a un trop curieux et peu sage
prince de lui representer comme en un theatre du siege de Troyes, et lui
faire voir Achilles et Hector en la maniere qu'ils combattoyent. Mais il
ne peut l'executer se trouvant empesche par un autre spectacle plus
hideux de sa propre personne. Car il fut emporte en corps et en ame par
un diable sans que depuis il soit comparu."
[Note 1: En son Histoire des jugemens de Dieu, liv. I, ch. II, cite par
Goulart, Thresor des histoires admirables, t. II, p. 718.]
Le Loyer[1] raconte encore cette histoire d'un diable noyant un
anabaptiste:
[Note 1: _Discours et histoires des spectres, etc._, p. 332.]
"En Pologne, dit-il, un chef et prince d'anabaptistes invita aucuns de sa
secte a son baptesme les assurant qu'ils y verroient merveilles et que le
saint esprit descendrait visiblement sur luy. Les invitez se trouvent au
baptesme, mais comme cet anabaptiste qui devait etre baptise mettait le
pied dans la cuve pleine d'eau, incontinent, non le saint esprit, qui
n'assiste point les heretiques, ains l'esprit de septentrion qui est le
diable, apparoist visiblement devant tous, prend l'anabaptiste par les
cheveux, l'eleve en l'air et tant et tant de fois luy froisse la teste et le
plonge en l'eau qu'il le laissa mort et suffoque dans la cuve."
"Nous lisons aussi que le baillif de Mascon, magicien, fut emporte, dit J.
des Caurres[1], par les diables a l'heure du disner, il fut mene par trois
tours a l'entour de la ville de Mascon, en la presence de plusieurs ou il
cria par trois fois: Aydez-moy, citoyens, aidez-moy. Dont toute la ville
demeura estonnee, et luy perpetuel compagnon des diables, ainsi que
Hugo de Cluny le monstre a plein."
[Note 1: Oeuvres morales et diversifiees et histoires, p. 392.]
"Un homme de guerre voyageant par le marquisat de Brandebourg, a ce
que rapporte Simon Goulart[1], d'apres J. Wier[2], se sentant malade et
arreste a une hostellerie, bailla son argent a garder a son hostesse.
Quelques jours apres estant gueri il le redemanda a ceste femme,
laquelle avoit deja delibere avec son mari de le retenir, par quoy elle lui
nia le depost, et l'accusa comme s'il lui eust fait injure: le passant au
contraire, se courroucoit fort, accusant de desloyaute et larcin cette
siene hostesse. Ce que l'hoste ayant entendu, maintint sa femme, et jetta
l'autre hors de sa maison, lequel cholere de tel affront tire son espee et
en donne de la pointe contre la porte. L'hoste commence a crier au
voleur, se complaignant qu'il vouloit forcer sa maison. Ce qui fut cause
que le soldat fut pris, mene en prison, et son proces fait par le magistrat,
prest a le condamner a mort. Le jour venu que la sentence devoit estre
prononcee et executee le diable entra en la prison, et annonca au
prisonnier qu'il estoit condamne a mourir; toutefois que s'il vouloit se
donner a lui, il lui promettoit de le garantir de tout mal. Le prisonnier
fit response qu'il aimoit mieux mourir innocent que d'estre delivre par
tel moyen. Derechef le diable lui ayant represente le danger ou il estoit,
et se voyant rebute, fit neantmoins promesse de l'aider pour rien et faire
tant qu'il le vengeroit de ses ennemis. Il lui conseilla donc lorsqu'il
seroit appele en jugement de maintenir qu'il etoit innocent et de prier le
juge de lui bailler pour advocat celui qu'il verroit la present avec un
bonnet bleu: c'est assavoir lui qui plaideroit la cause. Le prisonnier
accepte l'offre et le lendemain, amene au parquet de justice, oyant
l'accusation de ses parties et l'advis du juge, requiert (selon la coustume
de ces lieux la), d'avoir un advocat qui remonstrast son droit: ce qui lui
fut accorde. Ce fin Docteur es loix commence a plaider et a maintenir
subtilement sa partie, alleguant qu'elle estoit faussement accusee, par
consequent mal jugee; que l'hoste lui detenoit son argent et l'avoit force;
mesmes il raconta comme tout l'affaire estoit passe, et declaira le lieu
ou l'argent avoit este serre. L'hoste au contraire se defendoit, et nioit
tant plus impudemment, se donnant au diable, et priant qu'il l'emportast,
s'il estoit ainsi qu'il l'eust pris. Alors ce Docteur au bonnet bleu, laissant
les plaids, empoigne l'hoste, l'emporte dehors du parquet, et l'esleve si
haut en l'air que depuis on ne peut scavoir qu'il estoit devenu." Paul
Eitzen[3] dit que ceci avint l'an 1541 et que ce soldat revenoit de
Hongrie.
[Note 1: _Thresor d'histoires admirables_, tome I, p. 285.]
[Note 2: Au IVe livre de Praestigiis Daemonum, ch. XX.]
[Note 3: Au VIe livre de ses Morales, ch. XVIII.]
Les memes auteurs nous font encore connaitre les deux histoires
suivantes:
"Un autre gentilhomme coustumier de se donner aux diables, allant de
nuict par pays, accompagne d'un valet, fut assailli
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