ont mis l'industrie. D��j�� d��peupl�� par le cimeti��re, l'atelier devient d��sert par l'��migration, qui pour la premi��re fois se produit �� Paris et y prend des proportions irlandaises. Nos meilleurs ouvriers, (parmi ceux qui restent) vont porter �� l'��tranger leur habilet��, leurs proc��d��s, et la France, encore une fois, comme au lendemain de la R��forme, comme apr��s la r��vocation de l'��dit de Nantes, saign��e par le fer meurtrier de ses forces les plus vitales, va ��parpiller le reste dans le monde entier. Remarquons en passant que ces proscriptions, autrefois, avaient lieu du moins pour des croyances; aujourd'hui pour des app��tits.
Votre conviction �� tous est qu'il n'est d'autre issue �� la p��riode fatale o�� nous sommes, que par l'��ducation populaire, il faut--il n'y a pas de milieu--vivre du suffrage universel, ou en mourir. S'il reste dans les t��n��bres o�� il est plong��, nous en mourrons--et l'on ne saurait nier que la France d��j�� n'en soit bien malade et bien diminu��e.--Nous en vivrons d'une vie plus large, plus heureuse, plus forte, si la lumi��re y p��n��tre. Eh bien, que fait pour l'instruction publique le gouvernement actuel de la France?
La r��volution du 18 mars avait enlev�� l'��cole �� l'immonde et funeste enseignement du pr��tre. On la lui rend. Ce gouvernement, d��fenseur de la morale, ignorerait-il donc cette horrible corruption des moeurs de l'enfance qui, malgr�� tant d'obstacles apport��s �� sa divulgation, ��clate en scandales si ��pouvantables et si fr��quents? Non, sans doute, mais que leur importe? L'histoire de Loriquet et le dogme de l'ob��issance sont des enseignements si pr��cieux pour l'��lecteur! Et puis la corruption ne favorise-t-elle pas l'ab��tissement?
A la t��te de l'instruction publique, se trouve un homme, seule ��pave du 4 septembre, dont le nom fut pour les na?fs un av��nement. Auteur l��ger de plusieurs gros livres, de la Religion naturelle, entr'autres, cet homme a surtout bati sa r��putation sur ce grand sujet, sur cette n��cessit�� premi��re, d'une s��rieuse instruction publique. Il l'a sous sa direction depuis un an. Pendant le si��ge, la plupart des municipalit��s de Paris, pleines de z��le �� cet ��gard, nomm��rent des commissions, qui propos��rent des r��formes, et tout d'abord l'exclusion des pr��tres de l'enseignement public. Le ministre ne les contraria point, il les engagea m��me gracieusement �� former des plans; il re?ut leurs p��titions; mais ne fit droit �� aucune. Les commissions apprirent bient?t que le directeur du service, v��ritable chef du minist��re, ��tait encore le m��me cl��rical auquel Sa Majest�� Napol��on III avait daign�� confier ces d��licates fonctions. On eut beau demander son changement; il resta; il y est encore.--Qui n'admirera le d��vouement du ministre titulaire, couvrant ainsi d'une r��putation acquise par l'id��e d��mocratique, la continuation du syst��me obscurantiste? L'amour de l'ordre �� tout prix peut seul dicter de tels sacrifices; mais il est clair qu'ils sont jug��s n��cessaires, et que sur ce point rien n'est �� attendre, rien �� esp��rer.
Non; parce qu'il n'y a en r��alit�� que deux partis en ce monde: celui de la lumi��re et de la paix par la libert�� et l'��galit��; celui du privil��ge par la guerre et par l'ignorance. Il n'y a pas, il ne peut pas y avoir de parti interm��diaire; j'entends de parti s��rieux.
Cessons donc enfin--ce ne sera pas trop t?t--de nous laisser abuser par cette parole officielle, dont toute l'histoire n'est qu'un long parjure, et tachons d'en d��sabuser le monde. Il est temps, il est grand temps de rompre, non seulement avec les maux qu'elle nous fait, avec les ruines qu'elle cause, avec les malheurs qu'elle accumule, mais encore avec son effrayante immoralit��. Ne voit-on pas que toute monarchie, ou toute aristocratie, autrement dit tout privil��ge, est par nature oblig�� de mentir, d'��tre fourbe, parce qu'il est en d��saccord avec la justice? Devant cet instinct d'��quit��, d'��galit��, qui, malgr�� tout, est le fonds de la conscience humaine, et quoiqu'on fasse, la base de tout jugement, le mot privil��ge a toujours eu le son faux, le sens d'injustice. Le privil��ge a toujours ��t�� l'immoralit��; mais de plus en plus il se sent l'��tre et est reconnu tel. Que faire dans ce danger? sinon parler morale, en parler beaucoup, s'en faire le professeur et l'arbitre.--C'est ce qu'ils font tous. Et de plus en plus avec un art effrayant, qu'�� la fois rend plus raffin�� la peur, et plus audacieux leur nouvel appui: l'ignorance des masses.
Il y a toujours eu des discours bien sentis, prononc��s du haut des tr?nes; mais autrefois, du moins, jusqu'�� un certain point, l'orateur y croyait lui-m��me, ce qui n'est plus possible aujourd'hui. Or, plus manque la sinc��rit��, plus interviennent l'ordre, la morale, la Providence. Napol��on III, au lendemain de son crime, arrive, en ce genre, �� des chefs-d'oeuvre. Il avait �� faire cette chose difficile de parler en m��me temps �� deux publics diff��rents: les b��ats campagnards, qui le prenaient pour Messie, et les lettr��s,
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