de belle apparence.
Ce fut �� la porte de cette maison qu'Aur��lien d��posa sa m��re.
Au coup de sonnette discret de madame Pr��tavoine, un petit domestique italien de treize �� quatorze ans vint ouvrir la porte.
--Madame la vicomtesse de la Roche-Odon?
Il parut h��sitant, mais il y avait cela de particulier dans son h��sitation qu'il se montrait beaucoup plus dispos�� �� rejeter la porte sur le nez de la personne qui se tenait devant lui, qu'�� la lui ouvrir.
Mais madame Pr��tavoine ne lui permit pas d'accomplir son dessein, car se glissant vivement et adroitement par la porte entre-baill��e, elle ��tait dans le vestibule avant qu'il se f?t d��cid��.
Il la regarda un moment interloqu��, puis lui tournant le dos, il alla �� une porte et il appela avec son accent italien:
--Mademoiselle Emma.
Presque aussit?t arriva une personne de tournure imposante, ag��e de quarante ans environ, par��e, attif��e avec pr��tention, et qui devait ��tre une femme de chambre ma?tresse ou une dame de compagnie.
Madame Pr��tavoine lui exposa son d��sir, qui ��tait de voir madame la vicomtesse de la Roche-Odon.
Pendant qu'elle parlait, mademoiselle Emma la toisait des pieds �� la t��te et la d��visageait.
Cet examen ne fut sans doute pas favorable, car mademoiselle Emma r��pondit que sa ma?tresse ne pouvait pas recevoir.
Madame Pr��tavoine reprit ses explications, d'une voix douce, et elle entra dans des d��tails qui devaient faire comprendre �� cette femme de chambre l'importance qu'elle lui reconnaissait.
--Elle venait de Cond��-le-Chatel, le pays de M. le comte de la Roche-Odon, beau-p��re de madame la vicomtesse.
--Il y a longtemps que je suis avec madame; je connais M. de la Roche-Odon, dit la femme de chambre d'un ton qui montrait que le moyen pour se mettre bien avec elle, n'��tait pas de lui parler ?du beau-p��re de la vicomtesse.?
--Alors, poursuivit madame Pr��tavoine sans s'��mouvoir, vous devez conna?tre M. Filsac, avou�� �� Cond��, et qui s'est occup�� des affaires de madame la vicomtesse; c'est de sa part que je me pr��sente avec une lettre de lui.
Disant cela, elle tira en effet une lettre de sa poche.
--C'est diff��rent, je vais alors pr��venir madame; mais en tous cas, elle est occup��e en ce moment.
--J'attendrai.
Mademoiselle Emma la fit entrer dans un tout petit salon qui communiquait avec le vestibule; puis elle se retira pour aller pr��venir sa ma?tresse, et en s'en allant elle tira la porte de ce vestibule, mais n��anmoins sans la fermer compl��tement.
Madame Pr��tavoine s'��tait tout d'abord assise, et elle avait tir�� de sa poche un petit livre reli�� en chagrin noir qui devait ��tre un livre d'heures ou de pri��res, qu'elle avait ouvert; mais la femme de chambre partie, au lieu de se mettre �� lire dans son livre, elle le posa tout ouvert sur une table qui ��tait devant elle, et se levant vivement, en marchant avec pr��caution sur le tapis, elle commen?a �� examiner curieusement les choses qui l'entouraient, meubles, tentures et gravures de la calcographie accroch��es aux murs.
Mais ce qui provoqua surtout son attention, ce furent des cartes de visite jet��es p��le-m��le dans une coupe de bronze.
Elle les prit et commen?a �� les lire, mais les noms qu'elles portaient ��tant pour la plupart ��trangers et par suite assez difficiles �� retenir; elle tira un carnet de sa poche et se mit �� les copier rapidement.
Pour ce qu'elle se proposait, il pouvait lui ��tre utile de savoir avec qui madame de la Roche-Odon ��tait en relations, et puisqu'une sotte habitude permet qu'on fasse ostentation des cartes qu'on re?oit, elle e?t ��t�� bien simple de ne pas profiter de cette bonne occasion.
Un coup de sonnette vint l'interrompre dans son travail; rapidement elle abandonna les cartes et reprit son livre, de peur d'��tre surprise par un nouvel arrivant.
En reculant d'un pas, il se trouva que par la porte entre-baill��e elle pouvait voir dans le vestibule.
Son livre �� sa main, elle glissa ses yeux jusque-l��.
Le petit domestique qui l'avait re?ue venait d'ouvrir la porte, mais en reconnaissant celui qui se pr��sentait, il lui avait fait signe qu'on ne pouvait entrer, en l'arr��tant d'une main et en mettant l'autre sur ses l��vres.
Ce nouvel arrivant ��tait un jeune homme v��tu avec ��l��gance, portant au cou une cravate voyante et aux mains des pierreries qui jetaient des feux; son visage ��tait ras�� comme celui d'un pr��tre ou d'un com��dien, ses cheveux noirs ��taient fris��s.
Comme le dialogue qui s'��tait engag�� entre lui et le petit groom, avait lieu �� voix basse et en italien, madame Pr��tavoine n'entendait pas les paroles qu'ils ��changeaient rapidement, et deux mots seulement arrivaient jusqu'�� elle: ?mylord et Ardea.?
Mais lorsque deux Italiens s'expliquent, il n'est pas indispensable bien souvent d'entendre ce qu'ils disent, pour les comprendre il n'y a qu'�� les regarder, tant leur mimique est expressive.
Et madame Pr��tavoine ne perdait pas un de leurs mouvements.
--Ma ma?tresse est avec ?mylord,? disait le groom, vous ne pouvez pas entrer.
L��-dessus la physionomie du
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