moins! dit Michele.
--Et, ne me connaissant pas, ne pouvant par cons��quent prendre aucun int��r��t �� moi, vous n'avez pas laiss�� les sbires faire leur m��tier?
--Ah bien, oui! dit Michele r��pondant pour Luisa, quand elle a entendu les coups de pistolet, quand elle a entendu le cliquetis des sabres, quand elle a vu que moi, un homme, et un homme qui n'a pas peur, je n'osais pas aller �� votre secours parce que vous aviez affaire aux sbires de la reine, elle a dit: ?Alors, c'est �� moi de le sauver!? Et elle s'est ��lanc��e dans le jardin. Si vous l'aviez vue, Excellence! elle ne courait pas, elle volait.
--Oh! Michele! Michele!
--Tu n'as pas fait cela, petite soeur? tu n'as pas dit cela?
--Mais �� quoi bon le redire? s'��cria Luisa en se cachant la t��te entre ses deux mains.
Salvato ��tendit le bras et ��carta les mains dans lesquelles la jeune femme cachait son visage rouge de honte et ses yeux humides de larmes.
--Vous pleurez! dit-il; avez-vous donc regret maintenant de m'avoir sauv�� la vie?
--Non; mais j'ai honte de ce que vous a dit ce gar?on; on l'appelle Michele le Fou, et, �� coup s?r, il est bien nomm��.
Puis, �� la cam��riste:
--J'ai eu tort, Nina, de te gronder de ne point l'avoir laiss�� entrer; tu avais bien fait de lui refuser la porte.
--Ah! petite soeur! petite soeur! ce n'est pas bien, ce que tu fais l��, dit le lazzarone, et, cette fois, tu ne parles pas avec ton coeur.
--Votre main, Luisa, votre main! dit le bless�� d'une voix suppliante.
La jeune femme �� bout de forces, bris��e par tant de sensations diff��rentes, appuya sa t��te au dossier du fauteuil, ferma les yeux et laissa tomber sa main frissonnante dans la main du jeune homme.
Salvato la saisit avec avidit��; Luisa poussa un soupir: ce soupir confirmait tout ce qu'avait dit le lazzarone.
Michele regardait cette sc��ne �� laquelle il ne comprenait rien, et qu'au contraire comprenait trop Giovannina debout, les mains crisp��es, l'oeil fixe, et pareille �� la statue de la Jalousie.
--Eh bien, sois tranquille, mon gar?on, dit Salvato d'une voix joyeuse, c'est moi qui te donnerai ton sabre de colonel; pas celui avec lequel j'ai houspill�� les dr?les qui m'attaquaient, ils me l'ont pris, mais un autre et qui vaudra celui-l��.
--Eh bien, voil�� qui va pour le mieux, dit Michele; il ne me manque plus que le brevet, les ��paulettes, l'uniforme et le cheval.
Puis, se retournant vers la cam��riste:
--N'entends-tu pas, Nina? on sonne �� arracher la sonnette!
Nina sembla s'��veiller.
--On sonne? dit-elle; et o�� cela?
--A la porte, il faut croire.
--Oui, �� celle de la maison, dit Luisa.
Puis, rapidement et tout bas �� Salvato:
--Ce n'est pas mon mari, ajouta-t-elle, il rentre toujours par celle du jardin. Va, dit-elle �� Nina, cours! je n'y suis pas, tu entends?
--Petite soeur n'y est pas, tu entends, Nina? r��p��ta Michele.
Nina sortit sans r��pondre.
Luisa se rapprocha du bless��; elle se sentait, sans savoir pourquoi, plus �� l'aise sous la parole du bavard Michele que sous le regard de la muette Nina; mais cela, nous le r��p��tons, instinctivement, sans qu'elle e?t rien scrut�� des bons sentiments de son fr��re de lait, ou des mauvais instincts de sa cam��riste.
Au bout de cinq minutes, Nina rentra, et, s'approchant myst��rieusement de sa ma?tresse:
--Madame, lui dit-elle tout bas, c'est M. Andr�� Backer, qui demande �� vous parler.
--Ne lui avez-vous pas dit que je n'y ��tais point? r��pliqua Luisa assez haut pour que Salvato, s'il n'avait point entendu la demande, p?t au moins entendre la r��ponse.
--J'ai h��sit��, madame, r��pondit Nina toujours �� voix basse, d'abord parce que je sais que c'est votre banquier, et ensuite parce qu'il a dit que c'��tait pour une affaire importante.
--Les affaires importantes se r��glent avec mon mari, et non point avec moi.
--Justement, madame, continua Giovannina sur le m��me diapason; mais j'ai eu peur qu'il ne rev?nt quand M. le chevalier y serait; qu'il ne dit �� M le chevalier qu'il n'avait point trouv�� madame, et, comme madame ne sait pas mentir, j'ai pens�� qu'il valait mieux que madame le re??t.
--Ah! vous avez pens��?... dit Luisa regardant la jeune fille.
Nina baissa les yeux.
--Si j'ai eu tort, madame, il est encore temps; mais cela lui fera bien de la peine, pauvre gar?on!
--Non, dit Luisa apr��s un instant de r��flexion, mieux vaut en effet que je le re?oive, et tu as bien fait, mon enfant.
Puis, se tournant vers Salvato, qui s'��tait ��cart�� voyant que Giovannina parlait bas �� sa ma?tresse:
--Je reviens dans un instant, lui dit-elle; soyez tranquille, l'audience
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