France enti��re, se compose de trois classes; l'une ennemie de toute libert��, de toute ��galit��, de toute constitution, et digne de tous les maux dont elle a accabl��, dont elle voudrait encore accabler la nation; celle-l�� je ne veux point lui parler, je ne veux que la combattre �� outrance jusqu'�� la mort; la seconde est l'��lite des amis ardents, des coop��rateurs, des plus fermes soutiens de notre R��volution, c'est elle qui a constamment voulu que je sois ici; je ne dois non plus rien dire, elle m'a jug��, je ne la tromperai jamais dans son attente: la troisi��me, aussi nombreuse que bien intentionn��e, veut ��galement la libert��, mais elle en craint les orages; elle ne hait pas ses d��fenseurs qu'elle secondera toujours dans les moments de p��rils, mais elle condamne souvent leur ��nergie, qu'elle croit habituellement ou d��plac��e ou dangereuse; c'est �� cette classe de citoyens que je respecte, lors m��me qu'elle pr��te une oreille trop facile aux insinuations perfides de ceux qui cachent sous le masque de la mod��ration l'atrocit�� de leurs desseins; c'est, dis-je, �� ces citoyens que je dois, comme magistrat du peuple, me faire bien conna?tre par une profession de foi solennelle de mes principes politiques.
La nature m'a donn�� en partage les formes athl��tiques et la physionomie apre de la libert��. Exempt du malheur d'��tre n�� d'une de ces races privil��gi��es suivant nos vieilles institutions, et par cela m��me presque toujours abatardies, j'ai conserv��, en cr��ant seul mon existence civile, toute ma vigueur native, sans cependant cesser un seul instant, soit dans ma vie priv��e, soit dans la profession que j'avais embrass��e, de prouver que je savais allier le sang-froid de la raison �� la chaleur de l'ame et �� la fermet�� du caract��re. Si, d��s les premiers jours de notre r��g��n��ration, j'ai ��prouv�� tous les bouillonnements du patriotisme, si j'ai consenti �� para?tre exag��r�� pour n'��tre jamais faible, si je me suis attir�� une premi��re proscription pour avoir dit hautement ce qu'��taient ces hommes qui voulaient faire le proc��s �� la R��volution, pour avoir d��fendu ceux qu'on appelait les ��nergum��nes de la libert��, c'est que je vis ce qu'on devait attendre des tra?tres qui prot��geaient ouvertement les serpents de l'aristocratie.
Si j'ai ��t�� toujours irr��vocablement attach�� �� la cause du peuple, si je n'ai pas partag�� l'opinion d'une foule de citoyens, bien intentionn��s sans doute, sur des hommes dent la vie politique me semblait d'une versatilit�� bien dangereuse, si j'ai interpell�� face �� face, et aussi publiquement que loyalement, quelques-uns de ces hommes qui se croyaient les pivots de notre R��volution; si j'ai voulu qu'ils s'expliquassent sur ce que mes relations avec eux m'avait fait d��couvrir de fallacieux dans leurs projets, c'est que j'ai toujours ��t�� convaincu qu'il importait au peuple de lui faire conna?tre ce qu'il devait craindre de personnages assez habiles pour se tenir perp��tuellement en situation de passer, suivant le cours des ��v��nements, dans le parti qui offrirait �� leur ambition les plus hautes destin��es; c'est que j'ai cru encore qu'il ��tait digne de moi de m'expliquer en pr��sence de ces m��mes hommes, de leur dire ma pens��e tout enti��re, lors m��me que je pr��voyais bien qu'ils se d��dommageraient de leur silence en me faisant peindre par leurs cr��atures avec les plus noires couleurs, et en me pr��parant de nouvelles pers��cutions.
Si, fort de ma cause, qui ��tait celle de la nation, j'ai pr��f��r�� les dangers d'une seconde proscription judiciaire, fond��e non pas m��me sur ma participation chim��rique a une p��tition trop tragiquement c��l��bre, mais sur je ne sais quel conte mis��rable de pistolets emport��s en ma pr��sence, de la chambre d'un militaire, dans une journ��e �� jamais m��morable, c'est que j'agis constamment d'apr��s les lois ��ternelles de la justice, c'est que je suis incapable de conserver des relations qui deviennent impures, et d'associer mon nom �� ceux qui ne craignent pas d'apostasier la religion du peuple qu'ils avaient d'abord d��fendu.
Voil�� quelle fut ma vie.
Voici, messieurs, ce qu'elle sera d��sormais.
J'ai ��t�� nomm�� pour concourir au maintien de la Constitution, pour faire ex��cuter les lois jur��es par la nation; eh bien, je tiendrai mes serments, je remplirai mes devoirs, je maintiendrai de tout mon pouvoir la Constitution, rien que la Constitution, puisque ce sera d��fendre tout �� la fois l'��galit��, la libert�� et le peuple. Celui qui m'a pr��c��d�� dans les fonctions que je vais remplir a dit qu'en l'appelant au minist��re le roi donnait une nouvelle preuve de son attachement �� la Constitution; le peuple, en me choisissant, veut aussi fortement, au moins, la Constitution; il a donc bien second�� les intentions du roi? Puissions-nous avoir dit, mon pr��d��cesseur et moi, deux ��ternelles v��rit��s! Les archives du monde attestent que jamais peuple li�� �� ses propres lois, �� une royaut�� constitutionnelle, n'a rompu le premier ses serments; les nations ne changent ou ne
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