Discours Civiques de Danton | Page 8

Georges Jacques Danton
ao?t; mais, outre les erreurs de dates assez s��rieuses, Vermorel n'avait pris aucun soin de r��sumer ou de donner la br��ve physionomie des s��ances o�� les discours publi��s furent prononc��s. Nous avons essay�� de combler cette lacune, d'��clairer ainsi certains passages qui pouvaient sembler obscurs. Enfin, nous avons cru utile de joindre �� ce volume le m��moire justificatif r��dig�� par les fils Danton contre les accusations de v��nalit�� port��es contre leur p��re. Cette pi��ce curieuse publi��e par le Dr. Robinet dans son m��moire sur la vie priv��e du conventionnel m��ritait d'��tre reproduite, tant �� cause de la haute m��moire qu'elle d��fend, qu'�� cause de la personnalit�� de ses signataires. C'est une r��ponse pr��cise, mod��r��e et de noble ton, qui a le m��rite de prouver, par des pi��ces ��crites, et authentiques, la probit�� de celui qui mourut, suivant le mot de M. Aulard, pur de sang, pur d'argent.
Restitu��s ainsi dans leur ensemble, ces discours de Danton appara?tront comme de belles le?ons de civisme et de pur patriotisme. Jamais amour pour la terre natale ne br?la d'un feu plus ��gal, plus haut; jamais patriotisme ne s'affirma avec plus de pers��v��rance et plus de foi en le pays; jamais homme ne l��gua �� l'histoire une plus vaste esp��rance dans les glorieuses destin��es de la R��volution.

ANN��E 1792

I
SUR LES DEVOIRS DE L'HOMME PUBLIC
(Novembre 1791)
Nomm�� administrateur du d��partement de Paris le 31 janvier 1791, Danton occupa cette fonction pendant presque toute cette ann��e. Il ne s'en d��mit qu'�� la fin de novembre pour prendre le poste de substitut du procureur de la Commune, auquel le Dix Ao?t devait l'arracher pour le faire ministre. La vigueur d��ploy��e par lui dans ce poste pr��para les voies de la grande journ��e fatale �� la Monarchie, et le discours qu'il pronon?a, lors de son installation, le fit ais��ment pr��voir. C'est le programme des devoirs de l'homme public qu'il y expose dans cette harangue m?rement r��fl��chie et qui, si elle n'a pas toute la flamme de ses ��clatantes improvisations de 93, se fait cependant remarquer par une audace de pens��e assez rare, au d��but du grand conflit national, dans les rangs des magistrats du peuple. Vermorel, qui la publia d'apr��s le texte donn�� par Fr��ron dans "L'Orateur du Peuple", lui donne la date de novembre 1792 (p. 109). C'est en novembre 1791 qu'il convient de la r��tablir.
* * * * *
Monsieur le Maire et Messieurs,
Dans une circonstance qui ne fut pas un des moments de sa gloire, un homme dont le nom doit ��tre �� jamais c��l��bre dans l'histoire de la R��volution disait: qu'il savait bien qu'il n'y avait pas loin du Capitole �� la roche Tarp��ienne; et moi, vers la m��me ��poque �� peu pr��s, lorsqu'une sorte de pl��biscite m'��carta de l'enceinte de cette assembl��e o�� m'appelait une section de la capitale, je r��pondais �� ceux qui attribuaient �� l'affaiblissement de l'��nergie des citoyens ce qui n'��tait que l'effet d'une erreur ��ph��m��re, qu'il n'y avait pas loin, pour un homme pur, de l'ostracisme sugg��r�� aux premi��res fonctions de la chose publique. L'��v��nement justifie aujourd'hui ma pens��e; l'opinion, non ce vain bruit qu'une faction de quelques mois ne fait r��gner qu'autant qu'elle-m��me, l'opinion indestructible, celle qui se fonde sur des faits qu'on ne peut longtemps obscurcir, cette opinion qui n'accorde point d'amnistie aux tra?tres, et dont le tribunal supr��me, casse les jugements des sots et les d��crets des juges vendus �� la tyrannie, cette opinion me rappelle du fond de ma retraite, o�� j'allais cultiver cette m��tairie qui, quoique obscure et acquise avec le remboursement notoire d'une charge qui n'existe plus, n'en a pas moins ��t�� ��rig��e par mes d��tracteurs en domaines immenses, pay��s par je ne sais quels agents de l'Angleterre et de la Prusse.
Je dois prendre place au milieu de vous, messieurs, puisque tel est le voeu des amis de la libert�� et de la constitution; je le dois--d'autant plus que ce n'est pas dans le moment o�� la patrie est menac��e de toutes parts qu'il est permis de refuser un poste qui peut avoir ses dangers comme celui d'une sentinelle avanc��e. Je serais entr�� silencieusement ici dans la carri��re qui m'est ouverte, apr��s avoir d��daign�� pendant tout le cours de la R��volution de repousser aucune des calomnies sans nombre dont j'ai ��t�� assi��g��, je ne me permettrais pas de parler un seul instant de moi, j'attendrais ma juste r��putation de mes actions et du temps, si les fonctions d��l��gu��es auxquelles je vais me livrer ne changeaient pas enti��rement ma position. Comme individu, je m��prise les traits qu'on me lance, ils ne me paraissent qu'un vain sifflement; devenu homme du peuple, je dois, sinon r��pondre �� tout, parce qu'il est des choses dont il serait absurde de s'occuper, mais au moins lutter corps �� corps avec quiconque semblera m'attaquer avec une sorte de bonne foi. Paris, ainsi que la
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