Ce que vaut une femme | Page 8

Éline Roch
soit, traitez en tout, au moins en apparence, les parents de votre mari comme vous le faites des v?tres. Soyez avec vos beau-p��re et belle-m��re ce que vous ��tes avec vos parents; ��coutez leurs avis avec d��f��rence, et s'ils vous paraissent sages et conformes �� vos int��r��ts, mettez-les �� profit. Si, au contraire, vous croyez devoir n'en pas tenir compte, expliquez vos raisons de mani��re �� ne les pas blesser, et toujours avec douceur et am��nit��. Ces qualit��s, loin d'exclure une fermet�� parfois n��cessaire, en att��nuent la rudesse et la font plus facilement accepter. En effet, le respect que vous leur devez ne saurait vous faire oublier que vous ��tes ma?tresse dans votre maison, et qu'�� vous seule en appartient la direction. Il y a l�� une nuance qu'il vous faudra observer sans cesse: condescendre toujours, mais n'abdiquer jamais. Soyez certaine que sous le b��n��fice de cette r��serve votre mari vous saura gr�� des ��gards que vous aurez pour les siens, ce qui est tout naturel et plaide en sa faveur. Ne seriez-vous pas vous-m��me froiss��e dans votre amour filial s'il t��moignait �� vos parents de la froideur, s'il les recevait sans empressement? Ne perdez pas de vue que sa famille, ses amis m��me, ayant sur lui une influence plus ancienne que la v?tre, il importe au plus haut point, quoi qu'il advienne, d'��viter de vous en faire des ennemis.
Gardez-vous aussi de cette manie particuli��re aux femmes de n'��tre jamais satisfaites, de trouver �� redire �� tout. Rien n'est aussi d��plaisant que d'entendre faire �� tout propos des observations, surtout si elles sont pr��sent��es d'un ton aigre et acrimonieux; le portrait de Mme Bougon n'a rien du reste de bien s��duisant. Il arrivera ceci: ou votre mari s'y habituera et n'y pr��tera plus la moindre attention, ou il en sera ��nerv��, vous r��pondra mal et vous imposera silence. Plus vous saurez supporter patiemment des d��sagr��ments de peu d'importance, plus vos observations auront de poids et d'autorit�� dans les circonstances graves. C'est un de nos torts et une de nos faiblesses de ne voir les choses que par le petit c?t��, d'en n��gliger souvent la partie s��rieuse et d'attacher trop d'importance �� des v��tilles. Nous avons souvent remarqu�� que telle femme qui fait �� son mari une sc��ne pour une assiette cass��e, est pr��cis��ment celle-l�� qui laissera dilapider sa dot sans rien dire et qui sera incapable de la d��fense la plus ��l��mentaire de ses int��r��ts.
Une dame de nos amies, femme de beaucoup d'esprit, est mari��e depuis peu �� un homme qui n'a pas eu �� se f��liciter de son premier mariage. D'une nature acerbe et acariatre, sa femme lui faisait �� tout propos des observations d��sagr��ables, de sorte que le calme et la bonne harmonie ��taient souvent bannis de leur int��rieur. Ayant accept�� une invitation �� d?ner chez eux dans les premiers temps de leur union, j'��tais au salon avec la ma?tresse de la maison, lorsque de la salle �� manger partit un grand bruit. ?C'est moi, ma ch��re amie, dit le mari �� sa femme accourue en toute hate, c'est moi qui viens de commettre cette maladresse. La bonne avait mis sur la table un siphon presqu'enti��rement vide et dont elle avait n��glig�� de nettoyer la monture; j'ai voulu l'en retirer et l'ai laiss�� choir..? En disant cela, il observait malicieusement la physionomie de sa nouvelle ��pouse, et il ajouta: ?Tu vas sans doute me gronder bien fort.? (Il avait quelque raison de craindre cela, avant eu pendant son premier mariage une forte sc��ne pour un sujet analogue.)--?C'est un petit malheur, r��pondit notre amie, et j'aurais grand tort de gronder un homme qui, en une seconde, gagne quinze centimes.--Comment cela, dit-il, tout ��tonn��?--Sans doute, reprit-elle, tu pouvais aussi bien le casser ��tant plein, et puisqu'il est vide, c'est autant d'��pargn��.? Le mari se montra fort satisfait de la r��ponse, et nous avons constat�� depuis combien il est heureux de la diff��rence de caract��re qu'il rencontre entre elle et sa pr��c��dente ��pouse, femme tr��s-recommandable pourtant et d'un grand m��rite sous d'autres rapports.
Nous reviendrons sur la n��cessit�� de surveiller notre humeur, de pond��rer notre caract��re, mais en ce qui concerne le mariage nous vous dirons que les plus ��minentes qualit��s ne serviront de rien si elles ne sont rehauss��es par l'amabilit�� qui en fait la grace et le charme. Par exemple, une femme qui ferait r��gner dans son m��nage l'ordre et l'��conomie, perdrait le b��n��fice de ses peines si elle ne savait pas rendre le s��jour aupr��s d'elle plaisant et agr��able. Savoir retenir votre mari aupr��s de vous par la seule force de l'estime et de l'affection que vous lui inspirerez est encore une des formes du d��vouement, car il n'a aucune chance de se trouver nulle part plus heureux, et s'il ��tait oblig�� de chercher ailleurs la tendresse et les
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