Comme tous les mariniers d'ici, monsieur.
Le petit gar?on se pr��parait �� sortir; le juge le rappela.
-- Avant de partir, mon enfant, dis-moi si tu as parl�� �� quelqu'un de ta rencontre avant aujourd'hui?
-- Monsieur, j'ai tout dit �� maman, le dimanche en revenant de l'��glise; je lui ai m��me remis les dix sous de l'homme.
-- Et tu nous as bien avou�� toute la v��rit��? continua le juge. Tu sais que c'est une chose tr��s grave que d'en imposer �� la justice. Elle le d��couvre toujours, et je dois te pr��venir qu'elle r��serve des punitions terribles pour les menteurs.
Le petit t��moin devint rouge comme une cerise et baissa les yeux.
-- Tu vois, insista M. Daburon, tu nous as dissimul�� quelque chose. Tu ignores donc que la police conna?t tout?
-- Pardon! monsieur! s'��cria l'enfant en fondant en larmes, pardon, ne me faites pas de mal, je ne recommencerai plus!
-- Alors, dis en quoi tu nous as tromp��s.
-- Eh bien! monsieur, ce n'est pas dix sous que l'homme m'a donn��s, c'est vingt sous. J'en ai avou�� la moiti�� �� maman et j'ai gard�� le reste pour m'acheter des billes...
-- Mon petit ami, interrompit le juge, pour cette fois je te pardonne. Mais que ceci te serve de le?on pour toute ta vie. Retire-toi et souviens-toi que vainement on c��le la v��rit��, elle se d��couvre toujours.
II Les deux derni��res d��positions recueillies par le juge d'instruction pouvaient enfin donner quelque esp��rance. Au milieu des t��n��bres, la plus humble veilleuse brille comme un phare.
-- Je vais descendre �� Bougival, si monsieur le juge le trouve bon, proposa G��vrol.
-- Peut-��tre ferez-vous bien d'attendre un peu, r��pondit M. Daburon. Cet homme a ��t�� vu le dimanche matin. Informons-nous de la conduite de la veuve Lerouge pendant cette journ��e.
Trois voisines furent appel��es. Elles s'accord��rent �� dire que la veuve Lerouge avait gard�� le lit tout le jour le dimanche gras. �� une de ces femmes qui s'��tait inform��e de son mal, elle avait r��pondu: ?Ah! j'ai eu cette nuit un accident terrible.? On n'avait pas alors attach�� d'importance �� ce propos.
-- L'homme aux boucles d'oreilles devient de plus en plus important, dit le juge quand les femmes se furent retir��es. Le retrouver est indispensable. Cela vous regarde, monsieur G��vrol.
-- Avant huit jours je l'aurai, r��pondit le chef de la s?ret��, quand je devrais moi-m��me fouiller tous les bateaux de la Seine, de sa source �� son embouchure.
? Je sais le nom du patron: Gervais; le bureau de la navigation me donnera bien quelque renseignement...
Il fut interrompu par Lecoq, qui arrivait tout essouffl��.
-- Voici le p��re Tabaret, dit-il; je l'ai rencontr�� comme il sortait. Quel homme! Il n'a pas voulu attendre le d��part du train. Il a donn�� je ne sais combien �� un cocher, et nous sommes venus ici en cinquante minutes. Enfonc�� le chemin de fer!
Presque aussit?t parut sur le seuil un homme dont l'aspect, il faut bien l'avouer, ne r��pondait en rien �� l'id��e qu'on se pouvait faire d'un agent de police pour la gloire.
Il avait bien une soixantaine d'ann��es et ne semblait pas les porter tr��s lestement. Petit, maigre et un peu vo?t��, il s'appuyait sur un gros jonc �� pomme d'ivoire sculpt��e.
Sa figure ronde avait cette expression d'��tonnement perp��tuel m��l�� d'inqui��tude qui a fait la fortune de deux comiques du Palais- Royal. Scrupuleusement ras��, il avait le menton tr��s court, de grosses l��vres bonasses, et son nez d��sagr��ablement retrouss�� comme le pavillon de certains instruments de M. Sax. Ses yeux, d'un gris terne, petits, bord��s d'��carlate, ne disaient absolument rien, mais ils fatiguaient par une insupportable mobilit��. De rares cheveux plats ombrageaient son front, fuyant comme celui d'un l��vrier, et dissimulaient mal de longues oreilles, larges, b��antes, tr��s ��loign��es du crane.
Il ��tait tr��s confortablement v��tu, propre comme un sou neuf, ��talant du linge d'une blancheur ��blouissante et portant des gants de soie et des gu��tres. Une longue cha?ne d'or tr��s massive, d'un go?t d��plorable, faisait trois fois le tour de son cou et retombait en cascades dans la poche de son gilet.
Le p��re Tabaret dit Tirauclair salua, d��s la porte, jusqu'�� terre, arrondissant en arc sa vieille ��chine. C'est de la voix la plus humble qu'il demanda:
-- Monsieur le juge d'instruction a daign�� me faire demander?
-- Oui! r��pondit M. Daburon.
Et tout bas il se disait: si celui-l�� est un habile homme, en tout cas il n'y para?t gu��re �� sa mine...
-- Me voici, continua le bonhomme, tout �� la disposition de la justice.
-- Il s'agit de voir, reprit le juge, si, plus heureux que nous, vous parviendrez �� saisir quelque indice qui puisse nous mettre sur la trace de l'assassin. On va vous expliquer l'affaire...
-- Oh! j'en sais assez, interrompit le p��re Tabaret. Lecoq m'a dit la chose en gros, le long de la route, juste ce qui m'est n��cessaire.
-- Cependant..., commen?a le commissaire de
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