quelle ex��cution s'appr��tait ... arrive une voiture de place[49] suivie de carabiniers �� cheval; j'en vois descendre, entre deux soldats, un vieillard en cheveux blancs, en grand uniforme, et je reconnais ... qui?... mon ancien g��n��ral! Le brave comte Lambert,[50] qui a re?u vingt blessures au service de notre pays! Je m'��lance, croyant qu'on l'amenait sur cette place pour le fusiller! non! c'��tait pis encore ... pour le d��grader!... Le d��grader!... ��tait-il coupable? je l'ignore ... mais quelque crime politique qu'ait commis un brave soldat, on ne le d��grade pas, on le tue!... Aussi, quand je vis un jeune commandant arracher �� ce vieillard sa d��coration,[51] je ne me connus plus moi-m��me, je m'��lan?ai vers mon ancien g��n��ral, et, lui remettant la croix que j'avais re?ue de sa main, je m'��criai: Vive l'Empereur!
LA COMTESSE. Malheureux!
HENRI. Ce qui arriva, vous le devinez; saisi, arr��t�� comme un chef de conspiration, je serais encore en prison, ou plut?t je n'y serais plus,[52] si un des ge?liers, gagn�� par vous, ne m'avait donn�� les moyens de fuir, ici ... chez une royaliste, mon ennemie, ici, o�� j'ai le double bonheur d'��tre sauv��, et d'��tre sauv�� par vous. Voil�� mon crime!
LA COMTESSE. Dites votre gloire, Henri; j'��tais bien r��solue ce matin �� vous sauver, mais maintenant ... qu'ils viennent vous chercher aupr��s de moi.
SC��NE VI
LES PR��C��DENTS, L��ONIE, en habit de cheval.
L��ONIE. Me voici, ma tante. Suis-je bien?[53]
LA COMTESSE, l'ajustant. Tr��s bien, ch��re enfant; ta cravate[54] un peu moins haute.... (A Henri.) Charles, allez voir si mon fr��re est pr��t!... (Henri sort. A L��onie, tout en l'ajustant) Qui t'a donn�� cette belle rose?
L��ONIE. Monsieur de Grignon!
LA COMTESSE. Je ne l'ai pas encore vu d'aujourd'hui, notre cher h?te.
L��ONIE. Il monte ... je l'ai laiss�� au bas du perron, admirant le cheval de mon oncle!
SC��NE VII
LES PR��C��DENTS, DE GRIGNON.
DE GRIGNON, au fond. Quel bel animal! quel feu! quelle vigueur! qu'on doit ��tre heureux de se sentir emport�� sur cet ouragan vivant!
LA COMTESSE, qui l'entend. Le curieux! c'est qu'il le croit![55]
DE GRIGNON, descendant la sc��ne et apercevant la comtesse et L��onie qu'il salue. Ah! mademoiselle!... Madame la comtesse!...
LA COMTESSE. Bonjour, mon h?te!... Ah! ?��,[56] vous aurez donc toujours la manie de l'h��ro?sme! je vous entendais l��, tout �� l'heure, vous extasier sur le bonheur de s'��lancer sur un cheval indompt��. Je parie que vous regrettez de n'avoir pas mont�� Buc��phale.[57]
DE GRIGNON, avec enthousiasme. Vous dites vrai, madame! c'est si beau ... c'est ... si ... oh!...
LA COMTESSE. Vous ne trouvez pas le second adjectif ... je vais vous rendre le service de vous interrompre; tenez, il y a l�� des journaux et des lettres!
DE GRIGNON. Pour moi?
LA COMTESSE. Oui, l�� ... sur la table.
SC��NE VIII
LES PR��C��DENTS, HENRI.
HENRI. Monsieur de Kermadio est aux ordres de mademoiselle....
LA COMTESSE, �� L��onie. Je vais te mettre �� cheval..... (A de Grignon, qui va pour la suivre.) Lisez votre lettre, lisez, je remonte �� l'instant. Viens, L��onie.... (Elles sortent suivies par Henri.)
SC��NE IX
DE GRIGNON, seul. Il la suit des yeux.
Quel est le mauvais, g��nie qui m'a mis au coeur une passion insens��e pour cette femme?... une femme qui a ��t�� h��ro?que en Vend��e, une femme qui adore le courage! Aussi, pour lui plaire, il n'est pas d'action intr��pide que je ne r��ve ... pas de p��ril auquel je ne m'expose ... en imagination! D��s que je pense �� elle, rien ne m'effraie ... je me crois un h��ros ... moi! un ma?tre des requ��tes, qui par ��tat[58] n'y suis pas oblig��; et quand je dis un h��ros ... c'est que je le suis ... en th��orie! Par malheur, il n'en est pas tout �� fait de m��me dans la pratique.... C'est inconcevable! c'est inou?! il y a l�� un myst��re qui ne peut s'expliquer que par des raisons de naissance! C'est dans le sang! Je tiens[59] �� la fois de ma m��re, qui ��tait le courage en personne, et de mon p��re, qui ��tait la prudence m��me! Les imb��ciles me diront �� cela: Eh bien! monsieur, restez toujours le fils de votre p��re: n'approchez pas du danger.... (Avec col��re.) Mais, est-ce que je le peux, monsieur? est-ce que ma m��re me le permet, monsieur? Est-ce que, s'il pointe[60] �� l'horizon quelque occasion d'h��ro?sme, le maudit d��mon maternel qui s'agite en moi ne pr��cipite pas ma langue �� des paroles compromettantes? Est-ce que ma moiti�� h��ro?que ne s'offre pas, ne s'engage pas? Comme tout �� l'heure, �� la vue de ce beau cheval fougueux et ��cumant que je br?lais d'enfourcher ... parce qu'un autre ��tait dessus; et si l'on m'avait dit; montez-le!... alors, mon autre moiti��, ma moiti�� paternelle, l'aurait emport��,[61] et adieu ma r��putation!... Ah! c'est affreux! c'est affreux! ��tre brave ... et nerveux! et penser que pour comble de maux, me voil�� amoureux fou d'une femme dont la vue m'anime ... m'exalte! Elle
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