pourrait lui arriver, le lendemain de la punition, il s'enfuit de la maison et se r��fugia chez l'oncle de son ma?tre.
L'oncle ��tait un brave homme, qui garda le fugitif jusqu'�� ce qu'il f?t gu��ri, c'est-��-dire environ un mois.
Au bout d'un mois, il lui annon?a qu'il pouvait rentrer chez son ma?tre. ?elui-ci avait jur�� qu'il ne lui serait rien fait, et m��me il avait pouss�� la d��f��rence pour son oncle jusqu'�� lui promettre que son prot��g�� serait vendu dans les vingt-quatre heures.
Or, la promesse de cette vente ��tait une bonne nouvelle pour le malheureux enfant. Il ne croyait pas, �� quelque ma?tre qu'on le vend?t, qu'il p?t rien perdre �� changer de condition.
En effet, aucune punition ne fut appliqu��e au fugitif, et, le lendemain, un homme jaune ��tant venu et l'ayant examin�� avec un soin m��ticuleux, apr��s quelques d��bats, le prix fut arr��t�� �� mille piastres turques, c'est-��-dire �� deux cents francs, �� peu pr��s. Les mille piastres furent compt��es et l'homme jaune emmena l'enfant.
Celui-ci suivit sans d��fiance son nouveau ma?tre, qui demeurait dans un quartier ��loign�� de la ville; ou plut?t �� un jet de fl��che de la derni��re maison de la ville.
Cependant, arriv�� ��-la maison, une certaine r��pugnance instinctive le tirait en arri��re; mais son ma?tre lui envoya un vigoureux coup de pied, dans une partie encore mal cicatris��e. L'enfant poussa un cri et entra dans la maison.
Il lui sembla que des cris plaintifs r��pondaient �� son cri.
Il regarda derri��re lui si la porte ��tait encore ouverte. La porte ��tait ferm��e et la barre d��j�� mise.
Il se prit �� trembler de tous ses membres.
Les cris qu'il avait cru entendre devenaient plus distincts.
Il n'y avait pas �� en douter, on infligeait un supplice quelconque �� un ou plusieurs individus.
Son nouveau ma?tre, au frisson qui parcourait son corps et au claquement de ses dents, devina ce qui se passait en lui.
Il le prit par le bras et le poussa dans la chambre d'o�� partaient les cris.
Une douzaine d'enfants de six �� sept ans ��taient attach��s sur des planches comme des pigeons �� la crapaudine; le barbier qui avait d��j�� ouvert la plante des pieds du pauvre petit esclave ��tait l��, son rasoir ensanglant�� �� la main.
Le n��gociant chr��tien avait tenu, parole �� son oncle: il avait, comme il le lui avait promis, vendu son esclave; seulement, il l'avait vendu �� un marchand d'eunuques!
En jetant les yeux autour de lui, en voyant le sort qui lui ��tait r��serv��, l'enfant se trouva mal.
Le barbier jugea la disposition mauvaise pour faire l'op��ration, et il invita le n��gociant en chair humaine �� la remettre au lendemain.
Le ma?tre, qui craignait de perdre les mille piastres, y consentit.
Il lacha l'enfant, qui tomba �� terre ��vanoui.
L'enfant ��tait tomb�� pr��s de la porte.
Quand il revint �� lui, il conserva l'immobilit�� de l'��vanouissement.
Il esp��rait que cette porte s'ouvrirait, et que, par cette porte, il pourrait fuir.
Il avait remarqu�� un escalier ��clair�� par le haut; il calcula que cet escalier devait donner sur une terrasse.
La porte s'ouvrit; l'enfant ne fit qu'un bond, gagna l'escalier, monta les degr��s quatre �� quatre, gagna la terrasse ��lev��e de quinze ou dix-huit pieds, sauta de la terrasse �� terre, et, avec la rapidit�� du vent, se dirigea vers la ville.
Son ma?tre l'avait poursuivi; mais il n'osa faire le m��me saut que lui. Il fut oblig�� de descendre et de le poursuivre par la porte.
Pendant ce temps, le fugitif avait gagn�� plus de deux cents pas.
Son ma?tre ��tait r��solu �� le rattraper; lui, tenait �� ne pas se laisser reprendre.
Au reste, sa course avait un but: il s'enfuyait du c?t�� du consulat fran?ais.
Le beau nom, que le nom de France, qui, quelque part qu'il soit prononc��, signifie libert��!
L'enfant se pr��cipita haletant dans la cour.
Aveugl�� par son avarice, le marchand d'eunuques l'y suivit.
Or, de m��me que le pape Gr��goire XVI a rendu un d��cret qui d��fend de faire des castrats �� Rome, M��h��met-Ali a rendu un d��cret qui d��fend de faire des eunuques dans ses ��tats.
L'enfant n'eut donc qu'�� dire �� quel p��ril il venait d'��chapper pour que Delaporte, qui par hasard voyageait dans la haute ��gypte et se trouvait chez son coll��gue de Kenneh, le pr?t sous sa protection.
D'abord, et avant tout, il paya les mille piastres au marchand; puis il livra le marchand �� la justice du pacha.
Le marchand re?ut cinq cents coups de baton et fut condamn�� aux gal��res.
L'enfant ��tait libre; mais, comme supr��me faveur, il demanda �� Delaporte de le prendre pour son domestique.
Delaporte y consentit et en fit son _sa?s_.
C'est en souvenir de ce qu'il a gagn�� �� ce changement de condition que l'enfant appelle Delaporte papa.
C'est en m��moire de ce qu'il a failli perdre chez son avant-dernier ma?tre que Delaporte appelle l'enfant Abailard.
Cela nous a quelque peu ��loign�� de l'histoire de notre hippopotame; mais nous y revenons.
II
La France n'eut pas plus
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