Providence?
Voyez ce qu'a produit la bombe Orsini! L'Italie est libre,--et peut-être la papauté, c'est-à-dire la catholicité, mourra de cette bombe!
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--Mauvais temps pour nous que ces temps. La prétendue immoralité de nos oeuvres nous dessert auprès de l'hypocrisie du public, et la moralité de nos personnes nous rend suspects au pouvoir.
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--Il y a du raisonneur de l'ancienne comédie dans le médecin moderne.
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--A l'heure qu'il est, il n'y a pas un petit journaliste de province qui ne trouve la plus minuscule salle de spectacle de sous-préfecture, déshonorée par la représentation d'HENRIETTE MARéCHAL.
* * * * * --Pour une comédie, le mot superbe d'un de nos jeunes parents: ?En telle année, mon père meurt... Bon!?
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--J'ai rarement vu à un amateur l'air amusé par l'art d'une chose. Tous me rappellent toujours un peu celui-là, qui passait sa vie à étudier des dessins anciens. Il n'en avait jamais vu un seul,--il ne regardait que les marques.
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--Taine m'envoie son livre. Il a ramassé toute l'Italie en trois mois: les tableaux, les paysages, la société,--cette société si impénétrable; enfin le passé, le présent, l'avenir.
Heureusement qu'il y a de grandes indulgences pour les légèretés des hommes sérieux.
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_8 février_.--A une soirée chez la princesse Mathilde.
Ce que j'aime surtout dans la musique: ce sont les femmes qui l'écoutent.
Elles sont là, comme devant une pénétrante et divine fascination, dans des immobilités de rêve, que chatouille, par instants, l'effleurement d'un frisson.
Toutes, en écoutant, prennent la tête d'expression de leur figure. Leur physionomie se lève et peu à peu rayonne d'une tendre extase. Leurs yeux se mouillent de langueur, se ferment à demi, se perdent de c?té où montent au plafond chercher le ciel. Des éventails ont, contre les poitrines, un battement pamé, une palpitation mourante, comme l'aile d'un oiseau blessé; d'autres glissent d'une main amollie dans le creux d'une jupe; et d'autres rebroussent, avec leurs branches d'ivoire, un vague sourire heureux sur de toutes petites dents blanches. Les bouches détendues, les lèvres doucement entr'ouvertes, semblent aspirer une volupté qui vole.
Pas une femme n'ose presque regarder la musique en face. Beaucoup, la tête inclinée sur l'épaule, restent un peu penchées comme sur quelque chose qui leur parlerait à l'oreille; et celles-ci, laissant tomber l'ombre de leur menton sur les fils de perles de leur cou, paraissent écouter au fond d'elles.
Par moments, la note douloureusement raclée sur un violoncelle, fait tressaillir leur engourdissement ravi; et des paleurs d'une seconde, des diaphanéités d'un instant, à peine visibles, passent sur leur peau qui frémit; suspendues sur le bruit, toutes vibrantes et caressées, elles semblent boire, de tout leur corps, le chant et l'émotion des instruments.
La messe de l'amour!--on dirait que la musique est cela pour la femme.
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--Le courage et la gloire d'un civil est de penser trop t?t.
--L'infirmité du bonheur de l'homme est faite de son sentiment du passé et de l'avenir. Son présent souffre toujours un peu du souvenir ou de l'espérance.
--Demander à une oeuvre d'art qu'elle serve à quelque chose: c'est avoir à peu près les idées de cet homme qui avait fait du ?Naufrage de la Méduse? un tableau à horloge, et mis l'heure dans la voile.
--On rencontre des hommes si bassement attachés à la religion d'une mémoire célèbre, qu'ils vous font l'effet de laquais d'une immortalité.
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_12 février_.--Mme Sand vient aujourd'hui d?ner à Magny. Elle est là, à c?té de moi, avec sa belle et charmante tête, dans laquelle, avec l'age, s'accuse, de jour en jour, un peu plus le type de la mulatresse. Elle regarde le monde d'un air intimidé, jetant dans l'oreille de Flaubert: ?Il n'y a que vous ici qui ne me gêniez pas!? Elle écoute, ne parle pas, a une larme pour une pièce de vers de Hugo, à l'endroit de la sentimentalité fausse de la pièce...
Ce qui me frappe chez la femme-écrivain, c'est la délicatesse merveilleuse de petites mains, perdues, presque dissimulées dans des manchettes de dentelle.
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--C'est le paradis moderne pour le peuple que ces pièces à grand spectacle du boulevard. Ce que la cathédrale gothique avec ses pompes et ses richesses était à l'imagination du moyen age, le truc l'est au rêve du titi. Au ciel du faubourg Saint-Antoine, le corps de ballet remplace les Anges et les Dominations.
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--L'amour moderne, ce n'est plus l'amour sain, presque hygiénique du bon temps. Nous avons bati sur la femme comme un idéal de toutes nos aspirations. Elle est pour nous le nid et l'autel de toutes sortes de sensations douloureuses, aigu?s, poignantes, délirantes; en elle et par elle, nous voulons satisfaire l'insatiable et l'effréné qui est en nous. Nous ne savons plus tout bêtement et simplement être heureux avec une
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