la membrane réticulaire, seroient constamment noires, il resteroit à expliquer la cause. Buffon, Camper, Bonn, Zimmerman, Blumenbach, Chardel son traducteur fran?ais[38], Somering, Imlay, attribuent la couleur des Nègres, et celle des autres variétés, au climat, secondé par des causes accessoires, telles que la chaleur, le régime de vie. Le savant professeur de Gottingue remarque qu'en Guinée, non-seulement les hommes, mais les chiens, les oiseaux, et surtout les gallinacées, sont noirs, tandis que l'ours et d'autres animaux sont blancs vers les mers glaciales. La couleur noire étant, selon Knight, l'attribut de la race primitive dans tous les animaux, il penche à croire que le Nègre est le type original de l'espèce humaine[39]: Demanet et Imlay remarquent que les descendans des Portugais établis au Congo, sur la c?te de Sierra-Leone, et sur d'autres points de l'Afrique, sont devenus Nègres[40]; et pour démentir des témoins oculaires tel que le premier, il ne suffit pas de nier, comme l'a fait le traducteur du dernier ouvrage de Pallas[41].
[Note 38: _V._ De l'Unité du Genre humain, etc., par _Blumenbach,_ traduit par _Chardel._]
[Note 39: _V._ The Progress of civil Society, a didactic poem, by _Richard Payne-Knight,_ in-4o, London 1796, l. v, depuis le vers 227 et les suiv.]
[Note 40: _V._ A Topographical Description of the Western territory of north America, etc., by _Georg. Imlay,_ in-8°, London 1793. _V._ lettre 9.]
[Note 41: _V._ Voyage dans les départemens méridionaux de la Russie, p. 600, en note.]
On sait que les parties les moins exposées au soleil, telles que la plante des pieds et les entre-doigts sont blafardes; aussi Stanhope-Smith, qui dérive la couleur noire de quatre causes, le climat, le régime de vie, l'état de société, la maladie, après avoir accumulé des faits qui prouvent l'ascendant du climat sur la complexion et la figure, explique très-bien pourquoi les Africains de la c?te occidentale sous la zone torride, sont plus noirs que ceux de l'est; pourquoi la même latitude en Amérique ne produit pas le même effet.
Ici l'action du soleil est combattue par des causes locales qui, en Afrique, la fortifient; en général la couleur noire se trouve entre les Tropiques, et ses nuances progressives, suivent la latitude chez les peuples qui très-anciennement établis dans une contrée n'ont été ni transplantés sous d'autres climats, ni croisés par d'autres races[42]. Si les Sauvages de l'Amérique du nord, et les Patagons placés à l'autre extrémité de ce continent, ont la teinte plus foncée que les peuples rapprochés de l'isthme de Panama, pour expliquer ce phénomène, ne doit-on pas recourir aux transmigrations anciennes, et consulter les impressions locales? T. Williams, auteur de l'Histoire de l'état de Vermont, appuie ce système par des observations qui prouvent la connexité de la couleur et du climat; sur des données approximatives, il conjecture que pour réduire, par des croisemens, la race Noire à la couleur blanche, il faut cinq générations qui, étant supposées chacune de vingt-cinq ans, donnent un total de cent vingt-cinq ans; que pour amener les Noirs à la couleur blanche, sans croisement et par la seule action du climat, il faut quatre mille ans; mais seulement six cents ans pour les Indiens qui sont de couleur rouge[43].
[Note 42: Des plaisans ont débité qu'à Liverpool, où beaucoup d'armateurs s'enrichissent par la traite, on prioit Dieu journellement de ne pas changer la couleur des Nègres.]
[Note 43: _V._ The Natural and civil History of Vermont, by _S. Williams,_ in-8°, 1794. Walpole _New-Hampshire,_ p. 391 et suiv.]
Ces effets sont plus sensibles chez les esclaves attachés au service domestique, mieux soignés, mieux nourris. Non-seulement leurs traits et leur physionomie ont subi un changement visible, mais ils gagnent au moral[44].
[Note 44: _V._ An Essay, etc., p. 20, 23, 24, 58, 77. etc.]
Outre le fait incontestable des _Albinos,_ Somering établit, par des observations multipliées, que l'on a vu des Blancs noircir, jaunir; des Nègres blanchir ou palir, surtout à l'issue de maladies[45]: quelquefois même, dans la grossesse, la membrane réticulaire des femmes blanches devient aussi noire que celle des Négresses d'Angola. Ce phénomène vérifié par le Cat, est confirmé par Camper, comme témoin oculaire[46]. Cependant Hunter soutient que quand la race d'un animal blanchit, c'est une preuve de dégénération. Mais s'ensuit-il que dans l'espèce humaine la variété blanche soit dégénérée? Ou faut-il, au contraire, avec le docteur Rush, dire que la couleur des Nègres est le résultat d'une léproserie héréditaire? Il s'appuie du chimiste Beddoes, qui avoit presque blanchi la main d'un Africain, par une immersion dans l'acide muriatique oxigéné[47]. Un journaliste propose, en ricanant, d'envoyer en Afrique des compagnies de blanchisseurs[48]. Cette plaisanterie, inutile pour éclaircir la question, est inconvenante quand il s'agit d'un homme distingué comme le docteur Rush.
[Note 45: _Ibid._ §48.]
[Note 46: _V._ Dissertations sur les variétés naturelles qui caractérisent la physionomie, etc.; par _Camper;_ traduit par _Jansen,_ in-4o, Paris 1791, p. 18.]
[Note 47: _V._ Transactions of the American
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