danger, puisqu'il a ��t�� bless�� presque mortellement �� cette porte. Enfin, continua Giovannina avec une imperceptible alt��ration dans la voix, comme la pr��diction devait s'accomplir et s'accomplira probablement en tout point, enfin, madame l'aime.
--Que dis-tu l��? fit Michele. Tais-toi donc!
Giovannina regarda autour d'elle.
--Est-ce que quelqu'un nous ��coute? demanda-t-elle.--Non.--Eh bien, continua Giovannina, qu'importe, alors? N'es-tu pas d��vou�� �� ta soeur de lait comme je le suis �� ma ma?tresse?
--Si fait, et �� la vie �� la mort! elle peut s'en vanter.
--En ce cas, elle aura probablement besoin un jour de toi, comme elle a d��j�� besoin de moi. Que crois-tu que je fais �� cette porte?
--Tu me l'as dit, tu regardes en l'air.
--N'as-tu pas rencontr�� le chevalier San-Felice sur ta route?
--A la hauteur de Pie-di-Grotta? Oui.
--J'��tais l�� pour voir s'il ne revenait point sur ses pas, comme il l'a fait hier.
--Comment! il est revenu sur ses pas? Se douterait-il de quelque chose?
--Lui? Pauvre cher seigneur! il croirait plut?t ce qu'il ne voulait pas croire l'autre jour, que la terre est un morceau d��tach�� du soleil, un jour qu'une com��te s'est heurt��e contre, que de croire que sa femme le trompe; d'ailleurs, elle ne le trompe pas!... ou du moins pas encore: elle aime le seigneur Salvato, voil�� tout; mais il n'est pas moins vrai que, s'il e?t demand�� madame, j'eusse ��t�� fort embarrass��e, car elle est d��j�� pr��s de son cher bless��, qu'elle ne quitte ni jour ni nuit.
--Alors, elle t'a dit de venir t'assurer que le chevalier San-Felice continuait bien aujourd'hui son chemin vers le palais royal?
--Oh! non, Dieu merci! madame n'en est pas encore l��; mais cela viendra, sois tranquille. Non, je la voyais inqui��te, allant, venant, regardant du c?t�� du corridor, puis du c?t�� du jardin, mourant d'envie de se mettre �� la fen��tre, mais n'osant. Je lui ai dit alors: ?Est-ce que madame ne va pas voir si M. Salvato n'a pas besoin d'elle, depuis deux heures du matin qu'elle l'a quitt��?--Je n'ose, ma ch��re Nina, a-t-elle r��pondu; j'ai peur que mon mari, comme hier, n'ait oubli�� quelque chose, et tu sais que le docteur Cirillo a dit qu'il ��tait de la plus haute importance que mon mari ignorat la pr��sence de ce jeune homme chez la princesse Fusco.--Oh! qu'�� cela ne tienne, madame, lui ai-je r��pondu, je puis surveiller la rue, et, si M. le chevalier, par hasard, revenait comme hier, du plus loin que je l'apercevrais, j'accourrais le dire �� madame.--Ah! ma bonne petite Nina, a-t-elle r��pliqu��, tu serais assez gentille pour cela?--Certainement, lui ai-je r��pondu, madame; cela me fera m��me du bien, j'ai besoin d'air.? Et je suis venue me planter en sentinelle �� cette porte, o�� j'ai le plaisir de faire la conversation avec toi, tandis que madame a celui de faire la conversation avec son bless��.
Michele regarda Giovannina avec un certain ��tonnement; il y avait quelque chose d'amer dans les paroles et de strident dans la voix de la jeune fille.
--Et lui, demanda-t-il, le jeune homme, le bless��?
--J'entends bien.
--Est-il amoureux d'elle?
--Lui? Je crois bien! Il la d��vore des yeux. Aussit?t qu'elle quitte la chambre, ses paupi��res se ferment comme s'il n'avait plus besoin de rien voir, pas m��me le jour. Le m��decin, M. Cirillo, celui qui d��fend que les maris sachent que leurs femmes soignent de beaux jeunes gens bless��s, M. Cirillo �� beau lui d��fendre de parler, M. Cirillo a beau lui dire que, s'il parle, il risque de se rompre quelque chose dans le poumon, ah! pour cela, on ne lui ob��it pas comme pour l'autre chose. A peine sont-ils seuls, qu'ils se mettent �� parler sans s'arr��ter une minute.
--Et de quoi parlent-ils?
--Je n'en sais rien.
--Comment! tu n'en sais rien? Ils t'��loignent donc?
--Non, tout au contraire, madame presque toujours me fait signe de rester.
--Ils parlent tout bas, alors?
--Non, ils parlent tout haut, mais anglais ou fran?ais. Le chevalier est un homme de pr��caution, ajouta Nina avec un petit rire saccad��; il a appris deux langues ��trang��res �� sa femme, afin qu'elle p?t librement parler de ses affaires avec les ��trangers et que les gens de la maison n'y comprissent rien; aussi, madame en use.
--J'��tais venu pour voir Luisa, dit Michele; mais d'apr��s ce que tu me dis, je la d��rangerais probablement; je me contenterai donc de souhaiter que toutes choses tournent mieux pour elle et pour moi que ne l'a pr��dit Nanno.
--Non pas, tu resteras, Michele; la derni��re fois que tu es venu, elle m'a grond�� de t'avoir laiss�� partir sans la voir; il para?t que le bless��, lui aussi, veut te remercier.
--Ma foi! je ne serais pas fach�� de lui dire deux mots de compliments de mon c?t��; c'est un rude gaillard, et le becca?o sait ce que p��se son bras.
--Alors, entrons, et, comme il n'y a plus de danger que le chevalier revienne, je vais pr��venir madame que
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