Du service des postes et de la taxation des lettres au moyen dun timbre | Page 3

A. Piron
pens��e. Avant 1828, les lettres de Paris pour Marseille, dirig��es par Lyon, partaient �� six heures du soir, et arrivaient �� leur destination le sixi��me jour, �� deux heures apr��s midi; soit les lettres de Paris du lundi qui arrivaient �� Marseille le samedi; c'��tait cent dix-huit heures employ��es pour le parcours. Au retour, les lettres de Marseille repartaient �� deux heures du soir, et arrivaient �� Paris le sixi��me jour �� six heures du matin, ou cent douze heures pour le parcours au retour[4], ou deux cent trente heures pour le parcours �� l'aller et au retour. Mais comme les lettres arrivaient �� Marseille �� deux heures, et que le courrier pour Paris repartait au m��me moment, les d��p��ches arrivantes n'��taient, la plupart du temps, ouvertes qu'apr��s le d��part du courrier, et, dans tous les cas, les r��ponses ne repartaient que vingt-quatre heures apr��s l'arriv��e des lettres auxquelles on r��pondait. En cons��quence, si l'on veut conna?tre exactement le temps qui ��tait n��cessaire pour obtenir �� Paris une r��ponse de Marseille, il convient d'ajouter vingt-quatre heures au nombre de deux cent trente heures employ��es pour le parcours �� l'aller et au retour: soit deux cent cinquante-quatre heures, ou dix jours et quatorze Heures.
[Note 4: La diff��rence en acc��l��ration au retour provenait d'un s��jour que les d��p��ches faisaient �� Lyon �� l'aller, et qu'au retour on ��vitait en partie.]
Il fallait donc, avant 1828, dix jours et quatorze heures pour avoir �� Paris une r��ponse de Marseille. Mais une rapidit�� plus grande ayant ��t�� donn��e aux malles dans le cours des ann��es 1828 et suivantes, et un service direct en malle-poste de Paris �� Marseille par Saint-��tienne ayant ��t�� ��tabli au mois de juin 1835, la marche des correspondances s'est trouv��e successivement acc��l��r��e sur cette ligne, �� tel point qu'aujourd'hui les lettres de Paris arrivent �� Marseille en soixante-huit heures �� peu pr��s. En effet, les lettres de Paris parties �� six heures du soir, arrivent �� Marseille le quatri��me jour �� deux heures du soir; soit les lettres du lundi le jeudi �� deux heures, ou soixante-huit heures pour le parcours; ces lettres sont distribu��es, et on peut y r��pondre le jour m��me; enfin les correspondances repartent �� six heures du matin pour arriver �� Paris le quatri��me jour aussi �� six heures du matin, et on trouvera qu'il ne faut plus aujourd'hui pour recevoir une r��ponse de Marseille que cent cinquante-six heures ou six jours et douze heures. L'accroissement des recettes a suivi l'am��lioration du service: le produit de la taxe des lettres entre Marseille et Paris, qui ��tait en 1827 de 110,500 francs, s'est ��lev�� en 1832 �� 172,248 francs, et en 1837 �� 229,196 francs.
Mais si en 1827 il fallait �� Paris dix jours et quatorze heures pour avoir une r��ponse de Marseille, et qu'il ne faille plus aujourd'hui que six jours et douze heures, et si la marche des correspondances s'est ainsi acc��l��r��e sur toute la route dans la proportion de dix �� six �� peu pr��s, le public a d? en obtenir les r��sultats suivants:
1�� Les n��gociants de Paris, qui attendent pour donner des ordres d'achat �� Marseille une r��ponse �� des demandes de renseignements, ont fait leurs affaires quatre dixi��mes de fois plus vite, et par cons��quent ont pu faire quatre dixi��mes d'affaires de plus. 2�� Les n��gociants, dont la correspondance est continue et qui n'attendent pour ��crire de nouveau que la r��ponse �� leurs premi��res lettres, ont fait effectivement quatre dixi��mes d'acquisitions ou de transactions de plus; et si leurs affaires ont ��t�� fructueuses, ils ont r��alis�� quatre dixi��mes de b��n��fices nouveaux, ou, en d'autres termes, ils ont vu leurs b��n��fices annuels s'augmenter dans la proportion de quarante pour cent. 3�� Enfin, si la vie commerciale d'un n��gociant est suppos��e de vingt ann��es de travail, et que l'acc��l��ration dans la marche des lettres soit suppos��e l�� m��me dans toutes les directions, elle peut se trouver ainsi abr��g��e de huit ans; c'est-��-dire qu'au moyen de la rapidit�� de la correspondance, il peut faire en douze ann��es autant d'affaires qu'il en faisait en vingt ans avant 1828; ou que, s'il croit devoir travailler vingt ans comme pr��c��demment, ses sp��culations �� la fin de sa carri��re commerciale, suppos��es aussi heureuses qu'elles auraient pu l'��tre avant 1828, auraient ��t�� pour lui la source de b��n��fices plus ��lev��s dans la proportion de quarante pour cent.
Nous pourrions pousser plus loin nos suppositions, et nous trouverions partout la preuve de ce que nous avons avanc��, que l'acc��l��ration de la marche des lettres ou l'augmentation du nombre des ordinaires, c'est-��-dire des d��parts et des arriv��es des courriers, est une source d'avantages pour le commerce et d'accroissement dans les produits r��alis��s par l'��tat.
La marche des correspondances entre Paris et Marseille nous a servi d'exemple pour d��montrer les avantages financiers d'une acc��l��ration des courriers;
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