de son avis; il craignait qu'en faisant arr��ter pr��alablement ces d��put��s, celle d��marche ne f?t t?t ou tard r��pr��hensible; mais, comme la peur ��tait un argument irr��sistible aupr��s de lui, je me servis de cette arme pour le combattre: Tu peux courir la chance d'��tre guillotin��, si tel est ton plaisir; pour moi, je veux ��viter ce danger, en les faisant arr��ter sur-le-champ, car il ne faut point se faire illusion sur le parti que nous devons prendre; tout se r��duit �� ces mots: Si nous ne les faisons point guillotiner, nous le serons nous-m��mes." [Note: P.-A. Taschereau.--Fargues �� Maximilien Robespierre aux Enfers; Paris, an III, p. 16.--Cit�� dans les Annales r��volutionnaires, n�� 1, janvier-mars 1908, p. 101.]
L'h��sitation de Robespierre vaincue, Danton ��tait perdu.
L'accusation contre Danton compl��ta le crime. C'��tait le compl��ter, l'aggraver, en effet, que d'��lever contre lui le reproche de la v��nalit��. De source girondine, le grief fut repris par les Montagnards; et il a fallu attendre pr��s d'un si��cle pour en laver la m��moire outrag��e et blasph��m��e de Danton. Mais le premier pas fait, les autres ne co?t��rent gu��re et on sait jusqu'o�� Saint-Just alla. Ici point d'excuse. Cette haute et pure figure se voile tout �� coup, s'efface et il ne demeure qu'un faussaire odieux, celui qui donnera, dans le dos de Danton, le coup de couteau dont il ne se rel��vera pas. Fouquier-Tinville, dans son dernier m��moire justificatif, a ��clair�� les dessous de cette terrible machination, il a dit d'o�� ��tait venu le coup, on a reconnu la main... H��las! la main qui, �� Strasbourg et sur le Rhin, signa les plus brillantes et les plus enflamm��es des proclamations jacobines!
Au 9 thermidor, quand, immobile, muet, d��chu, Saint-Just se tient debout devant la tribune o�� Robespierre lance son dernier appel �� la raison fran?aise, dans le tumulte hurlant de la Convention d��cha?n��e, peut-��tre, devinant l'expiation, Saint-Just se rem��mora-t-il les supr��mes paroles de Danton au Tribunal r��volutionnaire: "Et toi, Saint-Just, tu r��pondras �� la post��rit�� de la diffamation lanc��e contre le meilleur ami du peuple, contre son plus ardent d��fenseur!" [Note: Bulletin du Tribunal r��volutionnaire, 4e partie, n�� 21.]
Et c'est ce qui fait cette jeune et noble gloire un peu moins grande et un peu moins pure.
IV
L'improvisation, si elle nuisit �� la puret�� litt��raire des discours de Danton, eut encore d'autres d��savantages pour lui. Elle nous les laissa incomplets, souvent d��natur��s et alt��r��s. Rares sont ceux-l�� qui nous sont parvenus dans leur ensemble. Alors que des orateurs comme Vergniaud et Robespierre prenaient soin d'��crire leurs discours et d'en corriger les ��preuves au Moniteur, Danton d��daignait de s'en pr��occuper. Il ne demandait point pour ses paroles la cons��cration de l'avenir, et il avait �� leur ��gard la mani��re de m��pris et de d��dain dont il usait envers ses accusateurs. C'est pourquoi beaucoup de ces discours sont �� jamais perdus. Ceux qui demeurent nous sont arriv��s par les versions du Moniteur et du Lorgotachygraphe. Elles offrent entre elles des variantes que M. Aulard avait d��j�� signal��es. Entre les deux nous avions �� choisir. C'est �� celle du Moniteur que nous nous sommes arr��t��. Outre son caract��re officiel,--d��natur��, nous le savons bien, mais officiel quand m��me,--elle offre au lecteur, d��sireux de restituer le discours donn�� �� son ensemble, la facilit�� de se retrouver plus ais��ment.
Tel discours publi�� ici, nous ne le dissimulons pas, prend un caract��re singuli��rement plus significatif lu dans le compte rendu d'une s��ance. Mais cette qualit�� devenait un d��faut pour quelques autres qu'elle privait de leur coh��sion, de l'encha?nement logique des p��riodes. C'est pourquoi nous nous sommes d��cid�� �� supprimer, �� moins d'une n��cessit�� imp��rieuse, tout ce qui pouvait en contrarier la lecture, telles les interruptions sans importance, tels les applaudissements, ce qui, enfin, n'avait en aucune mani��re modifi�� la suite du discours.
Nous avons, au contraire, scrupuleusement respect�� tout ce qui avait d��cid�� l'orateur �� r��pondre sur-le-champ aux observations pr��sent��es. C'est le cas o�� nous nous sommes trouv�� pour la s��ance o�� Danton s'expliqua sur ses relations avec Dumouriez, et quelques autres encore. Un choix, d'autre part, s'imposait parmi tous les discours du conventionnel. Ce n'est pas �� l'ensemble de son oeuvre oratoire que nous avons pr��tendu ici, et d'ailleurs, il serait �� coup s?r impossible de le reconstituer rigoureusement.
Ce choix, la mati��re m��me des discours nous le facilita singuli��rement. Tous les sujets de quelque importance furent discut��s et trait��s par Danton avec assez d'abondance. L'obligation de reproduire les discours o�� il exposa ses vues politiques, le plus compl��tement et le plus longuement, s'imposait donc. Ce fut d'ailleurs la m��thode dont se servit, en 1886, A. Vermorel, pour r��unir quelques discours du conventionnel sous le titre: Oeuvres de Danton, comme il avait recueilli celles de Saint-Just, de Robespierre, de Mirabeau et de Desmoulins. Ce fut la seule tentative faite pour r��unir les discours du ministre du 10
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