leur syst��me politique fussent ou fausses ou exag��r��es, je l'admets encore; que leur expulsion de l'Assembl��e f?t un acte ill��gal, je n'y contredis point; mais si pers��cut�� que soit un parti, il n'a jamais le droit d'armer les citoyens les uns contre les autres, surtout quand les bataillons ��trangers foulent sous leurs pieds le sol sacr�� de la patrie.
Quoi qu'il en soit, ce livre n'a point ��t�� dict�� par un esprit d'exclusion. Ne batissons point de petites ��glises dans la grande unit�� de la R��volution Fran?aise. L'histoire de ces jours de luttes, d'antagonismes terribles et de haines violentes demande �� ��tre ��crite avec amour. Ce n'est point ici un paradoxe. Oui, il y avait une sympathie immense, un ��lan passionn�� vers l'id��al, dans cette fureur du bien public qui immolait tout �� un principe. Il faut donc embrasser d'un point de vue ��lev�� cette ��poque sinistre et glorieuse qui r��unit tous les contrastes. Le moment est venu d'amnistier les uns pour leur ardent amour de la patrie, les autres pour leur d��vouement �� l'humanit��. Ayons enfin le courage d'admirer ce qui fut grand dans tous les partis et sous toutes les nuances. Parmi ceux que la Montagne ��leva, dans un jour de temp��te, jusqu'au gouvernement du pays, je dirais presque jusqu'�� la dictature, il y en a qui ont sauv�� le territoire de l'invasion ��trang��re, renouvel�� les institutions sociales, ��bauch�� une constitution, ��cras�� les factions abjectes dont le triomphe aurait amen�� la perte de la France, assur�� le respect de la souverainet�� nationale, r��tabli sur de larges bases les services publics; apr��s avoir tout d��truit, ils essay��rent de tout reconstruire. La vie de pareils hommes m��rite bien d'��tre racont��e et, quelles que soient leurs fautes, la post��rit�� les jugera en s'inclinant devant leur m��moire.
[Illustration: Louis XIV]
Nous ne promettons pas toutefois une r��habilitation syst��matique de la Terreur ni des Terroristes. Il y a tels de leurs actes que rien ne peut justifier. A chacun d'eux sa responsalbilit�� devant l'histoire. Loin de nous cette froide th��orie de la souverainet�� du but qui absout tous les crimes au nom de la raison d'��tat. Nous n'admettrons jamais non plus qu'on puisse rejeter sur les circonstances, sur la n��cessit�� des temps, le fardeau des oeuvres sanglantes. Pas de fatalit��: ce serait une injure �� la conscience humaine.
Ce que nous aimons chez les Montagnards, ce que nous d��fendrons, la t��te haute, ce sont les vrais principes de la R��volution Fran?aise. Ils ont secouru le pauvre, relev�� le faible, prot��g�� l'enfant, d��livr�� l'opprim�� en frappant l'oppresseur; ils ont voulu r��g��n��rer les moeurs.
Agit��s dans l'opinion publique, comme ils l'avaient ��t�� eux-m��mes dans la vie, les hommes de la Montagne n'ont pu jusqu'ici d��gager leur m��moire de la tourmente qui les avait engloutis. Des voix retentissantes insultent, depuis plus d'un si��cle, leurs ombres proscrites, tandis que d'autres les acclament avec enthousiasme. Il n'y a peut-��tre eu de mesure ni dans le blame ni dans l'��loge. Pour moi, je me r��jouis d'��crire ces pages dans un moment calme (1847), o�� l'opinion se recueille et o�� se pr��pare le jugement d��finitif de l'histoire. Libre envers le pouvoir, libre m��me envers les partis, sans autre passion qu'un ardent amour du peuple, je me crois �� m��me de promettre une chose grave et difficile �� tenir, la v��rit��.
CHAPITRE PREMIER
PR��LUDES DE LA R��VOLUTION FRAN?AISE
I
Du sentiment religieux.--Principaux ��v��nements de notre histoire.--Comment les faits s'encha?naient les uns aux autres pour amener un changement dans l'ordre politique et social.--Affranchissement des communes.--Luther et Calvin.--La Saint-Barth��l��my.--Richelieu.--Louis XIV.--Louis XV.
L'histoire de la Montagne se lie ��troitement �� l'histoire de la R��volution, laquelle se rattache �� toute notre histoire de France.
Il nous faut donc renouer le fil des ��v��nements.
Le point de vue religieux, presque absent au XVIIIe si��cle des sp��culations de l'esprit, a exerc��, dans ces derniers temps, une grande influence sur la direction des ��tudes historiques et sociales. Doit-on s'en applaudir? doit-on s'en plaindre? Il faut du moins se tenir sur ses gardes et se d��fendre contre les utopies. De nombreuses erreurs se sont gliss��es dans les ouvrages qui ont trait �� l'origine de la d��mocratie en France, et comme ces erreurs tendent �� obscurcir une des questions dominantes de la philosophie politique, il est utile de signaler le mal. Quelques historiens envisagent la d��mocratie moderne comme le d��veloppement n��cessaire des id��es chr��tiennes; pour eux, la R��volution Fran?aise est sortie tout arm��e de l'��vangile. [Note: Nous avions en vue l'��cole de Buchez, dont l'importance ��tait alors considerable.]
Les soci��t��s antiques rapportaient presque toutes leur fondation �� un dieu ou au fils d'un dieu. Peu s'en faut que les th��od��mocrates n'arrivent, par un effort d'imagination, �� la m��me cons��quence. S'il faut les en croire, c'est un dogme, une v��rit�� de foi qui a pr��sid�� au berceau des nations modernes. J��sus-Christ a ��t�� le premier citoyen fran?ais, le pr��curseur de la _D��claration des droits_.
D'o��
Continue reading on your phone by scaning this QR Code
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.