Entre la chair et lâme, poésie | Page 5

Huguette Bertrand
enfuies
des temples incontinents
Espace de l'intime
murmuré par le temps
souvenance à nos lèvres

prononcé

Craintif
l'oeil murmure des beautés
que promène une image
solitaire
au-dessus d'un sourire blessé
image à angle ouvert
sur des mots couverts
image à angle indiscret

sur des mots discrets
image entourée d'angles
couverts et discrets


retournée à l'âme
solitaire

Paradis symptomatique
de chairs de femmes offertes
aux abords de
leurs fruits
achevés
Symptôme d'anges
agrippés aux solitudes
écartelées entre deux
tristesses
longuement approuvées
Symptôme de solitude
d'un regard d'un sourire
prolonge l'âme

jusqu'aux sommets impardonnés
Symptôme du hasard
quand viennent mourir les heures
aux pieds
d'une peine
sans rire
sans rien
rien
Ange écartelé
entre deux douleurs
que la chair approuve
solitaire

Mots à rire
Mots à pleurer
s'en vont mourir sur une page blanche

vivante au coeur de soi
vivante au coeur vivante en soi
à mourir de
rire et blanche
quand les matins s'en vont pleurer sous les arbres

quand les arbres vont déposer
le coeur sur le temps
quand ce temps
vient jeter l'ancre
au coeur des mots
en silence
Au coeur des mots
un silence pleure
sur le temps

Pendu au bout d'une ficelle noire
le corps attend menu
ce dépôt des
chairs
entre deux phrases grises
que l'on porte jusqu'au seuil de la
voix
résidus d'une foule venue applaudir
le spectacle des heures

en ce jour déchu
au seuil de l'âme

le poème s'enivre
de jours
déçus

Au fin fond de mon univers
je chevauche les étoiles pour faire rêver

les impatiences des alentours
vieille habitude offerte au temple

des croyances qui bavent
sur les amours inachevées
semer le vent
semer le temps
de ce lointain paysage
sur nos
paresses
endormies

Quand cette pomme tomba de l'arbre
l'automne venu a dégusté
le
fruit le jus les coloris
d'un très vaste pays
abandonné
dans le
courant du feu des femmes
trop morcelées
un songe d'été
colore les arbres
de leur automne gris

Les mots ont quelque chose à dire
à nos essentiels
cherchez-les
trouvez-les
mâchez-les
digérez-les
ne resteront
que les mots essentiels
parmi les vôtres
les miens
et
ceux des autres
Essentiellement vôtre,

le mot
les mots les mots les mots les mots les mots les
mots les mots les
mots les mots les mots Un les
mots les mots les mots les mot les les
mots lesm
mots les mots les mots les mots les mots les mot
les mots
les mots les mots les mots les mots les
mots les mots les mots les
mots les mots les mot
les mots les mots les mots les mots les mots les

mots seul les mots les mots les mots les mots les
mots les mots les
mots les mots les mots les mot
les mots les mots les mots les mots les
mots mot
les mots les mots les mots les mots les mots les
mots les
mots les mots les mots les mots les mot
les mots les mots les mots les
mots les mots les

Sur le rivage insondable des abandons
la mer raconte ses insomnies

croise la douleur
réveille les muses
de mots crus et frais
poésie
explosive
au bout d'une main tendue qui se brise
dans un décor
inattendu

À l'heure où le ciel s'endort
ne sait-on pas
que les poètes graves

doivent curieusement aller dormir
à l'ombre de leurs rêves
parmi un
peuple de mots
dont les blessures s'épanchent
sur l'épaule de
l'oreiller
nourries à même le plein des jours
délicieusement habité
dehors le temps grisaille
le vent s'accroche aux arbres
pendant que
pleure le poème
sur la nuit esseulée

Y a des tranches de vie indigènes
d'où s'échappent des amours
interdites
piétinées sous les pieds de l'oubli
Y a des tranches de vie
comestibles
plongées dans le secret des blessures
sous le ramage
d'une étoile solitaire

Y a des tranches de vie liquide
harnachées
qui produisent des ondes
de choc
qui vous arrivent dans la gorge
comme un déluge venu
inonder la peur
Y a des tranches de vie qui font des ronds
dans le liquide le
comestible
des amours indigènes

tendres
tendrement tendres
tous ces gestes
sur une fleur enivrée

qu'un doux regard
est venu désarmer
tendres
tendrement tendres
tous ces mots
jetés au sort
qu'une
simple brise
est venue balayer
tendres
tendrement tendres
tous les mots
tous les gestes
bus à
même ces lèvres
emprisonnées dans un délire
tendre
tendrement tendre
ce rêve nu
échoué entre la chair et l'âme

Sans cris
sans joies
la vie cette impatiente
vient
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