Entre la chair et lâme, poésie | Page 4

Huguette Bertrand
aspiré
vers de plus hautes cimes
tendues et
rares
scintille dans la chair de l'âme
une étoile incrustée
venue de
nulle part
de nulle part retournée
30 oct. 97

Répandue dans l'infini regard
une rosée de lourdes promesses

assèche le sol aride
d'espoirs évidés

d'heures avides
de doux
temps gris
entre jour et nuit
entre blanc et noir
entre mort et vie

entre toi et moi
ce long silence
entouré de bruits
et ce temps

minuscule
qui nous tue
entre soleil et lune
qui se pavanent en
nous
gonflés de plein jour
de vie chaude et ronde
dans la chair
infiniment âme
infiniment amour
à mourir
29 oct. 97

On a tué la parole sur la place
on l'a recouverte d'un silence
long
comme le temps
puis on s'est accoudé
à une fenêtre du passé
en
essuyant un simple prénom
sur la glace de l'oubli
on a surveillé
l'impénétrable
et parfait destin
demeuré évasif
ne reste qu'un
vertige embué
d'où émergent d'inavouables instants
multicolores

répandus sur le feu de l'âme
en sursis
29 oct. 97

âme
âmour
âmourir
à la lisière des passions
condamnées
au
désir
au désert
dans l'enflure d'un instant
d'une épave
d'un
rivage
d'un message
vertige dans l'oeil
dans le sang
condamné
au présent
d'une aube grisée
19 oct. 97

Taillé dans l'espoir
un nu se faufile
à travers l'onde d'une parole

retenue entre les murs
des recommencements
gelés sous les draps

volupté d'une image féconde
adaptée au silence stupéfait
silence
d'algues répandues
en flaques rondes
auréolées de présents inventés

et mauves

Sur l'enclume des attentes
des étoiles
remplies de nuit

m'observent
dans les yeux du silence
étrange nuit
sous les sables

envoûtés
que transportent des ombres
qui sombrent dans l'oubli

Un peu de soleil un peu de lumière
à travers les feuilles jaunies
du
temps suspendu aux lèvres
empêchées d'annoncer
l'approche du soir

dans la béance de la nuit
le silence parle au silence
sur
l'indomptable pavé du désir
venu piller le brasier exténué
des
grandes forêts
foulées aux pieds des attentes
à faire rougir la
démence
au coeur des secrets

Ma main telle une étoile
vient se poser sur ton visage apeuré

illumine tes ailes immenses
pour ton envol
vers tes rêves illimités

en plein azur
en plein éveil
vivaces au coeur de l'intime
à travers
mes douces brises
effilochées

Je n'ai encore rien fait
pas pris le temps de marcher
sur des étoiles
dont le reflet
s'incruste dans vos pas
investis de couleurs diaphanes
pas pris le temps de grignoter
vos syllabes en faire des mots
que la
brise transporte
vers un ailleurs dénudé de larmes
pas pris le temps d'avaler
des douceurs offertes
au temps trop court
brisé
par des vagues violentes échouées
sur le rivage de nos vivants
pas pris le temps d'entendre
la symphonie des regards qui croisent

les passés présents et à venir
pas pris le temps d'éviter
les morsures de l'amour dispersé
dans le
vernis du temps

À demeure ailleurs
passer par une voix tellement puissante

que pas

même un seul regard
ne peut soutenir l'ineffable demeure en soi

jugée trop petite
trop petite pour être habitée
par un trop-plein si
grand
que même un ailleurs
ne pourrait le contenir
mais ailleurs n'est nulle part
c'est trop plein de vides trop vides
de
désespoirs qui se perdent
à l'orée du soir
s'infiltre comme une eau
qui entre
par les fentes de l'âme
insidieusement

Sur l'écran brûlant du rêve
la chaleur de ta peau
vient caresser le
souvenir
de mes mots que transporte
le désir à mon âme assoiffée

emportée en ce noir éternel
d'un amour écourté
indécent
noirs lendemains d'une blessure
à lécher de nuit
vivante et fauve

Bêtement
la tête s'enroule
autour des heures
poursuivie par la
mémoire des jours
devenus bêtes
lors d'un tête-à-tête avec l'ombre

de nos histoires indigestes
et la lumière venue trancher les départs
à faire périr
d'un coup sec

Longues chevauchées du temps
que les nuits respirent
à travers des
silences affectueux
au seuil des jours malades
Longues chevauchées des jours
qu'une Parole respire
à travers la
nuit aimable
d'un désir emmuré
Longues chevauchées des nuits
expirées dans le temps
quand la
Parole prononce
le corps devenu silence
l e
d é s i r

e m m u r é
s e
m e u r t

D
É
L
I
R
E
Espace de feu
que le temps attise
dans le corridor des attentes
en
quête de durée
Espace de pluie
qu'asperge le temps
ultimes orgasmes
des continents

Espace de terre
qu'ensemence le temps
de grâces
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