au chapitre III (personnages des contes).
3° Le merveilleux macabre. On en trouve des exemples moins nombreux que ceux de la subdivision précédente. (Voir les contes ?d'Ybilis? de ?La fl?te d'Ybilis?, du Cadavre ambulant?, de ?La fille qui voulait apprendre à chanter?, du ?Vieillard, son fils et les 7 têtes?, de ?La moqueuse?, de ?La créance de la Mort? de, ?La sorcière punie?, de ?L'implacable créancier?, du ?Vampire?). Les races gourmantié, haoussa et bambara surtout, semblent, comme la race bretonne en France, très hantées de l'idée de la mort[21].
Il existe un conte gourmande: ?La femme enceinte? analogue au conte haoussa de ?L'implacable créancier? mais l'impression d'effroi y est moins intense. De même, pour une variante malinké de ?La fl?te d'Ybilis? où la substitution de Thyène au démon Ybilis atténue l'horreur du conte bambara.
[Note 21: Cf. aux contes sur Ybilis: Le Ciel, l'araignée et la Mort (Delafosse op. cit.).]
II--Contes anecdotiques et romanesques.
A c?té de ces récits fantastiques ou simplement merveilleux se placent ceux ayant pour base un événement romanesque ou même une anecdote sans portée. C'est le caractère de la majorité des contes recueillis par Bérenger-Féraud dans ses Contes populaires de la Sénégambie et d'un conte du Dr Barot. (Lanséni et Maryama.) Parmi ceux du présent recueil je citerai tant comme romanesques qu'anecdotiques: Bala et Kounandi--La Mauresque--Les inséparables--Le couard devenu brave--Les deux intimes.
D. Contes à intentions didactiques.
Ces contes, que l'on pourrait appeler aussi contes moraux--car leur didactisme s'inspire généralement d'un prosélytisme moral--sont de deux sortes: les contes de morale idéale (religieuse et musulmane le plus souvent) ou théorique et ceux de morale pratique ou réelle. Ces derniers contes ont un grand rapport avec les fables et ne s'en différencient que par la nature humaine de leurs personnages.
1° Contes de morale théorique.
J'ai dit que les contes de morale théorique présentent le plus souvent un caractère religieux. Il convient cependant de noter que cette religion n'est pas toujours l'Islam. Ainsi ?Une le?on de bonté? est s?rement d'inspiration fétichiste, ainsi que le conte du ?Riz-de-la-bonne-épouse?[22], celui de ?La femme fatale? ou du ?Mariage de Niandou? qui préconisent le respect d? aux parents et aux personnes agées.
[Note 22: Cf. Le riz blanc.]
Dans ces divers contes, il n'y a pas intervention divine comme dans les contes islamiques. Les génies seuls assurent le respect des principes. Dans d'autres récits au contraire c'est Dieu qui intervient sous divers noms (Allah, Outênou, Ouinndé etc.) soit directement, soit par l'entremise de ses serviteurs. Il prend le r?le de ces êtres surnaturels qui semblent d'anciennes personnifications des forces de la Nature dans le panthéisme dit ?fétichisme? (Voir notamment les contes intitulés: Madiou le charitable--Le barké--Le marabout et le fama[23]--Les obligés ingrats de Ngouala--Le ngortann--L'enterré-vif--Le melon révélateur, etc).
[Note 23: V. Bérenger-Féraud (op. cit.). Légende du bracelet rapporté par le poisson.]
2° Contes de morale pratique.
Cette catégorie peut, au point de vue forme, se subdiviser en apologues symboliques et en contes proprement dits. Parmi les apologues symboliques il y a lieu de citer: Le guehuel et le damel--Kahué l'omniscient--La tête de mort--Trois frères en voyage--Le fils du sérigne--Le choix d'un lanmdo, etc. Ces contes, généralement sentencieux--ne sont pas toujours aisément intelligibles.
Pour les contes proprement dits où le récit offre un élément d'intérêt plus accentué, se reporter, entre autres, à ceux-ci après désignés: Le pardon du guinnarou--Le bien qui vous vient en dormant--Le lari reconnaissant--et divers contes de Bérenger-Féraud[24], de Froger[25] et de Moussa Travélé[26].
[Note 24: V. Bérenger-Féraud (id.) Le cavalier qui soignait mal son cheval--Le sage qui ne mentait jamais--L'homme qui avait beaucoup d'amis--L'ami indiscret.]
[Note 25: Conna?tre par soi-même--Enseignements d'un père à son fils.]
[Note 26: Le cultivateur et son fils.]
E. Fables.
On pourrait ranger les fables dans la 2e classe de la catégorie précédente (morale pratique) si elles ne présentaient ce caractère spécial que leurs principaux acteurs sont des animaux, à l'exclusion presque absolue de l'homme dont le r?le--quand il lui advient d'en jouer un--n'est jamais qu'accessoire. Ce n'est pas que les animaux ne figurent dans les contes mais, dans ce cas, ils y sont dépeints avec des caractéristiques qui les rendent essentiellement différents du type, qui leur est attribué dans les fables. Les animaux des contes sont, soit des génies travestis, soit de véritables animaux-génies. Qui reconna?trait, par exemple, l'hyène grotesque et couarde des fables dans le chef des hyènes du conte de ?Binanmbé? ou bien encore dans celui du conte intitulé ?D'où vient le soleil[27]??
[Note 27: Voir également les animaux gardiens du dounnou ou l'hyène vengeresse de la morale outragée dans ?Le chatiment de la diato?.]
Le caractère fixé pour chaque animal dans la littérature ?fablesque? est purement conventionnel. Ainsi le lièvre dont les Indo-Européens ont fait le symbole de l'inquiétude toujours en éveil[28] devient chez les noirs l'animal avisé, détenteur de ce sac à malices dont nous avons fait, nous, la propriété de compère le renard. Le lion n'est pas toujours pour eux le
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