intronisation �� bord du Forward se r��pandit dans la ville, ses amis mirent tout en oeuvre pour le retenir, ce qui l'enracina plus profond��ment dans son id��e; or, quand le docteur s'��tait enracin�� quelque part, bien habile qui l'e?t arrach��!
Depuis ce jour, les on dit, les suppositions, les appr��hensions all��rent croissant; mais cela n'emp��cha pas le Forward d'��tre lanc�� le 5 f��vrier 1860. Deux mois plus tard, il ��tait pr��t �� prendre la mer.
Le 15 mars, comme l'annon?ait la lettre du capitaine, un chien de race danoise fut exp��di�� par le railway d'Edimbourg �� Liverpool, �� l'adresse de Richard Shandon. L'animal paraissait hargneux, fuyard, m��me un peu sinistre, avec un singulier regard. Le nom du Forward se lisait sur son collier de cuivre. Le commandant l'installa �� bord le jour m��me, et en accusa r��ception �� Livourne aux initiales indiqu��es.
Ainsi donc, sauf le capitaine, l'��quipage du Forward ��tait complet. Il se d��composait comme suit:
1�� K.Z., capitaine. 2�� Richard Shandon, commandant. 3�� James Wall, troisi��me officier. 4�� Le docteur Clawbonny. 5�� Johnson, ma?tre d'��quipage. 6�� Simpson, harponneur. 7�� Bell, charpentier. 8�� Brunton, premier ing��nieur. 9�� Plover, second ing��nieur. 10�� Strong (n��gre), cuisinier. 11�� Foker, ice-master. 12�� Wolsten, armurier. 13�� Bolton, matelot, 14�� Garry, id. 15�� Clifton, id. 16�� Gripper, id. 17�� Pen, id. 18�� Waren, chauffeur.
CHAPITRE IV
DOG-CAPTAIN.
Le jour du d��part ��tait arriv�� avec le 5 avril. L'admission du docteur �� bord rassurait un peu les esprits. O�� le digne savant se proposait d'aller, on pouvait le suivre. Cependant la plupart des matelots ne laissaient pas d'��tre inquiets, et Shandon, craignant que la d��sertion ne fit quelques vides �� son bord, souhaitait vivement d'��tre en mer. Les c?tes hors de vue, l'��quipage en prendrait son parti.
La cabine du docteur Clawbonny ��tait situ��e au fond de la dunette, et elle occupait tout l'arri��re du navire. Les cabines du capitaine et du second, plac��es en retour, prenaient vue sur le pont. Celle du capitaine resta herm��tiquement close, apr��s avoir ��t�� garnie de divers instruments, de meubles, de v��tements de voyage, de livres, d'habits de rechange, et d'ustensiles indiqu��s dans une note d��taill��e. Suivant la recommandation de l'inconnu, la clef de cette cabine lui fut adress��e �� Lubeck; il pouvait donc seul entrer chez lui.
Ce d��tail contrariait Shandon, et ?tait beaucoup de chances �� son commandement en chef. Quant �� sa propre cabine, il l'avait parfaitement appropri��e aux besoins du voyage pr��sum��, connaissant �� fond les exigences d'une exp��dition polaire.
La chambre du troisi��me officier ��tait plac��e dans le faux pont, qui formait un vaste dortoir �� l'usage des matelots; les hommes s'y trouvaient fort �� l'aise, et ils eussent difficilement rencontr�� une installation aussi commode �� bord de tout autre navire. On les soignait comme une cargaison de prix; un vaste po��le occupait le milieu de la salle commune.
Le docteur Clawbonny ��tait, lui, tout �� son affaire; il avait pris possession de sa cabine d��s le 6 f��vrier, le lendemain m��me de la mise �� l'eau du Forward.
?Le plus heureux des animaux, disait-il, serait un colima?on qui pourrait se faire une coquille �� son gr��; je vais tacher d'��tre un colima?on intelligent.?
Et, ma foi, pour une coquille qu'il ne devait pas quitter de longtemps, sa cabine prenait bonne tournure; le docteur se donnait un plaisir de savant ou d'enfant �� mettre en ordre son bagage scientifique. Ses livres, ses herbiers, ses casiers, ses instruments de pr��cision, ses appareils de physique, sa collection de thermom��tres, de barom��tres, d'hygrom��tres, d'udom��tres, de lunettes, de compas, de sextants, de cartes, de plans, les fioles, les poudres, les flacons de sa pharmacie de voyage tr��s-compl��te, tout cela se classait avec un ordre qui eut fait honte au British Museum. Cet espace de six pieds carr��s contenait d'incalculables richesses; le docteur n'avait qu'�� ��tendre la main, sans se d��ranger, pour devenir instantan��ment un m��decin, un math��maticien, un astronome, un g��ographe, un botaniste ou un conchyliologue.
Il faut l'avouer, il ��tait fier de ces am��nagements, et heureux dans son sanctuaire flottant, que trois de ses plus maigres amis eussent suffi �� remplir. Ceux-ci, d'ailleurs, y afflu��rent bient?t avec une abondance qui devint g��nante, m��me pour un homme aussi facile que le docteur, et, �� l'encontre de Socrate, il finit par dire:
?Ma maison est petite, mais pl?t au ciel qu'elle ne f?t jamais pleine d'amis!?
Pour compl��ter la description du Forward, il suffira; de dire que la niche du grand chien danois ��tait construite sous la fen��tre m��me de la cabine myst��rieuse; mais son sauvage habitant pr��f��rait errer dans l'entrepont et la cale du navire; il semblait impossible �� apprivoiser, et personne n'avait eu raison de son naturel bizarre; on l'entendait, pendant la nuit surtout, pousser de lamentables hurlements qui r��sonnaient dans les cavit��s du batiment d'une fa?on sinistre.
��tait-ce regret de son ma?tre absent? ��tait-ce instinct aux approches d'un p��rilleux voyage? ��tait-ce pressentiment des dangers
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