lupanars.
Et l'on parle encore de 93! Et le spectre rouge, tout en loques, sert encore d'��pouvantail �� la volatile! Qu'��tait cette terreur rouge du si��cle dernier, la seule (car la d��mocratie n'en fait plus), qu'��tait-ce que cette crise fatale, qu'expliquent la famine et le danger, en comparaison de ces terreurs tricolores, dont la terreur de 71 est de beaucoup la plus ��pouvantable, et qui vont toujours croissant de rage et d'intensit��? Quel mois de 93 vaut cette semaine sanglante, pendant laquelle 12,000 cadavres--ce sont leurs journaux qui le disent--jonch��rent le sol de Paris? Les prisons suffisaient en 93; il leur faut aujourd'hui des plaines �� Versailles et des pontons dans les ports. La terreur tricolore l'emporte de toute la sup��riorit�� de la mitrailleuse sur la guillotine; de toute la distance qui s��pare dans le mal, la pr��m��ditation de l'emportement. La guillotine, au moins, ne tuait qu'en plein jour et ne tranchait qu'une vie �� la fois. Eux, ils ont tu�� huit jours et huit nuits d'abord; puis, la nuit seulement, pendant plus d'un mois encore. Deux personnes honorables, qui habitent deux points oppos��s des environs du Luxembourg, m'ont affirm�� avoir encore entendu, dans la nuit du 6 juillet, les d��tonations lugubres.
J'ai beau faire. Je ne vois du c?t�� de la Commune que 64 victimes--si l'on persiste �� lui attribuer l'ex��cution des ?tages, qu'elle n'a pas ordonn��e--et de l'autre, j'en vois, suivant le chiffre le plus bas, 15, 000--beaucoup disent 20,000.--Mais qui peut savoir le compte des morts dans une tuerie sans frein, dans un massacre sans jugement, dont toute la r��gle est le plus ou moins d'ivresse du soldat, le plus ou moins de fureur politique de l'officier? Demandez aux familles qui cherchent en vain un p��re, un fr��re, un fils disparu, dont elles n'auront jamais l'extrait mortuaire.
Quand on contemple de tels faits et qu'on voit la r��probation s'attacher... �� qui? aux victimes! on est ��tourdi, et l'on se demande quelle est cette plaisanterie qu'on nomme l'opinion, la conscience humaine? Oui, ce sont les ��gorgeurs qui accusent! Le monde n'est rempli que de leurs cris! Et c'est aux ��gorg��s qu'on refuse m��me le droit d'asile, en all��guant la morale outrag��e et la sainte pudeur!--Quelle est donc cette morale? Que signifie cette justice? Qu'est devenu le sens des mots? Ce monde se dit sceptique; ce si��cle se pr��tend incr��dule; et il croit aux larmes des Thiers! aux indignations des Jules Favre! �� la sensibilit�� des bourreaux et aux serments des faussaires! Pourquoi pas �� l'honneur des Louis Bonaparte?
H��las! la politique de cette malheureuse humanit�� ne consistera-t-elle jamais qu'en un changement de noms?
Vous, messieurs, qui repr��sentez ici la pens��e intelligente des classes ��clair��es, qui croyez �� la paix, qui croyez �� la libert��, et par cons��quent �� la conscience humaine, votre devoir est de protester contre de tels crimes. Feindre de ne pas les voir, quand ils remplissent le monde, quand ce pays o�� vous ��tes est sem�� des d��bris de ce naufrage, serait trop pu��ril et trop faux, et je le r��p��te, votre devoir s'y oppose. Vous ��tes la Ligue de la paix, et l'on ��gorge! et les fusillades interrompues recommencent... �� Marseille... bient?t �� Versailles. Autrefois, c'��tait sans jugement; �� pr��sent, ils y joignent une parodie de justice; mais ce sont toujours les vainqueurs ex��cutant les vaincus. Vous ��tes la Ligue de la libert��, et 40,000 hommes sont entass��s dans des cales; et toutes les libert��s, de nouveau, sont viol��es; et la terreur, depuis quatre mois, r��gne �� Paris! C'est la vieille barbarie, victorieuse de tous les instincts du monde nouveau. Vous devez protester contre elle, et mettre au ban de l'humanit�� ces ��gorgeurs et ces proscripteurs.
Car, m��me abstraction faite de la libert��, vous n'��tes pas de ceux qui confondent la paix avec le silence, et vous savez ce qu'un tel r��gime pr��pare, et que ce n'est pas la paix. Ce ne sont pas des oeuvres de paix, que la r��sistance au progr��s, la compression de la libert��, la n��gation des besoins nouveaux, que ressent l'humanit�� du XIXe si��cle? Tout cela, vous le savez bien, ne sert qu'�� pr��parer de nouvelles guerres, d'��pouvantables guerres sociales, comme celle qui vient d'avoir lieu. Vous croyez tous que la paix du monde actuel est attach��e au d��veloppement de l'intelligence, de la moralit�� et du bien-��tre des peuples. Or, comment le gouvernement de Versailles, ce gouvernement qui se pr��tend lui aussi le sauveur de l'ordre, de la morale et du bien public, comment remplit-il ce triple but?
Est-ce par ses lois financi��res, qui font peser sur la consommation du pauvre les frais de la guerre? et qui ne trouvent pas mieux �� imposer, autre part, que les besoins de la pens��e?
Est-ce par la haine immense dont il a rempli les ames? Est-ce par ses meurtres, ses insultes, ses proscriptions?
On sait dans quel ��tat ces conservateurs
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