A se tordre | Page 5

Alphonse Allais
h��ritier du bonhomme��
-- Qu��est-ce que c��est h��ritier?
-- Ce sont les gens qui vous prennent votre argent, vos meubles, tout ce que vous avez, quand vous ��tes mort��
-- Alors, pourquoi qu��il ne tuait pas son oncle, le neveu?
-- Eh bien! tu es joli, toi! Il ne tuait pas son oncle parce qu��il ne faut pas tuer son oncle, dans aucune circonstance, m��me pour en h��riter.
-- Pourquoi qu��il ne faut pas tuer son oncle?
-- �� cause des gendarmes.
-- Mais si les gendarmes le savent pas?
-- Les gendarmes le savent toujours, le concierge va les pr��venir. Et puis, du reste, tu vas voir que le neveu a ��t�� plus malin que ?a. Il avait remarqu�� que son oncle, apr��s chaque repas, ��tait rouge��
-- Peut-��tre qu��il ��tait saoul.
-- Non, c����tait son temp��rament comme ?a. Il ��tait apoplectique��
-- Qu��est-ce que c��est apoplectique?
-- Apoplectique�� Ce sont des gens qui ont le sang �� la t��te et qui peuvent mourir d��une forte ��motion��
-- Moi, je suis-t-y apoplectique?
-- Non, et tu ne le seras jamais. Tu n��as pas une nature �� ?a. Alors le neveu avait remarqu�� que surtout les grandes rigolades rendaient son oncle malade, et m��me une fois il avait failli mourir �� la suite d��un ��clat de rire trop prolong��.
-- ?a fait donc mourir, de rire?
-- Oui, quand on est apoplectique�� Un beau jour, voil�� le neveu qui arrive chez son oncle, juste au moment o�� il sortait de table. Jamais il n��avait si bien d?n��. Il ��tait rouge comme un coq et soufflait comme un phoque��
-- Comme les phoques du Jardin d��Acclimatation?
-- Ce ne sont pas des phoques, d��abord, ce sont des otaries. Le neveu se dit: ? Voil�� le bon moment ?, et il se met �� raconter une histoire dr?le, dr?le��
-- Raconte-la-moi, dis?
-- Attends un instant, je vais te la dire �� la fin�� L��oncle ��coutait l��histoire, et il riait �� se tordre, si bien qu��il ��tait mort de rire avant que l��histoire f?t compl��tement termin��e.
-- Quelle histoire donc qu��il lui a racont��e?
-- Attends une minute�� Alors, quand l��oncle a ��t�� mort, on l��a enterr��, et le neveu a h��rit��.
-- Il a pris aussi les bateaux?
-- Il a tout pris, puisqu��il ��tait son seul h��ritier.
-- Mais quelle histoire qu��il lui avait racont��e, �� son oncle?
-- Eh bien! celle que je viens de te raconter.
-- Laquelle?
-- Celle de l��oncle et du neveu.
-- Fumiste, va!
-- Et toi, donc
COLLAGE
Le Dr Joris Abraham W. Snowdrop, de Pigtown (U.S.A.), ��tait arriv�� �� l��age de cinquante-cinq ans, sans que personne de ses parents ou amis e?t pu l��amener �� prendre femme.
L��ann��e derni��re, quelques jours avant No?l, il entra dans le grand magasin du 37th Square (Objets artistiques en Banalo?d), pour y acheter ses cadeaux de Christmas.
La personne qui servait le docteur ��tait une grande jeune fille rousse, si infiniment charmante qu��il en ressentit le premier trouble de toute sa vie. �� la caisse, il s��informa du nom de la jeune fille.
-- Miss Bertha.
Il demanda �� miss Bertha si elle voulait l����pouser. Miss Bertha r��pondit que, naturellement (of course), elle voulait bien.
Quinze jours apr��s cet entretien, la s��duisante miss Bertha devenait la belle mistress Snowdrop.
En d��pit de ses cinquante-cinq ans, le docteur ��tait un mari absolument pr��sentable. De beaux cheveux d��argent encadraient sa jolie figure toujours soigneusement ras��e. Il ��tait fou de sa jeune femme, aux petits soins pour elle et d��une tendresse touchante.
Pourtant, le soir des noces, il lui avait dit avec une tranquillit�� terrible:
-- Bertha, si jamais vous me trompez, arrangez-vous de fa?on que je l��ignore.
Et il avait ajout��:
-- Dans votre int��r��t.
Le Dr Snowdrop, comme beaucoup de m��decins am��ricains, avait en pension chez lui un ��l��ve qui assistait �� ses consultations et l��accompagnait dans ses visites, excellente ��ducation pratique qu��on devrait appliquer en France. On verrait peut-��tre baisser la mortalit�� qui afflige si cruellement la client��le de nos jeunes docteurs.
L����l��ve de M. Snowdrop, George Arthurson, joli gar?on d��une vingtaine d��ann��es, ��tait le fils d��un des plus vieux amis du docteur, et ce dernier l��aimait comme son propre fils.
Le jeune homme ne fut pas insensible �� la beaut�� de miss Bertha, mais, en honn��te gar?on qu��il ��tait, il refoula son sentiment au fond de son coeur et se jeta dans l����tude pour occuper ses esprits.
Bertha, de son c?t��, avait aim�� George tout de suite, mais, en ��pouse fid��le, elle voulut attendre que George lui fasse la cour le premier. Ce man��ge ne pouvait durer bien longtemps, et un beau jour George et Bertha se trouv��rent dans les bras l��un de l��autre.
Honteux de sa faiblesse, George se jura de ne pas recommencer, mais Bertha s����tait jur�� le contraire.
Le jeune homme la fuyait; elle lui ��crivit des lettres d��une passion d��bordante: ? �� ��tre toujours avec toi; ne jamais nous quitter, de nos deux ��tres ne faire qu��un ��tre! �� ?
La lettre o�� flamboyait ce passage tomba dans les mains
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