philosophical society, etc., in-4o, p. 287 et suiv.]
[Note 48: _V._ Monthly Review, t. XXXVIII, p. 20.]
Les philosophes ne s'accordent pas à fixer quelle partie du corps humain doit être réputée le siège de la pensée et des affections. Descartes, Harthley, Buffon offrent chacun leurs systèmes. Cependant, comme la plupart le placent dans le cerveau, on a voulu en conclure que les plus grands cerveaux étoient les plus richement dotés en talens, et que les Nègres l'ayant plus petit que les Blancs, devoient leur être inférieurs. Cette assertion est détruite par des observations récentes; car divers oiseaux ont proportionnément le cerveau plus volumineux que celui de l'homme.
Cuvier ne veut pas que l'on mesure la portée de l'intelligence sur le volume du cerveau, mais sur celui de la partie du cerveau nommée les hémisphères, qui augmente ou diminue, dit-il, dans la même mesure que les facultés intellectuelles de tous les êtres dont se compose le règne animal. Mais Cuvier, modeste comme tous les vrais savans, ne propose sans doute cette idée que comme une conjecture; car pour tirer une conséquence affirmative, ne faudroit-il pas que nous connussions mieux les rapports de l'homme, son état moral? Combien de siècles s'écouleront peut-être avant qu'on ait pénétré ce mystère.
?Tout ce qui différencie les nations, dit Camper, consiste dans une ligne menée depuis les conduits des oreilles jusqu'au fond du nez, et une autre ligne droite qui touche la saillie du coronal au-dessus du nez, et se prolonge jusqu'à la partie la plus saillante de l'os de la machoire, bien entendu qu'il faut regarder les têtes de profil. C'est non-seulement l'angle formé par ces deux lignes qui constitue la différence des animaux, mais encore des diverses nations; et l'on pourroit dire que la nature s'est, en quelque sorte, servi de cet angle pour déterminer les variétés animales, et les amener comme par degrés jusqu'à la perfection des plus beaux hommes. Ainsi la figure des oiseaux décrit les plus petits angles, et ces angles augmentent à mesure que l'animal approche de la figure humaine. Je citerai pour exemple (c'est Camper qui parle) les têtes de singe, dont les unes décrivent un angle de quarante-deux degrés, les autres un de cinquante. La tête d'un Nègre d'Afrique, ainsi que celle du Calmouk, forment un angle de soixante-dix degrés, et celle d'un Européen en fait un de quatre-vingt. Cette différence de dix degrés fait la beauté des têtes européennes, parce que c'est un angle de cent degrés qui constitue la plus grande perfection des têtes antiques. De pareilles têtes, comme le plus haut point de beauté, ressemblent le plus à celle d'Apollon Pythien et de Méduse, par Sosocles, deux morceaux unanimement considérés comme les plus beaux [49]?.
[Note 49: _V._ Opuscules, t. I, p. 16; et Dissertations physiques sur la différence réelle que présentent les traits du visage chez les hommes de divers pays.]
Cette ligne faciale de Camper a été adoptée par divers anatomistes. Bonn dit avoir trouvé l'angle de soixante-dix degré dans les têtes des Négresses[50]; et comme d'une part ces différences sont assez constantes; que d'une autre les sciences subissent aussi l'empire des modes, ce genre d'observations sur le volume, la configuration, les protubérances des cranes, sur l'expansion du cerveau, les affections spéciales dont chacune de ses parties peut-être susceptible, et ses rapports avec l'intelligence humaine, a pris le nom de Cranologie, depuis que le docteur Gall en a fait l'objet de sa doctrine physiologique. Il est combattu entre autres par Osiander[51], qui d'ailleurs lui en conteste la priorité, et qui en trouve les élémens dans la Métoposcopie de Fuschius, et le _Fasciculus medicin?_ de Jean de Ketham, etc. Il pouvoit y ajouter Aristote, Plutarque, Albert le Grand, Triumphus, Vieussens, dit le docteur Gall lui-même.
[Note 50: _Descriptio thesauri ossium Morbosor. Hovii_ 1787, p. 133.]
[Note 51: V. _Epigrammata in complures musaci anatomici res, etc._, par Fr. B. Osiander, in-8°, Gottingue 1807, p. 45 et 46.]
Celui-ci veut fonder sur la structure du crane la prétendue infériorité morale des Nègres; et quand on lui oppose le fait de beaucoup de Nègres dont les talens sont incontestables, il répond qu'alors leurs formes cranologiques se rapprochent de la structure des Blancs, et réciproquement il suppose que des Blancs stupides ont une conformation qui les rapproche des Nègres. Au reste, je m'empresse de rendre hommage aux talens et à la loyauté des docteurs Gall et Osiander; mais les hommes les plus éminens peuvent se fourvoyer dans les hypothèses, ou tirer d'observations justes des conséquences exagérées. Par exemple, personne ne contestera au président de l'académie des arts de Londres, d'être un grand peintre; mais comment s'y prendroit West pour prouver son opinion, que la physionomie des Juifs les rapproche de celle des chèvres[52]. Est-il facile de déterminer les formes nationales, quand dans tous les pays on voit des variétés notables, même de village à village? je
Continue reading on your phone by scaning this QR Code
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.