je serai responsable de ce que vous aurez dit et je ne pourrai avoir pour votre obligeance et votre sympathie que des sentiments de reconnaissance. A demain, n'est-ce pas?
Le lendemain, aux heures qu'il avait eu soin d'��chelonner pour que ceux qui devaient tromp��ter son nom ne se trouvassent point nez �� nez, il entendit la lecture des diff��rents articles qui allaient chanter sa gloire aux quatre coins du monde; et alors ce furent de sa part des ��loges sans fin.
--Charmant, adorable! quel talent; mon Dieu! C'est une perle, cet article, je n'ai jamais rien lu d'aussi joli, et quelle d��licatesse de touche, quelle grace! Je ne risquerai qu'une observation. Vous permettez, n'est-ce pas?
--Comment donc.
--C'est une pri��re que je veux dire: la r��serve que je vous avais demand��e, vous ne l'avez peut-��tre pas observ��e aussi compl��te que j'aurais voulu, mais passons; ce que je d��sire, ce n'est pas une suppression, c'est une addition: je serais bien aise que vous glissiez un mot sur mon titre et sur le rang que j'occupe dans la noblesse russe; il y a tant de princes russes d'une noblesse douteuse,--ce n'est pas positivement pour Otchakoff que je dis cela,--je ne voudrais pas que le public fran?ais, mal instruit de ces choses, me confond?t avec ces gens-l��; voulez-vous?
--Avec plaisir.
--Alors je vais vous donner des renseignements... authentiques.
Avec le second les ��loges reprirent:
--Charmant, adorable! quel talent, mon Dieu!
Il ne pr��senta aussi qu'une observation, ?non pour demander une suppression, mais pour indiquer une addition qui lui serait agr��able?.
--Ce serait de glisser un mot sur ma fortune, il y a tant de fortunes russes peu solides que je ne voudrais pas qu'on confond?t la mienne avec celles-l��, et qu'on cr?t que parce que je donne des f��tes je me livre �� des prodigalit��s et �� des folies; si vous le d��sirez je vais vous donner des renseignements... authentiques. Pour ma noblesse, il est inutile d'en rien dire, elle est, grace �� Dieu, bien connue.
Avec le troisi��me, il commen?a aussi par des ��loges et ce ne fut qu'apr��s avoir ��puis�� toute sa collection d'adjectifs qu'il demanda une petite addition, non pour parler de sa noblesse ou de sa fortune: elles ��taient, grace �� Dieu, bien connues; mais pour qu'on rappelat son duel avec le comte de San-Estevan et pour qu'on glissat un mot discret sur la fermet�� et le courage qu'il avait montr��s en cette circonstance.
Avec le quatri��me, l'addition ne dut porter ni sur la noblesse, ni sur la fortune, ni sur son courage, toutes choses qui, grace �� Dieu, ��taient de notori��t�� publique, mais sur sa g��n��rosit��; parce qu'il donnait des f��tes qui lui co?taient fort cher, il ne voulait pas qu'on cr?t qu'il ne pensait pas aux malheureux.
Otchakoff ��tait battu.
IV
On ne pouvait pas parler ainsi du mariage de Savine avec la belle Corysandre sans que ce bruit arrivat aux oreilles de la personne qui justement avait le plus grand int��r��t �� l'apprendre: Rapha?lle, la ma?tresse du prince, retenue �� Paris par le r?le qu'elle jouait dans une pi��ce en vogue, et aussi parce que son amant n'avait pas voulu l'emmener avec lui.
Mais elle connaissait trop bien son prince pour admettre que ce mariage f?t possible: Savine ne se marierait que quand il serait impotent, et ce serait pour avoir une garde-malade s?re, dont il provoquerait la sollicitude, l'int��r��t et les soins par toutes sortes de belles promesses, que naturellement il ne tiendrait pas. Quant �� penser qu'il ��tait pris par l'amour et la passion, cette id��e ��tait pour elle si dr?le et si invraisemblable qu'elle ne s'y arr��tait m��me pas: Savine amoureux, Savine passionn��; cela la faisait rire aux ��clats.
Ce fut m��me par un de ces ��clats de rire qu'elle accueillit la premi��re fois cette nouvelle, quand une de ses bonnes amies vint la lui annoncer hypocritement avec des larmes dans la voix, mais aussi avec la juste satisfaction dans le coeur qu'��prouve une pauvre femme qui n'a pas eu en ce monde la chance �� laquelle elle avait droit, �� voir enfin abaiss��e une de celles qui lui ont vol�� sa part de bonheur.
Cependant, �� la longue et peu �� peu, �� force d'entendre et de lire le m��me mot sans cesse r��p��t��, ?le mariage du prince Savine avec mademoiselle de Barizel?, elle finit par s'inqui��ter. Un bruit aussi persistant ne pouvait pas se propager ainsi sans reposer sur quelque chose de s��rieux.
La prudence exigeait qu'elle v?t clair en cette affaire.
Ce n'��tait point un r?le facile �� remplir que celui de ma?tresse de Son Excellence le prince Vladimir Savine; elle le savait mieux que personne, et depuis longtemps elle l'e?t abandonn�� sans certains avantages auxquels elle tenait assez fortement pour tout supporter. Et il y avait des femmes qui l'enviaient! Si elles savaient de quel prix, de quels d��go?ts, de de quelles fatigues, de quels efforts elle payait son
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