de la Nuit est en enfer, qu'il y rôtisse! J'imprime son
livre.»
LOUIS BERTRAND
NOTES:
[1] Le donjon du palais des ducs, et la flèche de la cathédrale, que les voyageurs
aperçoivent de plusiers lieues dans la plaine.
[2] Moult me tarde! ancienne devise de la commune de Dijon.
[3] Ce château, imposé à Dijon par la tyrannique défiance de Louis XI, lorsqu'après la
mort de Charles-le-Téméraire il s'empara du duché au détriment de l'héritière légitime
Marie de Bourgogne, a plus d'une fois tiré contre la ville, qui, il est vrai, lui a bien rendu
ses gracieusetés. Aujourd'hui, ses tours chenues servent de retraite à une compagnie de
gendarmes.
[4] L'écorcheur de chevaux morts.
[5] Torrent qui parcourait autrefois Dijon à ciel découvert. Ses eaux sont reçues
aujourd'hui au pied des remparts dans des canaux voûtés.--Les truites du Val-de-Suzon
ont de la renommée en Bourgogne.
[6] La chapelle aujourd'hui fermée de Notre-Dame-d'Étang était habitée en 1630 par un
chapelain et par un ermite. Ce dernier ayant assassiné son confrère, un arrêt du parlement
de Dijon le condamna à être roué vif en place de Morimont.
[7] Nom générique de plusieurs petites rivières qui arrosent le pays de la plaine, entre
Dijon et la Saône.
[8] Les deux abbayes de St-Étienne et de St-Bénigne, dont les contestations fatiguèrent si
souvent la patience du parlement, étaient si anciennes, si puissantes, et jouissaient de tant
de privilèges accordés par les ducs et les papes, qu'il n'y avait à Dijon aucun
établissement religieux qui ne relevât de l'une ou de l'autre. Les sept églises de la ville
étaient leurs filles, et chacune des deux abbayes avait en outre son église
particulière.--L'abbaye de Saint-Étienne battait monnaie.
[9] Telles auraient été, suivant Pierre Paillot, les anciennes armoiries de la commune de
Dijon; mais l'abbé Boulemier (_Mém. de l'acad. de Dijon, 1771) a prétendu qu'elles
n'étaient que de gueules plein_. Ces deux savants ne feraient-ils pas confusion de temps,
et les armoiries de Dijon n'auraient-elles pas été de gueules plein avant de porter _au
pampre d'or feuillé de sinople?_ C'est ce que je n'ai pas le loisir d'examiner ici.
[10] Philippe-le-Hardi avait son roi des Ribauds. Il lui donna 200 liv. en 1396
(Courtépée).
[11] Je ne compare la Chartreuse de Dijon à l'abbaye de St-Denis que sous le rapport de
la magnificence et de la richesse de ses sépultures. Trois ducs seulement ont été inhumés
à la Chartreuse, Philippe-le-Hardi, Jean-sans-Peur, et Philippe-le-Bon; et je n'ignore pas
que l'Église de Citeaux avait communément reçu, depuis Eudes Ier, les
dépouilles des ducs de la première et de la seconde race royale.--C'est Philippe-le-Hardi
qui fonda la Chartreuse en 1383. Tout n'y était que lambris de bois d'Irlande, que
chasubles et tapis de drap d'or, que courtines d'étoffes de Chypre et de Damas, que
bénitiers et chandeliers d'argent, que lampes de vermeil, que chapelles portatives à
personnages d'ivoire, que peinture et sculptures exécutées par les premiers artistes du
temps. La vaisselle pour le service de l'autel pesait 55 marcs.--Le marteau de la
révolution en jetant en bas la Chartreuse avait dispersé dans les cabinets de quelques
curieux les débris des tombeaux de Philippe-le-Hardi, de Jean-sans-Peur et de Marguerite
de Bavière, femme de ce dernier. (Charles-le-Téméraire n'avait point fait élever de
monument à son père Philippe-le-Bon.) Ces chefs-d'oeuvres de l'art du XVe siècle ont été
restaurés et placés dans une des salles du musée de Dijon.
[12] Elle n'a pas plus échappé que la Chartreuse et tant d'autres chefs-d'oeuvres à la
fureur des réactions. On n'en a pas laissé pierre sur pierre. Cette sainte chapelle, élevée
par le duc Hugues III au retour de la croisade, vers 1171, était riche de mille objets d'art
et de piété. Que sont devenus, par exemple, ses vitraux et ses statues historiques; cette
boiserie de choeur où étaient appendues les armoiries des trente-et-un premiers chevaliers
de la Toison d'Or institués par Philippe-le-Bon; le beau vaissel où l'on conservait une
hostie miraculeuse et sur lequel brillait, aux jours de fêtes, la couronne d'or que le roi
Louis XII, relevant d'une dangereuse maladie, en 1505, avait envoyée au chapitre par
deux hérauts?--Le temps a fait un pas et la terre a été renouvelée, dit quelque part M. de
Chateaubriand.
[13] Charles-le-Téméraire, dernier duc de Bourgogne, fut tué à la bataille de Nancy, le
dimanche 5 janvier 1476.
[14] Cette image était déjà en grande vénération au XIIe siècle. Elle est d'un
bois noir, dur et pesant, qu'on croit être du châtaignier.
* * * * *
PRÉFACE
L'art a toujours deux faces antithétiques, médaille dont, par exemple, un côté accuserait la
ressemblance de Paul Rembrandt et le revers celle de Jacques Callot.--Rembrandt est le
philosophe à barbe blanche qui s'encolimaçonne en son réduit, qui absorbe sa pensée
dans la méditation et dans la prière, qui ferme les yeux pour
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