LHomme invisible | Page 6

H.G. Wells
sombre. Il ne fit qu'apercevoir une chose tout �� fait singuli��re?: comme un bras sans main, s'agitant dans sa direction, et une figure �� peine indiqu��e par trois gros points noirs sur du blanc, pareils aux taches marqu��es sur une pens��e jaune. En m��me temps, il recevait un coup violent �� la poitrine, il ��tait rejet�� en arri��re, la porte lui retombait sur le nez, la clef tournait dans la serrure. Tout cela fut si rapide qu'il ne put rien distinguer?: des formes vagues en mouvement, une pouss��e, un choc, rien de plus. Il resta abasourdi sur le palier obscur, se demandant avec terreur ce qui s'��tait pass��.
Deux minutes, et il rejoignit le petit groupe qui s'��tait r��uni devant la maison. Il y avait l�� Fearenside racontant pour la seconde fois l'incident du chien?; il y avait l�� Mme?Hall se plaignant que ce chien mord?t ses voyageurs?; il y avait l��, en curieux, Huxter, le boutiquier d'en face, et, en arbitre, Sandy Wadgers, qui venait de sa forge?; puis des femmes et des enfants, tous parlant �� tort et �� travers.
??Je ne me laisserais pas mordre, moi, je vous en r��ponds?!??
??Il devrait ��tre d��fendu d'avoir de pareils animaux.??
??Pourquoi l'a-t-il mordu????
Et le reste �� l'avenant.
M.?Hall, qui les examinait et les ��coutait du perron, n'��tait plus s?r maintenant d'avoir vu l��-haut quelque chose de si ��trange. D'ailleurs, son vocabulaire ��tait trop limit�� pour lui permettre de traduire ses impressions.
??Il pr��tend n'avoir besoin de personne, r��pondit-il �� une question de sa femme. Il vaudrait mieux rentrer ses bagages �� l'int��rieur.
�C Il aurait d? caut��riser la plaie imm��diatement, pronon?a M.?Huxter, surtout si elle est �� vif.
�C Moi, je tuerais la b��te, voil�� ce que je ferais?!?? dit une femme, dans le groupe.
Tout �� coup, le chien se mit �� grogner de nouveau.
??Venez donc, allons?!?? cria sous la porte une voix courrouc��e.
L'inconnu ��tait l��, bien envelopp��, le col relev��, le bord du chapeau rabattu sur les yeux.
??Plus vite vous aurez rentr�� tout cela, plus je serai content.??
Il est ��tabli par le t��moignage universel qu'il avait chang�� de pantalon et de gants.
??��tes-vous bless��, monsieur?? demanda Fearenside. Je suis tout �� fait d��sol�� que cet animal��
�C Non, pas du tout. Il ne m'a pas entam�� la peau. Allons, vite, d��p��chez-vous.??
??Puis, il grommela quelque chose??, affirma M.?Hall.
D��s que la premi��re manne eut ��t��, conform��ment �� ses ordres, apport��e dans le salon, l'��tranger se jeta dessus avec une ardeur incroyable et en commen?a le d��ballage, ��parpillant la paille, sans ��gard pour le tapis de Mme?Hall. Il en tira des bouteilles, des bouteilles petites et ventrues contenant des poudres?; des bouteilles petites et longues contenant des liquides color��s ou incolores?; des bouteilles cliss��es, en verre bleu, ��tiquet��es?: poison?; des bouteilles �� panse ronde et �� col ��lanc��?; d'��normes bouteilles en verre vert, d'��normes bouteilles en verre blanc?; des bouteilles avec des bouchons de cristal et des ��tiquettes, des bouteilles avec des bouchons de li��ge, des bouteilles avec des bondes, des bouteilles �� chape de bois, des bouteilles �� vin, des bouteilles �� huile, etc. Il les mettait en rangs sur le chiffonnier, sur la chemin��e, sur la table devant la fen��tre, sur le parquet, sur les rayons �� livres, partout, partout. Le pharmacien de Bramblehurst n'aurait pu se vanter d'en poss��der autant dans sa boutique. C'��tait une vraie curiosit��. Les mannes, les unes apr��s les autres, produisaient toujours des bouteilles. Enfin, quand tout cela fut vid��, la paille d'emballage montait �� la hauteur de la table.
Les seules choses qui sortirent de l��, avec des bouteilles, ce furent un grand nombre d'��prouvettes, de tubes, et une balance soigneusement empaquet��e.
Le contenu de ces paniers n'��tait pas plus t?t d��ball�� que l'��tranger vint �� la fen��tre et se mit �� l'ouvrage, sans prendre souci le moins du monde ni de la paille sur laquelle il marchait, ni du feu qui ��tait ��teint, ni de la caisse de livres, ni des malles, que l'on avait aussi mont��es.
Quand Mme?Hall lui apporta son d?ner, il ��tait d��j�� absorb�� par son travail et occup�� �� verser dans des tubes quelques gouttes de ses bouteilles?; il l'entendit seulement apr��s qu'elle eut balay�� le plus gros et pos�� le plateau sur la table, non peut-��tre sans quelque mauvaise humeur caus��e par l'��tat dans lequel elle voyait son plancher. �� ce moment, il remua la t��te, et tout aussit?t se retourna. Elle vit du moins qu'il avait ?t�� ses lunettes?; elles ��taient �� c?t�� de lui sur la table?: il lui sembla que ses orbites ��taient singuli��rement creuses. Il reprit ses verres, pivota et lui fit face. Elle allait se plaindre de la paille qui jonchait le plancher lorsqu'il la devan?a?:
??Je vous prie de ne jamais entrer sans frapper?!?? lui dit-il avec une exasp��ration anormale qui paraissait chez lui caract��ristique.
??J'ai frapp���� Probablement que��
�C Peut-��tre bien. Mais, dans mes recherches, des
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