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ETEXTS*END*
Huguette Bertrand
ENTRE LA CHAIR ET L'ÂME
poésie
Éditions En Marge
Dans la mouvance
d'une âme conquise
une déesse s'installe
aux
abords des yeux
toujours repliés
dans une nuit éternellement nuit
que les jours entraînent
vers le grand remous
d'une Vénus travestie
en ange dérisoire
qu'effleurent les courbes
infiniment courbes
mains d'anges
serties de roses
dans la joyeuseté des villes
agrippées au noir soleil
du désespoir
14 déc. 97
Exilé dans l'abandon
le regard immobile
fixe le vide inattendu
refait le plein trop avide
d'une silhouette apaisée
qu'accompagne un
soleil complice
de tous les départs
sans pardonner les sourires
espérés
et la danse d'un espoir rompu
danse des ombres sur les murs
enrichis
divinement habités
le rêve s'est endormi sous les paupières
épuisé
2 déc. 97
À l'image du soleil
un face-à-face amoureux
s'éternise dans l'âme
des yeux qui voient
plus haut que le soleil
plus loin que les étoiles
toujours là
dans le silence du jour
emménager en soi
aller
mourir
dans un espace lumineux
poétique
1er déc.97
Faut être déjà mort
pour oublier l'amour
oublier qu'on est mort
en
amour pour toujours
Faut être un peu mort
retenu par le jour
rattraper les retards
sans compter les retours
Faut être toujours mort
pour l'amour pour la vie
essuyer au dehors
toutes traces de l'oubli
21 nov. 97
Si les dieux m'aiment
je transporterai mes souvenirs
sur des routes
reliées au secret
d'un amour incongru
terrassé par la distance
d'une âme singulière
retrouvée à la page 54
des jours heureux
devenus bêtement
acidulés
Si les dieux m'aiment
je transporterai
sur mes épaules grises
les chevauchées retentissantes
des faux
désirs
des fausses amours
accouplés à l'indécence
d'un féminin
qui perdure
sans allure
entre les bras des siècles féconds
S les dieux m'aiment
j'ajouterai à ma vie
une essence amoureuse
abreuvée
une fois pour toutes
16 nov. 97
Dans une prison de glace
un été doux hurle ses souvenirs
semences
de tendresse
dans une terre vierge
que piétine un amour dilué
par
les rêves refroidis
joyeusement
au chant des cigales
ayant pleuré
toute l'année
noire année sous la lune rose
et ronde
engrossée rare
joyeusement
l'amour dans l'instantané
d'une année rose
16 nov. 97
Hiver de vie blanche
en mal de vertiges
sur les pentes instables
d'un amour affûté
par le cri d'un délire
retenu dans l'âme
son désir
somptueux
sur les pentes malheureuses
viennent glisser les vertiges
jusqu'aux hanches délirantes
d'un amour achevé
16 nov. 97
Imbibée de jours fragiles
la nuit apaisée
s'abandonne
dans les
vastes
étendues
de vos regards
garnis de rêves
figés dans l'oeil
d'un passé arrimé
aux départs fragiles
que viennent agiter
les
bruits
des pas sourds
de l'ennui
livré au hasard
d'un horizon
docile
muet
15 nov. 97
Follement attendrie
l'âme errante
se retire de son nid
trop regard
trop foudre
trop oubli
sur le tranchant de l'aube
trop abîme
par la brise amusée
trop peine
noyée dans l'oeil
d'un soleil
efficace
échevelé
dans l'oeil se noie
une peine efficace
11 nov. 97
Devant un ciel trop clair de lune
une âme bleue
s'habitue aux
départs
du corps instantané
toujours attiré sur des pistes fragiles
vers les sous-bois
condamnés aux ivresses
d'un rêve spontané
poésie chavirante
qui bascule dans le regard
d'un pur moment
embrassé
à travers des vagues tapageuses
venues s'échouer
au
pied d'un escalier
8 nov. 97
Les couleurs de l'âme
ne se voient qu'à la lueur
des yeux
abandonnés au désir
que prolongent les doigts agiles
de la volupté
sur le noir sommeil