De la télépathie | Page 4

Émile Hureau
rapporté le cas de «deux époux qui
correspondaient entre New-York et Copenhague, chacun d'eux écrivant
les nouvelles que l'autre lui communiquait par la pensée.»
Des cas de télépathie accidentelle se produisent fréquemment, et
aujourd'hui le nombre relevé en est considérable. Les journaux, il y a
quelques années, ont rapporté le fait suivant. Je reproduis ici le récit
que le Rappel en a fait en son numéro du 14 janvier 1909, sous le titre:
Un miracle dans les décombres. Ce rapport est le plus bref. Le récit
donné par le Matin du 10 janvier est plus circonstancié. C'était durant le
dernier tremblement de terre de Messine.
«_Le député Italien Casciani a raconté, à son retour de Messine, un très
curieux cas de télépathie dont il a été témoin.
«Un soldat rêva que sa fiancée, qu'il croyait perdue, et qu'il pleurait,
disait qu'elle était vivante et lui demandait de la sauver. Il fit part de
son rêve à son capitaine, qui, très obligeamment, lui donna des
compagnons et, après de fatigantes fouilles, on trouva, au bout de dix
jours, la jeune fille bien vivante.
«M. Casciani, qui est un médecin de talent, a examiné la rescapée et l'a
reconnue en bonne santé.
«Elle avait été trouvée couchée dans son lit, à moitié recouverte par les
décombres; un seul oeil était libre par lequel elle distinguait très bien le
jour et la nuit, mais elle ne pouvait faire aucun mouvement et ne
pouvait crier pour appeler au secours. Enfin, elle a pu compter les jours
de son ensevelissement et a eu l'intuition qu'elle ne devait pas mourir.
«Dans l'horrible position où elle se trouvait, la jeune fille avait toute sa
lucidité d'esprit et sa pensée se reportait naturellement vers son fiancé,

qui devait être son sauveur. Ce fut l'amour qui fut son viatique.
«Gageons que l'Eglise verra là un miracle et qu'elle s'en servira pour
exalter la foi religieuse des malheureuses populations de la Sicile et de
la Calabre, qui n'ont pas encore compris, au milieu des malheurs qui les
ont si cruellement frappées, que le Dieu qu'elles adorent serait le plus
abominable des criminels s'il existait réellement._»
Un fait curieux s'est produit sous l'autorité judiciaire même, en 1888, au
tribunal de Paimboeuf, avec le juge d'instruction H.-G. de Penenpron.
Un vol avait eu lieu, on avait arrêté le voleur, mais l'argent n'avait pu
être retrouvé. Le juge d'instruction mit le voleur en communication
avec un télépathe, Zamora, qui lut dans le cerveau du coupable la
cachette de l'argent dérobé. Les recherches faites d'après ses indications
amenèrent la découverte de la somme. Ce fait est judiciairement
authentiqué, sous la signature même du juge d'instruction[2].
[Note 2: Voir récit plus détaillé de ce fait dans l'Hypnotisme, de Nizet,
p. 132.]
Il se produit souvent des cas de télépathie sous forme d'apparitions au
moment de la mort. Au milieu de centaines de ces faits contrôlés, je
publierai, à titre d'exemple, un seul cas. Ce cas a été complètement
authentiqué.
«_Le 14 février 1888, à Londres, Mme Florence Bruce se présenta dans
les bureaux de l'India-Office, vers dix heures du matin, pour s'informer
de son mari, le capitaine Arthur Bruce, en garnison habituelle à
Peshawur, en mission accidentelle devant la passe de Khyber, sur la
frontière de l'Afghanistan. Au fonctionnaire qui la reçoit, elle rapporte
une apparition qu'elle a eue la veille au soir, au moment de se mettre au
lit.
«Son mari s'est brusquement dressé devant elle pour disparaître presque
aussitôt. Mais elle avait eu le temps de voir le capitaine vêtu seulement
d'une chemise, de son pantalon d'uniforme et d'une paire de bottes. Il
n'avait ni armes, ni tunique, ni coiffure. Sa poitrine et ses bras étaient

couverts de sang.
«On rassura Mme Bruce en lui assurant que son mari ne pouvait avoir
été tué ou blessé sans que l'administration en ait été avertie, et elle
rentra chez elle à demi-réconfortée. Mais la nouvelle de la mort de M.
Bruce arriva le surlendemain. Il avait été surpris avec sa petite troupe
par une bande d'Afridis, au moment où il procédait à sa toilette et il
était tombé frappé de plusieurs coups de lance aux bras et à la poitrine.
Seulement, la dépêche officielle n'était pas d'accord avec la veuve sur la
date de ce triste événement. Mme Bruce plaçait la mort de son mari à la
date du 13 février, à une heure correspondant avec celle de son coucher,
tandis que le rapport militaire adressé à l'India Office mentionnait que
le capitaine avait été tué le 12, soit la veille, à une autre heure.
«L'aventure était déjà extraordinaire, mais le ministre de l'Inde--c'était
alors M. Arthur Cross--eut la curiosité de demander une expérience de
contrôle et, finalement, il se trouva que c'était Mme Bruce qui avait
raison et que le rédacteur du rapport s'était trompé. Le
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