en r��pondant: ?J'ai �� faire.?
Voil��. Je mets mon paletot. Au revoir, mes amis. Oh! ils ne se doutent pas de ma joie. J'ai un peu la fi��vre. Je suis comme un amoureux qui court �� son premier rendez-vous. Ma ma?tresse s'appelle ��nigme. C'est un beau nom, n'est-il pas vrai?
Adieu, adieu. Je suis parti.
IV
Non, je n'irai pas directement chez moi, je ferai un petit tour dans Broadway. Justement, c'est un peu f��te aujourd'hui, les magasins sont encore ouverts... Des bijoux! des diamants! Ah! c'est chez moi que je vais le trouver, mon bijou, mon vrai diamant �� moi!
Je n'y tiens plus, allons.
J'avan?ais tout doucement vers Hamilton-square. Car je ne voulais pas arriver brusquement. Je ne voulais pas ��tre vu, ��tre entendu. Et puis, je me disais en prenant l'autre c?t�� de la chauss��e: ?Je vais d'abord entendre de loin, d'aussi loin qu'il sera possible, ce bruit qui est comme l'��cho du myst��re... Est-ce que je ne le per?ois pas encore? Non, encore un pas, encore un autre...?
Et je restai �� la place que j'occupais, clou�� par l'��tonnement,--oui, clou��,--comme si tout �� coup une cheville d'un pied e?t transperc�� la semelle de mes bottes et e?t ��t�� riv��e par une main invisible en dessous du pav��!...
J'entendais, oui. Mais ce que j'entendais, ce n'��tait pas ce que je supposais devoir entendre... Une, deux, trois... non. Ce n'��tait pas ce bruit r��gulier, cadenc��, un talon apr��s un autre, puis la canne, encore un talon, encore un autre, et la canne.
Ce n'��tait point cela le moins du monde. Comment d��finirai-je ce que j'entendais? Ce n'��tait pas un pi��tinement. Oh! non, c'��tait plut?t un roulement. Tr��s vif, sans arr��t. Il n'y avait pas un intervalle d'un dixi��me de seconde entre chacun des sons qui parvenaient �� mon oreille...
Est-ce possible? Un seul homme ne peut produire ce bruit! Tr��pignat-il sur place, son pas n'aurait pas cette persistance cadenc��e. Non. _Ils sont plusieurs!_ Allons, ce n'est pas supposable. La porte est solidement ferm��e. Nul n'a pu entrer, pas plus que lui ne pouvait sortir.
Pourquoi donc h��sit��-je �� avancer? Je n'ai pas peur; certes, la terreur est bien loin de mon ame. Pourtant c'est bien ��trange.
Je penche la t��te en avant, je tends le cou... je regarde!
Je vois!... il peut donc se faire qu'une v��rit�� soit plus ��trange que toutes les suppositions?...
Ils sont deux devant ma porte, vous comprenez bien, devant, sur la derni��re marche du perron, le nez contre le bois et marchant sur place comme l'autre marche �� l'int��rieur. Sans bouger, et s��par��s par l'��paisseur du bois, ils vont �� la rencontre de l'autre.
Pas un mot d'ailleurs. Rien que ce pas que nulle puissance ne semble devoir arr��ter. Je me glisse �� la fen��tre, et �� la lueur d'une veilleuse qui br?le dans le corridor, je le reconnais, lui, Golding... il va toujours en avant, sans avancer.
Et les deux autres font le m��me man��ge au dehors... C'est une bizarre chose que ces trois mannequins, mus par une m��me ficelle. Ce sont ces six talons qui produisent le roulement... il y a aussi trois cannes...
Quel parti dois-je prendre?
V
Attendre? Quoi? Que la machine motrice s'arr��te d'elle-m��me... Il y a l�� des ressorts d'acier que rien ne d��tendra. Le jour peut avoir une influence sur l'��tranget�� de la nuit, cela est vrai. Le chant du coq chasse les fant?mes. Soit; mais il n'y a pas ici de fant?mes, les spectres n'ont pas de talons, et, comme dit le po��te:
Et le souffle muet glissa sur le silence.
Golding et les autres sont des personnalit��s mat��rielles, des entit��s de chair et d'os. Pourquoi l'homme dou�� du plus grand courage se sent-il ��mu en pr��sence de l'homme sorti de sa norme? Je rencontrerais dix Golding au coin d'un bois, que je les braverais. Un seul--parce qu'il est incompris--parce qu'un des ressorts de son ��tre confine �� l'inintelligible--me para?t effrayant. En v��rit��, j'ai presque peur.
Mais cette h��sitation ne dure pas... je me glisse doucement jusqu'�� ma porte, je monte deux degr��s du perron, je suis derri��re mes deux ��tranges visiteurs. Et, sans qu'ils s'en aper?oivent--car, sur mon ame ils ne s'en aper?oivent pas--je passe mon bras entre eux deux, j'introduis la cl�� dans ma serrure qui grince, et d'un ��lan brusque, j'ouvre la porte...
Derni��rement, sur la ligne ferr��e du Massachusetts, deux locomotives, --choses de fer et d'acier,--se pr��cipit��rent l'une sur l'autre. Eh bien! par Jupiter,--proportionnellement �� la masse projet��e,--le choc ne fut pas plus violent.
Les deux gentlemen heurt��rent Golding, qui heurta les deux gentlemen.
Puis il y eut un cri,--ou plut?t trois cris en un seul...
Puis non pas une course, non pas une fuite, non pas une d��route,--mais un ruement �� travers la rue. Les deux gentlemen avaient mis Golding sur leurs ��paules,--mon Dieu, oui! un sollicitor,--comme une balle de coton. Celui de devant soutenait les deux jambes, dont il s'��tait fait comme un collier, l'autre
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