les branches
Dans la cambrure du geste apparenté à l'infinie démesure
ce temps
passé tout contre vous
enjolive les anciens printemps
demeurés
soudainement muets par temps de grands vents
quand le destin fait
rage
Le corps comme un oiseau partage les tempêtes
sur le chemin pavé de
mots
d'ardeurs arrachées à l'histoire
Comme une brise roucoulante
venue s'échouer dans le cou de l'aube
le corps transperce les nuages de mon âme
et la chair de l'image
qu'au loin je contemple tout près
pour étancher la soif
pour
apprivoiser les battements du coeur dans l'instant
Déchirée par les départs toujours présents
la douleur s'apaise
quand
le souffle rejoint le geste
ce battement de vie
à même ton âme
greffée à la mienne
Coincée entre l'espace et le temps
mes mots en se taisant crient à
tue-tête
dans ce rêve sorti tout droit des nues
habitat du coeur
devenu oxygène
À travers une verrière
l'univers s'incline à genoux sur la nuit
Allongée sur les paumes du quotidien
une femme de connivence avec
le bonheur
s'abandonne dans un fou rire
pose délicate comme un
fruit incandescent
qu'enrobent les désirs
venus valser sur ses nuits
apprivoisées
une femme moulée dans ses parures
pour une fête
empirique
transparente parfumée
visitée par les saisons
inscrite au
calendrier
revue et corrigée par le mouvement perpétuel de la
tendresse
On imagine aussi les mains déployées d'un homme à plaisir
venu
raser ce rêve dans le jus des sens
devant une bière enivrée d'illusions
quand le temps forge des douleurs sous nos pieds désarmés
échange l'amour contre la mort
ses pitiés naissantes au bord des
lèvres
pour inquiéter nos nuits
Quand la vie m'étire à n'en plus finir
j'étire l'avenir jusqu'à demain
j'étire demain pour en finir avec l'avenir
j'étire mes mots pour
allonger le verbe
je m'étire dans mon verbe pour conjuguer le désir à
l'être
et n'être plus que l'étirement d'un désir
sur une distance
allongée posée sur le temps
un temps étiré par le hasard d'une
rencontre
une rencontre qui s'étire sur le devenir
comme si demain
n'existait pas
Pour en finir
le verbe me plonge dans ce désir de l'être
en son
devenir
Juste un peu plus de vie pour prendre l'amour par le goût
quand le
goût a le goût d'aller dormir près de la nuit
cette nuit qui veille sur
l'amour
comme une vieille amante échevelée au goût du jour
pas
trop tannée
juste encore en vie
pour goûter aux nuits échevelées par
l'amour
Elle est venue
elle était peut-être déjà là
debout en pyjama sur son
destin
dans sa chambre virginale
appuyée sur un dégoût
en
attendant la conquête des seins des reins
et autres viscères
dépliant
sa nuit sur le coeur englué
dans son imagerie
Finalement
elle est peut-être venue
mais je n'y étais pas
Devant les jours de banlieues
le temps s'attriste
ces îles roses à
l'intimité fragile
îles boiteuses à des années-lumière
îles poisseuses
dans le varech des regards
îles érigées à la gloire de l'éphémère
îles
savantes pour dérouter le mouvement des foules
îles languissant
comme des pluies
îles mortes déclarées sans avenue
îles ennuyeuses
remplies de crépuscules
îles éclatées en plein visage de la vie
Vous avez dit amour
quand on vous aperçoit aujourd'hui plongé dans
un bain de tendresse pour savonner les mercredis oubliés
vous écrivez
amour sur le bout d'une table
entre deux feuilles grises
deux colères
et vos gestes dévastés par de trop longues heures
Se grave enfin sur la chair de l'autre
votre coeur démesuré
et vous
buvez l'amour
quand le corps presse la détente
comme au premier
jour
en cette mi-temps de février
Je bois à la source de vos mots délivrés
temporaires
quand la vague
soupire
quand le corps n'en peut plus de vous regarder dans
l'embrasure des montagnes à travers le songe de vos regards venus si
près de toucher l'indécence ce velouté du coeur jusqu'au vacillement
des sens
déboutonnés jusqu'à l'os
C'est de l'amour
dans le concentré des jours
quand l'impuissance du
geste s'étire à n'en plus finir
pour espacer les désirs qui se heurtent
aux vives absences
C'est de l'amour
comme un fruit arraché haut et court à l'automne
un fruit d'hiver mûri à même les délicaresses
quand le printemps
s'allume allègrement
aux abords de l'été
Qu'avons-nous à dérober ces gestes
qui ne craignent plus la pudeur
d'embrasser le poète
dans les eaux grouillantes du délire
ni même
de tremper nos doigts dans le suc de l'amour
comme une rosée sur le
bonheur d'être assouvie par de tendres ébats ce repas que le coeur
attend avidement
à travers la bruine des jours
ce doux mensonge
pour un monde inventé par la blessure
de ne pouvoir aimer à n'en plus
finir
Quand il fait trop nuit
un nouveau regard vient border mes rêves
abandonnés sur le rivage qu'une simple lueur vient consteller
Mémoire de la main qui effleure la mémoire
mémoire des yeux qui
arpente la nuit
mémoire de la nuit qui parfume l'ennui
Une flamme ardente vient chanter sous ma lampe
des airs sauvages
accompagnés de petites ronflettes
hallucinées
Ne pillez plus ces nouveaux jours
quand le soleil verse son or sur nos
chairs attendries par l'âge des pierres quand nos yeux pavoisent devant
ce rêve emmitouflé dans un rayon de lune quand le galbe soyeusement
apprivoisé cherche les contours de la main qui effleure
Sous l'écorce de nos vies
le temps est à l'oeuvre
sculpte dans cette
argile
des lumières frêles
que les
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