les trois derniers, et depuis par Volney et Olivier[31]. Ils lui trouvent la figure éthiopienne; d'où Volney conclut qu'à la race noire, aujourd'hui esclave, nous devons nos arts, nos sciences, et jusqu'à l'art de la parole[32].
[Note 29: V. De Generis humani varietate nativa, _in-8°_, _Gottingue 1794_.]
[Note 30: Browne, ibid.]
[Note 31: V. Voyage dans l'Empire ottoman, l'Egypte, la Perse, etc., par Olivier, 3. vol. in-4°, Paris 1804-7, t. II, p. 83 et suiv.]
[Note 32: Volney, ibid.]
Grégory, dans ses Essais historiques et moraux, nous reporte aux siècles antiques pour montrer pareillement dans les Nègres nos ma?tres en sciences; car ces égyptiens, chez lesquels Pythagore, et d'autres Grecs, alloient puiser la philosophie, n'étoient, selon plusieurs écrivains, que des Nègres, dont les traits natifs furent décomposés et modifiés par le mélange successif des Grecs, des Romains et des Sarrasins. D?t-on prouver que les sciences sont venues, de l'Inde en égypte, en seroit-il moins vrai qu'elles ont traversé ce dernier pays pour arriver en Europe?
Meiners se retranche à soutenir que l'on doit peu aux égyptiens; et un homme de lettres à Caen, a publié une dissertation pour développer cette thèse [33]. Déjà elle avoit eu pour défenseur Edouard Long, auteur anonyme de l'histoire de la _Jama?que_, qui, en accordant aux Nègres un caractère très analogue à celui des anciens égyptiens, charge ceux-ci de mauvaises qualités, leur refuse le génie, le go?t; leur dispute les talens pour la musique, la peinture, l'éloquence, la poésie; il leur accorde seulement la médiocrité en architecture [34]. Il auroit pu ajouter que cette médiocrité se manifeste dans leurs pyramides, qu'un simple ma?on e?t pu construire, si la vie d'un individu étoit assez longue. Mais sans vouloir placer l'égypte au terme le plus élevé des connoissances humaines, toute l'antiquité dépose en faveur de ceux qui l'envisagent comme une école célèbre, à laquelle s'instruisirent beaucoup de savans vénérés de la Grèce.
[Note 33: V. Dissertation sur le préjugé qui attribue aux égyptiens la découverte des sciences; par Cailly, in 8°, à Caen.]
[Note 34: The History of Jamaica, 3 vol. in-4°, London 1774, V. t. II, p. 355 et suiv.; et p. 374, etc.]
Quoique Edouard Long, refuse du génie aux égyptiens, il les élève fort au-dessus des Nègres car il ravale ceux-ci au denier échelon de l'intelligence [35]; et comme une mauvaise cause, se défend par des argumens de même nature, au nombre de ceux qu'il allègue pour établir l'infériorité morale des Nègres, il assure que leur vermine est noire.
[Note 35: _Ibid._]
C'est, dit-il, une remarqué échappée à tous les naturalistes [36]. En supposant la réalité de ce fait, qui oseroit (excepté Edouard Long) en conclure que les variétés humaines n'ont pas un type identique, et contester à quelques-unes l'aptitude à la civilisation?
[Note 36: The History of Jamaica, 3 vol. in 4°, London 1774, V. t. II, p. 352.]
Ceux qui ont voulu déshériter les Nègres, ont appelé l'anatomie à leur secours, et sur la disparité de couleur se sont portées leurs premières observations. Un écrivain nommé Hanneman, veut que la couleur des Nègres leur soit venue de la malédiction prononcée par Noé contre Cham. Gumilla perd son temps à le réfuter. Cette question a été discutée par Pechlin, Ruysch, Albinus, Pittre, Santorini, Winslow, Mitchil, Camper, Zimmerman, Meckel père, Demangt, Buffon, Somering, Blumenbach, Stanhope-Smith[37], et beaucoup d'autres. Mais comment s'accorderoit-on sur les conséquences, si l'on est discordant sur les faits anatomiques qui doivent leur servir de base?
[Note 37: _Adversaria Anatomica, decad. 3, p. 26, n°23. Dissert. de sede et causa coloris Aethiopum et caeterorum hominum, etc., Ludg. Bat. 1707._ Mémoires de l'acad. des Sc., 1702. Observ. anat., 1724. Venet. Exposition anat., 1743, Amst., t. III, p. 278. _De habitu et colore ?thiopum_, Kilon, 1677. Discours sur l'origine et la couleur des Nègres, 1764. _V._ les ouvrag. trad. par Herbel, t. I, 1784, p. 24. _V._ Histoire de l'Afrique fran?aise, 2 vol. in-8°. Sur la différence physique qui se trouve entre les Nègres et les Européens, §48. _De Generis Humani varietate nativa, edit. 3, in-8°, Gotting._ 1785. _V._ An Essay on the cause of the variety of complexion and figure in human species, by the rev. _S. Stanhope-Smith_, etc., in-8°, Philadelphia 1787. J'appelle l'attention sur cet ouvrage, qui mérite d'être médité.]
Meckel père pense que la couleur des Nègres est due à la couleur foncée du cerveau; mais Walter, Bonn, Somering, le docteur Gall, et d'autres grands anatomistes, trouvent la même couleur dans les cerveaux des Nègres et ceux des Blancs.
Barrère et Winslow croient que la bile des Nègres est d'une couleur plus foncée que celle des Européens; mais Somering la trouve d'un verd jaunatre.
Attribuez-vous la couleur des Nègres à celle de leur membrane réticulaire? Mais si chez les uns elle est noire, d'autres l'ont cuivrée ou couleur de bistre. Au fond, c'est reculer la difficulté sans la résoudre; car dans l'hypothèse que la substance médullaire, la bile,
Continue reading on your phone by scaning this QR Code
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.