Histoire dun Casse-noisette | Page 7

Alexandre Dumas, père
qui bien certainement ne pouvait ��tre qu'un personnage ayant droit an moins au titre de sa transparence, se montrait, faisait des signes et disparaissait, et cela tandis que le parrain Drosselmayer lui-m��me, v��tu de sa redingote jaune, avec son emplatre sur l'oeil et sa perruque de verre, ressemblant �� s'y m��prendre, mais haut de trois pouces �� peine, sortait et rentrait comme pour inviter les promeneurs �� entrer chez lui.
Le premier moment fut pour les deux enfants tout �� la surprise et �� la joie; mais, apr��s quelques minutes de contemplation, Fritz, qui se tenait les coudes appuy��s sur la table, se leva, et, s'approchant impatiemment:
--Mais, parrain Drosselmayer, lui dit-il, pourquoi entres-tu et sors-tu toujours par la m��me porte? Tu dois ��tre fatigu d'entrer et de sortir toujours par le m��me endroit. Tiens, va-t'en par celle qui est l��-bas, et tu rentreras par celle-ci.
Et Fritz lui montrait de la main les portes des deux tours.
--Mais cela ne se peut pas, r��pondit le parrain Drosselmayer.
--Alors, reprit Fritz, fais-moi le plaisir de monter l'escalier, de te mettre �� la fen��tre �� la place de ce monsieur, et de dire ce monsieur d'aller �� la porte �� ta place.
--Impossible, mon cher petit Fritz, dit encore le conseiller de m��decine.
--Alors les enfants ont dans�� assez; il faut qu'ils se prom��nent tandis que les promeneurs danseront �� leur tour.
--Mais tu n'es pas raisonnable, ��ternel demandeur! s'��cria le parrain qui commen?ait �� se facher; comme la m��canique est faite, il faut qu'elle marche.
--Alors, dit Fritz, je veux entrer dans le chateau.
--Ah! pour cette fois, dit le pr��sident, tu es fou, mon cher enfant; tu vois bien qu'il est impossible que tu entres dans ce chateau, puisque les girouettes qui surmontent les plus hautes tours vont �� peine �� ton ��paule.
Frite se rendit �� cette raison et se tut; mais, au bout d'un instant, voyant que les messieurs et les dames se promenaient sans cesse, que les enfants dansaient toujours, que le monsieur au manteau de fourrures se montrait et disparaissait intervalles ��gaux, et que le parrain Drosselmayer ne quittait pas sa porte, il dit d'un ton fort d��sillusionn��:
--Parrain Drosselmayer, si toutes tes petites figures ne savent pas faire autre chose que ce qu'elles font et recommencent toujours �� faire la m��me chose, demain tu peux les reprendre, car je ne m'en soucie gu��re, et j'aime bien mieux mon cheval, qui court �� ma volont��, mes hussards, qui manoeuvrent �� mon commandement, qui vont �� droite et �� gauche, en avant, en arri��re, et qui ne sont enferm��s dans aucune maison, que tous tes pauvres petits bonshommes qui sont oblig��s de marcher comme la m��canique veut qu'ils marchent.
Et, �� ces mots, il tourna le dos �� parrain Drosselmayer et �� son chateau, s'��lan?a vers la table, et rangea en bataille son escadron de hussards.
Quant �� Marie, elle s'��tait ��loign��e aussi tout doucement; car le mouvement r��gulier de toutes les petites poup��es lui avait paru fort monotone. Seulement, comme c'��tait une charmante enfant, ayant tous les instincts du coeur, elle n'avait rien dit, de peur d'affliger le parrain Drosselmayer. En effet, �� peine Fritz eut-il le dos tourn��, que, d'un air piqu��, le parrain Drosselmayer dit an pr��sident et �� la pr��sidente:
--Allons, allons, un pareil chef-d'oeuvre n'est pas fait pour des enfants, et je m'en vais remettre mon chateau dans sa bo?te et le remporter.
Mais la pr��sidente s'approcha de lui, et, r��parant l'impolitesse de Fritz, elle se fit montrer dans de si grands d��tails le chef-d'oeuvre du parrain, se fit expliquer si cat��goriquement la m��canique, loua si ing��nieusement ses ressorts compliqu��s, que non-seulement elle arriva �� effacer dans l'esprit du conseiller de m��decine la mauvaise impression produite, mais encore que celui-ci tira des poches de sa redingote jaune une multitude de petits hommes et de petites femmes �� peau brune, avec des yeux blancs et des pieds et des mains dor��s. Outre leur m��rite particulier, ces petits hommes et ces petites femmes avaient une excellente odeur, attendu qu'ils ��taient en bois de cannelle.
En ce moment, mademoiselle Trudchen appela Marie pour lui offrir de lui passer cette jolie petite robe de soie qui l'avait si fort ��merveill��e en entrant, qu'elle avait demand�� s'il lui serait permis de la mettre; mais Marie, malgr�� sa politesse ordinaire, ne r��pondit pas �� mademoiselle Trudchen, tant elle ��tait pr��occup��e d'un nouveau personnage qu'elle venait de d��couvrir parmi ses joujoux, et sur lequel, mes chers enfants, je vous prie de concentrer toute votre attention, attendu que c'est le h��ros principal de cette tr��s-v��ridique histoire, dont mademoiselle Trudchen, Marie, Fritz, le pr��sident, la pr��sidente et m��me le parrain Drosselmayer ne sont que les personnages accessoires.

Le petit homme au manteau de bois
Marie, disons-nous, ne r��pondait pas �� l'invitation de mademoiselle Trudchen, parce qu'elle venait de d��couvrir l'instant m��me un nouveau joujou qu'elle n'avait pas encore aper?u.
En
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