14: Contes populaires de la Sénégambie. (Voir aussi Vigne d'Octon cité par Arcin (le 1er griot) et Bérenger-Féraud ?L'origine des griots et des la?bé?. Op. cit.).]
L'évolution de la civilisation, telle que l'entendent les noirs, se trouve exposée dans les contes ci-après: L'invention des cases.--Le minimini ou la fondation des villages.--La conquête du dounnou et Antimbé, ravisseur du bohi, (relatifs à l'invention des tambours).--L'ancêtre des griots.--Le cadavre ambulant.--La première des dots.--Les sinamousso.
La légende se fait historique ou quasi-historique pour expliquer l'origine de divers téné[15]. Voir à ce sujet les contes de Fad?ro--de La femme enceinte--du Cheval noir--du Lionceau et l'enfant.
[Note 15: Le téné est l'animal ?tabou? pour une famille, une race ou une tribu, celui qu'on ne doit pas tuer, ni surtout manger quand on appartient au groupement pour lequel il est sacré. C'est aussi une sorte de blason rudimentaire.]
Elle est même délibérément historique--abstraction faite du merveilleux--quand elle célèbre les exploits d'un héros mythique comme Samba Guénadio Diêgui (La geste de S.-G. Diègui) Namara Soundieta, NDar, Amadou Sefa Nianyi, la fondation d'une dynastie royale: (Légende de NDiadiane, NDiaye), la conquête du pouvoir (L'éléphant de Molo) ou encore quand elle rappelle les aventures des Sorko pêcheurs ou des Gow chasseurs du Niger[16] l'émigration des Agni, sous la conduite d'Aoura Pokou, leurs guerres au Baoulé contre les Gori[17], la faiblesse paternelle du damel Amady NG?né[18], la folie ?caligulienne? de l'almamy torodo Amady Si (Amady Si, roi du Boundou) le dévouement du Khassonké Yamadou Havé ou de la fille du massa, etc., etc.[19].
[Note 16: Ajouter Malick Sy (Légendes de Bérenger-Féraud et de Lanrezac). La fondation de l'empire Diolof (B.-F.).]
[Note 17: Dupuis-Yakouba, Contes des Gow et Desplagnes ?Le Plateau central nigérien?.]
[Note 18: Delafosse, op. cit.]
[Note 19: Conte de Bérenger-Féraud. Damel signifie ?roi? en cayorien.]
On pourrait s'étendre longuement là-dessus, mais de plus longs développements contraindraient à dépasser le cadre, peut-être trop ample déjà, qu'on s'est imposé pour cette étude.
B. Contes de science fantaisiste.
Ces récits, bien entendu, ne prétendent nullement à la science et c'est très consciemment qu'ils procèdent de l'imagination de leurs conteurs. Les auditeurs ne les tiennent guère, non plus, pour scientifiques et leur demandent un amusement bien plut?t qu'un enseignement.
Le plus souvent ils donnent la cause originelle des particularités physiques de certains animaux: les zébrures horizontales du pelage de l'hyène (L'hyène et l'homme son compère); la déclivité de son arrière-train (Les générosités de l'hyène--La chèvre grasse); les rayures abdominales de la biche (La femme-biche); ils expliquent pourquoi les grenouilles n'ont plus de queue (La grenouille indiscrète) pourquoi le cheval arbore un si beau panache et l'hippopotame, un moignon ridicule, en guise d'appendice caudal[20]; d'où vient l'enfoncement des yeux du singe dans leurs orbites (Le singe ingrat).
[Note 20: Arcin, op. cit. Le cheval et l'hippopotame.]
Ils expliquent encore les habitudes qu'ont certains animaux: les tourterelles, d'aller toujours par deux (Les deux jumelles); l'hyène, de farfouiller dans la paille bottelée (L'hyène commissionnaire); les poules, d'éparpiller leur manger (Pourquoi les poules etc...); les motifs qu'a la race caprine de redouter l'eau (La peur de l'eau) ceux qu'elle eut de se résigner à la domestication (Les chèvres domestiquées).
De même ils exposent l'origine de certains oiseaux (Les obligés ingrats de Ngouala.--Le cultivateur, etc., etc.).
C. Récits (merveilleux ou non) de pure imagination et sans intentions didactiques.
J'ai classé dans cette catégorie les contes qui n'ont d'autre but que de provoquer l'intérêt par l'exposé d'événements de deux sortes: les uns, comportant des personnages de nature fabuleuse et les autres ne produisant en scène que des personnages de nature humaine qui évoluent au milieu d'une action purement anecdotique ou romanesque.
Il y a lieu de distinguer cette catégorie de celle dont on parlera immédiatement après, en ce que le conteur n'imagine que pour le plaisir d'imaginer tandis que l'autre catégorie trahit des intentions d'enseignement moral.
I.--Récits merveilleux.
Les récits uniquement merveilleux sont les plus nombreux. Il serait trop long de les énumérer. Aussi me bornerai-je à indiquer qu'ils se subdivisent en 3 classes principales et à donner quelques exemples, afin de mieux préciser la pensée qui a présidé à cette sous-classification.
Ce sont:
I° Les hallucinations individuelles où le conteur rapporte ses propres visions, nées d'un état d'exaltation tel que la terreur de l'obscurité ou même une folie commen?ante. Les contes d'Amadou Diop ne sont guère que cela. Je citerai notamment: La fille d'Aoua Gaye--Service de nuit--Le cabri--Une ronde impressionnante. C'est encore le cas pour La guiloguina et quelques autres contes correspondant à des impressions réelles de gens affolés par un sentiment de la nature que l'on vient d'indiquer. Dans ces derniers récits le conteur rapporte un événement arrivé à d'autres qu'à lui (voir Le konkoma--Le chasseur de Ouallalane--Les ma?tres de la nuit, etc.).
2° Le merveilleux ordinaire où jouent leur r?le tous les êtres fabuleux créés par l'imagination des noirs: génies, hafritt, taloguina, nains, ogres, animaux-génies, etc. Ces contes sont très nombreux. Nous en étudierons les personnages en détail
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