mots épuisent aux confins de la
mémoire
Surgissent alors des amours effrontées
Dans la savane de nos âmes
des loups s'y promènent
avec un goût
de représailles à portée de hurlement
étrangeté qui ressemble à une
vocation
jusque-là étendue sur une plage
devant une mer de
naufrages
de cris douteux
En vérité
c'est de toi cette senteur du jardin
jusqu'à l'extrême regard
incendiaire
à la poursuite des patiences
et des pluies venues
Encore toi
ce pays sans avenue
que l'on transporte en soi dans la
terre fertile du désir
Toujours toi
à la cadence des jours
blottis entre chaque phrase
sans mesure
comme une certitude du présent
L'hiver ne pensait pas qu'il était rendu là où il était
sous une pluie de
glaçons barbares
venue blesser la conscience des arbres nus
leurs
bras ballants comme chômeur sans cause
et pour cause
L'hiver venu a dérapé sur sa neige fondante
à la dérive
sur la noire
habitude de nos gestes gelés
Encore tout chaud
mon jour incendié par l'abondance du rêve
sème
dans les sillons de l'amour
un visage habité de réels immenses
une
gueule à désir
flanqué d'un sourire limité par la séduction d'un regard
efficace une peau de sable fin arrachée aux plages
Entre des pieds acrobates
un vertige se répand sur le droit fil
funambule
Les yeux assoupis dans une vague d'espoir
retournent au rivage
cette écume de l'émoi
Dérive des jours insensés vers l'abîme des tendresses
où le galbe
rocheux s'étale sur la surface des eaux
dans l'ébène du soir
d'un
enfant infini projeté dans le regard de l'aube
Ce corps inouï emprisonne le soleil dans un doute
que supporte mal
le ciel blafard
Ciel de tous les regards portés sur la chose
ciel enculé par des
évidences
semences du ciel dans le ventre du passé
enfants éventrés
dans les décharges du ciel
ciel baisé en silence par des nuits épousées
ciel de vie détrempée dans la sueur des jours
De feu de sang
le ciel me désire
Après maints combats
le coeur essoufflé s'endort ensoleillé
porte en
moi ce plaisir de brûler dans l'ombre
Ces seules lignes décochées sur la cible
ressemblent à une
coïncidence
quand la raison perd la tête
Posez un timbre de voix sur le mot
envoyez cette bizarrerie au hasard
comme un mot d'amour à la mer
Assoupis
des fragments d'été brûlent sous la peau
comme une
promesse aux herbes folles
dans un corps à corps avec les étoiles
Lents mouvements inclinés sur l'âme affamée
suspendue sur un mur
de glace
dans lequel résonne un cri d'enfant
assassiné par de trop
longues années
Où veux-tu que je dépose mes caresses
lorsque la lune est rouge
lorsque mon cri échevelé vient te dire que l'amour fermente sous le
lichen lorsque tu danses près d'un gouffre de lumière
lorsque tu
marches sur des plages garnies d'apothéoses et de galets hors saison
lorsque la mer me confie son silence me propose ses regrets comme la
terre ses alarmes lorsque tu ruisselles sous l'écorce de tes nuits
inventées
lorsque je traverse le pont de tes rires téméraires
lorsque
enfin nos mains fleurissent sous un grand pin argenté
Dans les chairs roses du ciel
une lune magique pose sous le regard
des jours irrités par la rage des heures folles
Heures de plomb à l'épaule
heures des portes battantes
heures
tranchées dans le sens du cadavre
heures lacérées par les visages
fuyants
heures déshabillées dans un respir
heures qui se bousculent
à la porte des foules
heures bleues heures grises comme des pierres
étranglées
vive douleur des heures incendiées
heures fragiles et
nues dans les chairs roses du ciel
Votre folie m'habille comme un gant
si près de la lumière
si près
des heures libérées par la foudre de vos rires en relief sur mes mots
éventrés par les silences
les oubliances que je suis
à même ce jour
imprégnée d'alliances
d'enfances étalées sur mes crépuscules
ce
foutu mensonge
J'ai les écluses fragiles dans le regard de l'aube
quand mes mains
s'abandonnent au vertige des mots
devant ce phare absent
devant
l'image rebelle d'une nuit furieuse
pluvieuse
Au passage
les baisers creusent des habitudes au hasard des fatigues
lèchent le destin étroit d'un visage oublié dans le givre des heures
visage abandonné sous le doux regard d'une étoile lointaine quand la
fête déjoue les ruses d'un soir exténué
Une promesse de chairs odorantes provoque des printemps délurés des
échanges de rêves effrontés
derrière une foule triste
essuie gestes et
marées sur les visages à portée de l'esclave
Sur ma page
des mots ondulés me respirent jusqu'au sein du rêve
me ramènent au coeur des choses
à travers le cristallin de l'âme
ses
ébats
dans la chaleur des sexes poétiques
évanouis comme des
mystères déraisonnables
Un cheptel de mots avance lentement
vers l'écrin fertile de mes
pensées
en meuglant des souvenirs désespérés
sous le dernier
quartier d'une lune d'hiver
Ce brasier du coeur brûle les ailes d'un horizon étonné
invente des
poursuites
dans la brousse des prunelles
des déesses éplorées
Femmes de bois
fibres de terre
de sang trop mûr
assises sur
l'humus des âges sacrés
fiançailles englouties dans un bleu éternel
Frémissante
elle reconnaît les cris
comme une exaltation secrète de
la source
ses passions qu'elle boit à même la bouche des échos
rythmés des instants convertis à l'être
autrefois bafoués
sans
mémoire
rejette par ses paumes entrouvertes
la raison
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