conseille, L'espoir rend fort Celui qui veille Lorsque tout dort. Je la devine, Je l'entrevoi; Fille divine! Elle est à moi!
[Entre la Esmeralda. Ils se jettent sur elle, et veulent l'entra?ner. Elle se débat.]
LA ESMERALDA.
Au secours! au secours! à moi!
CLAUDE FROLLO ET QUASIMODO.
Tais-toi, jeune fille! tais-toi!
SCENE III.
LA ESMERALDA, QUASIMODO, PHOEBUS DE CHATEAUPERS, LES ARCHERS DU GUET.
PHOEBUS DE CHATEAUPERS, [entrant à la tête d'un gros d'archers.]
De par le roi!
[Dans le tumulte, Claude s'échappe. Les archers saisissent Quasimodo.]
PHOEBUS, [aux archers, montrant Quasimodo.]
Arrêtez-le! serrez ferme! Qu'il soit seigneur ou valet! Nous allons, pour qu'on l'enferme, Le conduire au Chatelet!
[Les archers emmènent Quasimodo au fond. La Esmeralda, remise de sa frayeur, s'approche de Phoebus avec une curiosité mêlée d'admiration, et l'attire doucement sur le devant de la scène.]
LA ESMERALDA, [à Phoebus.]
Daignez me dire Votre nom, sire! Je le requiers!
PHOEBUS.
Phoebus, ma fille, De la famille De Chateaupers.
LA ESMERALDA.
Capitaine?
PHOEBUS.
Oui, ma reine.
LA ESMERALDA.
Reine? oh! non.
PHOEBUS.
Grace extrême!
LA ESMERALDA.
Phoebus, j'aime Votre nom!
PHOEBUS.
Sur mon ame, J'ai, madame, Une lame De renom!
LA ESMERALDA, [à Phoebus.]
Un beau capitaine, Un bel officier, A mine hautaine, A corset d'acier, Souvent, mon beau sire, Prend nos pauvres coeurs, Et ne fait que rire De nos yeux en pleurs.
PHOEBUS, [à part.]
Pour un capitaine, Pour un officier, L'amour peut à peine Vivre un jour entier. Tout soldat désire Cueillir toute fleur, Plaisir sans martyre, Amour sans douleur!
[A la Esmeralda.]
Un esprit Radieux Me sourit Dans tes yeux.
LA ESMERALDA.
Un beau capitaine, Un bel officier, A mine hautaine, A corset d'acier, Quand aux yeux il brille, Fait longtemps penser Toute pauvre fille Qui l'a vu passer!
PHOEBUS, [à part.]
Pour un capitaine, Pour un officier, L'amour peut à peine Vivre un jour entier. C'est l'éclair qui brille, Il faut courtiser Toute belle fille Que l'on voit passer.
LA ESMERALDA. [Elle se pose devant le capitaine et l'admire.]
Seigneur Phoebus, que je vous voie Et que je vous admire encor! Oh! la belle écharpe de soie, La belle écharpe à franges d'or!
[Phoebus détache son écharpe et la lui offre.]
PHOEBUS.
Vous pla?t-elle?
[La Esmeralda prend l'écharpe et s'en pare.]
LA ESMERALDA.
Qu'elle est belle!
PHOEBUS.
Un moment!
[Il s'approche d'elle et cherche à l'embrasser.]
LA ESMERALDA, reculant.
Non! de grace!
PHOEBUS, [qui insiste.]
Qu'on m'embrasse!
LA ESMERALDA, [reculant toujours.]
Non, vraiment!
PHOEBUS, [riant.]
Une belle Si rebelle. Si cruelle! C'est charmant.
LA ESMERALDA.
Non, beau capitaine, Je dois refuser. Sais-je où l'on m'entra?ne Avec un baiser?
PHOEBUS.
Je suis capitaine, Je veux un baiser. Ma belle africaine, Pourquoi refuser?
Donne un baiser, donne, ou je vais le prendre.
LA ESMERALDA.
Non, laissez-moi; je ne veux rien entendre.
PHOEBUS.
Un seul baiser! ce n'est rien, sur ma foi!
LA ESMERALDA.
Rien pour vous, sire, hélas! et tout pour moi!
PHOEBUS.
Regarde-moi; tu verras si je t'aime!
LA ESMERALDA.
Je ne veux pas regarder en moi-même.
PHOEBUS.
L'amour, ce soir, veut entrer dans ton coeur.
LA ESMERALDA.
L'amour ce soir, et demain le malheur!
[Elle glisse de ses bras et s'enfuit. Phoebus, désappointé, se retourne vers Quasimodo, que les gardes tiennent lié au fond du théatre.]
PHOEBUS.
Elle m'échappe, elle résiste. Belle aventure en vérité! Des deux oiseaux de nuit je garde le plus triste; Le rossignol s'en va, le hibou m'est resté.
[Il se remet à la tête de sa troupe, et sort emmenant Quasimodo.]
CHOEUR DE LA RONDE DU GUET.
Paix et vigilance! Ouvrons, loin du bruit, L'oreille au silence Et l'oeil à la nuit!
[Ils s'éloignent peu à peu et disparaissent.]
ACTE DEUXIèME
SCENE PREMIERE.
[La place de Grève. Le pilori. Quasimodo au pilori. Le peuple sur la place.]
CHOEUR.
--Il enlevait une fille! --Comment! vraiment? --Vous voyez comme on l'étrille En ce moment! --Entendez-vous, mes commères? Quasimodo S'en vient chasser sur les terres De Cupido!
UNE FEMME DU PEUPLE.
Il passera dans ma rue Au retour du pilori, Et c'est Pierrat Torterue Qui va nous faire le cri.
LE CRIEUR.
De par le roi, que Dieu garde! L'homme qu'ici l'on regarde Sera mis, sous bonne garde, Pour une heure au pilori!
CHOEUR.
A bas! à bas! Le bossu! le sourd! le borgne! Ce Barabbas! Je crois, mortdieu! qu'il nous lorgne. A bas le sorcier! Il grimace, il rue! Il fait aboyer Les chiens dans la rue. --Corrigez bien ce bandit! --Doublez le fouet et l'amende!
QUASIMODO.
A boire!
CHOEUR.
Qu'on le pende!
QUASIMODO.
A boire!
CHOEUR. Sois maudit!
[Depuis quelques instants la Esmeralda s'est mêlée à la foule. Elle a observé Quasimodo avec surprise d'abord, puis avec pitié. Tout à coup, au milieu des cris du peuple, elle monte au pilori, détache une petite gourde de sa ceinture, et donne à boire à Quasimodo.]
CHOEUR.
Que fais-tu, belle fille? Laisse Quasimodo! A Belzébuth qui grille On ne donne pas d'eau!
[Elle descend du pilori. Les archers détachent et emmènent Quasimodo.]
CHOEUR.
--Il enlevait une femme! --Qui? ce butor? --Mais c'est affreux! c'est infame! --C'est un peu fort! --Entendez-vous, mes commères? Quasimodo Osait chasser sur les terres De Cupido!
SCENE II.
[Une salle magnifique où se font des préparatifs de fête.]
PHOEBUS, FLEUR-DE-LYS, MADAME ALOISE DE GONDELAURIER.
MADAME ALOISE.
Phoebus, mon futur gendre, écoutez, je vous aime; Soyez ma?tre céans comme un autre moi-même; Ayez soin que ce soir chacun s'égaye ici. Et vous, ma fille, allons, tenez-vous prête. Vous serez la plus belle encor
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