Histoire dun Casse-noisette | Page 6

Alexandre Dumas, père
et mademoiselle Trudchen, ayant pos�� son tricot sur la chaise qui ��tait devant elle, les suivit.

L'arbre de No?l
Mes chers enfants, il n'est pas que vous ne connaissiez Susse et Giroux, ces grands entrepreneurs du bonheur de la jeunesse; on vous a conduits dans leurs splendides magasins, et l'on vous a dit, en vous ouvrant un cr��dit illimit��: ?Venez, prenez, choisissez.? Alors vous vous ��tes arr��t��s haletants, les yeux ouverts, la bouche b��ante, et vous avez eu un de ces moments d'extase que vous ne retrouverez jamais dans votre vie, m��me le jour o�� vous serez nomm��s acad��miciens, d��put��s ou pairs de France. Eh bien, il en fut ainsi que de vous de Fritz et de Marie, quand ils entr��rent dans le salon et qu'ils virent l'arbre de No?l qui semblait sortir de la grande table couverte d'une nappe blanche, et tout charg��, outre ses pommes d'or, de fleurs en sucre au lieu de fleurs naturelles, et de drag��es et de pralines au lieu de fruits; le tout ��tincelant au feu de cent bougies cach��es dans son feuillage, et qui le rendaient aussi ��clatant que ces grands ifs d'illuminations que vous voyez les jours de f��tes publiques. A cet aspect, Fritz tenta plusieurs entrechats qu'il accomplit de mani��re �� faire honneur M. Pochette, son ma?tre de danse, tandis que Marie n'essayait pas m��me de retenir deux grosses larmes de joie, qui, pareilles �� des perles liquides, roulaient sur son visage ��panoui comme sur une rose de mai.
Mais ce fut bien pis encore quand on passa de l'ensemble aux d��tails, que les deux enfants virent la table couverte de joujoux de toute esp��ce, que Marie trouva une poup��e double de grandeur de mademoiselle Rose, et une petite robe charmante de soie suspendue �� une pat��re, de mani��re qu'elle en p?t faire le tour, et que Fritz d��couvrit, rang�� sur la table, un escadron de hussards v��tus de pelisses rouges avec des ganses d'or, et mont��s sur des chevaux blancs, tandis qu'au pied de la m��me table ��tait attach�� le fameux alezan qui faisait un si grand vide dans ses ��curies; aussi, nouvel Alexandre, enfourcha-t-il aussit?t le brillant Buc��phale qui lui ��tait offert tout sell�� et tout brid��, et, apr��s lui avoir fait faire au grand galop trois ou quatre fois le tour de l'arbre de No?l, d��clara-t-il, en remettant pied �� terre, que, quoique ce f?t un animal tr��s sauvage et on ne peut plus r��tif, il se faisait fort de le dompter de telle fa?on qu'avant un mois il serait doux comme un agneau.
Mais, au moment o�� il mettait pied �� terre, et o�� Marie venait de baptiser sa nouvelle poup��e du nom de mademoiselle Clarchen, qui correspond en fran?ais au nom de Claire, comme celui de Roschen correspond en allemand �� celui de Rose, on entendit pour la seconde fois le bruit argentin de la sonnette; les enfants se retourn��rent du c?t�� o�� venait ce bruit, c'est-��-dire vers un angle du salon.
Alors ils virent une chose �� laquelle ils n'avaient pas fait attention d'abord, attir��s qu'ils avaient ��t�� par le brillant arbre de No?l qui tenait le beau milieu de la chambre: c'est que cet angle du salon ��tait coup�� par un paravent chinois, derri��re lequel il se faisait un certain bruit et une certaine musique qui prouvaient qu'il se passait en cet endroit de l'appartement quelque chose de nouveau et d'inaccoutum��. Les enfants se souvinrent alors en m��me temps qu'ils n'avaient pas encore aper?u le conseiller de m��decine, et d'une m��me voix ils s'��cri��rent:
--Ah! parrain Drosselmayer!
�� ces mots, et comme si, en effet, il n'e?t attendu que cette exclamation pour faire ce mouvement, le paravent se replia sur lui-m��me et laissa voir non seulement parrain Drosselmayer, mais encore! ...
Au milieu d'une prairie verte et ��maill��e de fleurs, un magnifique chateau avec une quantit�� de fen��tres en glaces sur sa fa?ade et deux belles tours dor��es sur ses ailes. Au m��me moment, une sonnerie int��rieure se fit entendre, les portes et les fen��tres s'ouvrirent, et l'on vit, dans les appartements ��clair��s de bougies hautes d'un demi-pouce, se promener de petits messieurs et de petites dames: les messieurs, magnifiquement v��tus d'habits brod��s, de vestes et de culottes de soie, ayant l'��p��e au c?t�� et le chapeau sous le bras; les dames splendidement habill��es de robes de brocart avec de grands paniers, coiff��es en racine droite et tenant �� la main des ��ventails, avec lesquels elles se rafra?chissaient le visage comme si elles ��taient accabl��es de chaleur. Dans le salon du milieu, qui semblait tout en feu �� cause d'un lustre de cristal charg�� de bougies, dansaient au bruit de cette sonnerie une foule d'enfants: les gar?ons, en veste ronde; les filles, en robe courte. En m��me temps, �� la fen��tre d'un cabinet attenant, un monsieur, envelopp�� d'un manteau de fourrure, et
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