me fera faire quelque exploit, quelque sottise, j'en suis s?r. Jusqu'�� pr��sent je m'en suis assez bien tir��. Je n'ai eu �� d��penser que des paroles ... mais cela ne durera peut-��tre pas ... et alors ... repouss��, m��pris�� par elle.... (Avec r��solution.) Il n'y a qu'un moyen d'en sortir! c'est de l'��pouser! Une fois mari��, j'ai le droit d'��tre prudent avec honneur! Que dis-je? le droit! c'est un devoir ... un p��re de famille se doit �� sa femme et �� ses enfants. Un bonapartiste insulte le roi devant moi ... je ne peux pas le provoquer[62] ... je suis p��re de famille! Qu'il arrive une inondation, un incendie, une peste, je me sauve ... je suis p��re de famille! Il faut donc se hater d'��tre p��re de famille le plus t?t possible!... (Se mettant �� la table �� gauche et ��crivant.) Et pour cela, risquons ma d��claration bien chaude, bien br?lante ... comme je la sens. Pla?ons-la ici ... sous ce miroir; elle la lira ... et esp��rons!
SC��NE X
DE GRIGNON, LA COMTESSE, soutenant L��ONIE, et entrant avec elle par le fond.
LA COMTESSE, dans la coulisse. Louis! Joseph!
DE GRIGNON. Elle appelle.... (Il va au fond au moment o�� la comtesse entre, et l'aide �� soutenir L��onie qu'ils placent tous les deux sur le canap�� �� droite.)
DE GRIGNON. Qu'y a-t-il donc?
LA COMTESSE. Un accident; mais elle commence �� reprendre ses sens.
DE GRIGNON. Elle n'est pas bless��e?
LA COMTESSE. Non, grace au ciel, mais je crains que la secousse, l'��motion.... Sonnez donc, mon ami, je vous prie....
DE GRIGNON. Que d��sirez-vous?
LA COMTESSE. Qu'on aille �� l'instant �� Saint-And��ol chercher le m��decin.
DE GRIGNON. J'y vais moi-m��me et je le ram��ne.
LA COMTESSE. J'accepte; vous ��tes bon!
DE GRIGNON, �� part. J'aime autant[63] ne pas ��tre l�� quand elle lira mon billet.... (Haut.) Je pars et je reviens.... (Il sort.)
SC��NE XI
LA COMTESSE, L��ONIE, assise.
L��ONIE, encore sans connaissance. Ma tante!... ma tante!... si vous saviez ... je n'y puis croire encore.... J'��tais si en col��re ... c'est �� dire, si ingrate! ce pauvre jeune homme �� qui je dois la vie!
LA COMTESSE. Qu'est-ce que cela signifie?
L��ONIE, revenant �� elle. C'est une aventure si ��tonnante ... ou plut?t ... si heureuse! Imaginez-vous ma tante, que Charles ... (Se reprenant.) non, monsieur Henri ... non ... je disais bien! Charles ... ce pauvre Charles....
LA COMTESSE, vivement. Tu sais tout?
L��ONIE, avec joie. Eh! oui, sans doute!
LA COMTESSE, avec effroi. O ciel!
L��ONIE, vivement et se levant du canap��. Je me tairai, ma tante, je me tairai, je vous le jure. Je vous aiderai �� le prot��ger, �� le d��fendre ... j'y suis bien forc��e maintenant ... ne f?t-ce que par reconnaissance.
LA COMTESSE, avec impatience. Mais tout cela ne m'explique pas ...
L��ONIE, avec joie. C'est juste ... Il me semble que tout le monde doit savoir ... et il n'y a que moi ... c'est-��-dire nous deux.... Voil�� donc que nous galopions dans le parc avec mon oncle, quand tout �� coup son cheval prend peur, la ponette en fait autant et m'emporte du c?t�� du bois. D��j�� ma jupe s'��tait accroch��e �� une branche; j'allais ��tre arrach��e de ma selle et tra?n��e peut-��tre sur la route, quand Charles ... monsieur Charles, se pr��cipite �� terre, se jette hardiment au-devant de la ponette, l'arr��te d'une main, me retient de l'autre, et me d��pose �� moiti�� ��vanouie sur le gazon.
LE COMTESSE. Brave gar?on!
L��ONIE. Et malgr�� cela, j'��tais d'une col��re....
LA COMTESSE. Tu lui en voulais[64] de te sauver?
L��ONIE. Mon pas de me sauver, mais de me sauver avec si peu de respect! Imaginez-vous, ma tante, qu'il me prenait les mains pour me les r��chauffer ... qu'il me faisait respirer un flacon[65] ... je vous demande si un domestique doit avoir un flacon ... et qu'il r��p��tait sans cesse comme il aurait fait pour son ��gale: Pauvre enfant! pauvre enfant! Je ne pouvais pas r��pondre, parce que j'��tais ��vanouie[66] ... mais j'��tais tr��s en col��re, en dedans. Et lorsqu'en ouvrant les yeux, je le trouvai �� mes genoux ... presque aussi pale que moi, et qu'il me tendit la main en me disant: Eh bien! ch��re demoiselle, comment vous trouvez-vous? mon indignation fut telle que je r��pondis par un coup de cravache dont je frappai la main qu'il osait me tendre ... puis je fondis en larmes ... sans savoir pourquoi....
LA COMTESSE, avec un commencement d'inqui��tude.[67] Eh bien! apr��s?
L��ONIE. Apr��s? Jugez de ma surprise, de ma joie, quand je le vis se relever en souriant ... d��couvrir sa t��te avec une grace charmante, et me dire apr��s m'avoir salu��e: Que votre l��gitime orgueil ne s'alarme pas de ma t��m��rit��, mademoiselle; celui qui a os�� tendre la main �� mademoiselle de Villegontier, ce n'est pas Charles, le valet de chambre, c'est monsieur Henri de Flavigneul, le proscrit.
LA COMTESSE. Ah! le malheureux! il se perdra!
L��ONIE. Se perdre, parce
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