capitaine avait
été tué devant la passe de Khyber au moment précis où sa femme l'avait
vu apparaître à Londres dans sa chambre à coucher._»
Une dame, à Londres, qui n'avait jamais été sujette à des rêves
prophétiques, rêva que son enfant tombait en jouant devant la terrasse
de sa maison du Northumberland, et restait étendu comme mort avec un
bras cassé. Elle fit part de ce rêve à son mari. On sut bientôt par
l'institutrice que le garçonnet était tombé sur un tas de pierres, s'était
cassé le bras et était resté étendu sans connaissance[3].
Trousseau soignait chez un jeune homme une ophtalmie rhumatismale,
et celui-ci lui dit: «Mon frère jumeau, qui est à Vienne, doit avoir en ce
moment la même maladie que moi.» Le médecin rit, mais une lettre de
Vienne vint confirmer ce dire quelques jours plus tard[4].
[Note 3: Crowe. Nightside of Nature, I, 54.]
[Note 4: Ruxel. Histoire et philosophie du magnétisme.]
Je pourrais citer des expériences personnelles. J'ai eu la chance d'être
souvent en présence de personnes, femmes particulièrement, ayant
grande sensibilité mentale.
Mme F..., sur laquelle j'avais entrepris une étude que des circonstances
regrettables m'ont obligé d'abandonner, présentait des facultés vraiment
merveilleuses. Sans la prévenir, je lui transmis plusieurs fois ma pensée,
qu'elle me redit.
Je l'ai vue souvent présenter des faits comme celui-ci, que je garantis
authentique: Mme F..., cause avec une dame sur le trottoir et, au milieu
de la conversation, s'écrie: Mais, Madame, je vois votre mari blessé,
qu'a-t-il donc?
--Oh! non, répond la dame, mon mari est parti ce matin à son travail et
il se porte bien.
--Oui, mais je le vois blessé en ce moment, il saigne, on l'emporte.»
La dame rentre chez elle où on ne tarde pas à lui amener son mari dont
l'oeil avait été atteint dans le Métro par une épingle à chapeau.
Lorsque je causais avec Mme F..., chez elle, elle interrompait souvent
la conversation pour me dire: «Je vois telles personnes qui viennent me
voir; je vais être forcée de les recevoir, cela va nous déranger.»
Quelques instants après, elle recevait la visite des personnages
annoncés.
Plus tard la sonnette d'entrée retentit de nouveau; en même temps Mme
F... dit à son mari: «On va te demander au téléphone». Le mari va
ouvrir et le concierge en effet dit: «On vous demande au téléphone.»
Pendant que son mari descendait, Mme F... me dit: «C'est Mme Mélo
qui demande par le téléphone que j'aille la voir.»
Après quelques minutes, M. F... remonte et, s'adressant à sa femme:
«C'est Mme Mélo qui veut que tu te rendes chez elle; j'ai répondu que
tu étais grippée et ne pouvais sortir.»
Ces faits sont à l'état constant chez Mme F... Toute la journée, elle
reçoit des messages télépathiques, et je m'étais chargé de les contrôler,
d'en vérifier le plus grand nombre.
Un soir que je faisais avec Mme F... des expériences de visions astrales
ou fluidiques, ou par le sixième sens (peu importe le nom), elle me dit:
«Je vois un incendie. Cet incendie provient d'une explosion, je sens
comme une odeur d'eau jetée sur de la cendre chaude; ce n'est pas à
Paris, mais aux portes de Paris, dans la direction de Nanterre, mais pas
à Nanterre, c'est dans la direction Nord-Ouest; il s'agirait d'une usine et
je vois d'autres usines à proximité.»
Le lendemain, on pouvait lire dans le Matin (7 décembre 1911):
«Hier soir, une explosion a causé d'importants dégâts dans une _usine
de Courbevoie_, 49, rue de Bitche.
«Des vapeurs d'essence de pétrole répandues par mégarde dans l'étuve
servant à déshuiler la farine de moutarde prirent feu et une formidable
explosion se produisit. Les portes et fenêtres de l'immeuble volèrent en
éclats et l'incendie s'alluma immédiatement dans l'usine.»
D'après ce simple reportage, nous constatons que la voyante avait vu
juste:
1° L'incendie; 2° par explosion; 3° hors Paris; 4° direction N.-O., aux
portes de Paris; 5° dans une usine; 6° dans un pays où il y a d'autres
usines.
Quant à l'odeur ressentie par Mme F..., elle peut s'expliquer par l'action
de l'essence de pétrole enflammée sur la farine de moutarde.
Olivier Lodge, le grand savant américain, dans son discours à la
réunion pour l'avancement des sciences, s'exprime ainsi, au sujet de ces
phénomènes:
«_La découverte d'un nouveau mode de communication par une action
plus immédiate, peut-être à travers l'éther, n'est nullement incompatible
avec le principe de la conservation de l'énergie, ni avec aucune de nos
connaissances actuelles, et ce n'est pas une preuve de sagesse que de se
refuser à examiner des phénomènes, parce que nous nous croyons sûrs
de leur impossibilité. Comme si notre connaissance de l'Univers était
complète!
«Est-il donc impossible qu'une pensée ou image puisse être transportée
d'une personne à une autre par un processus auquel nous ne sommes
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