Commission, o�� il si��geait �� c?t�� de mon p��re, et o�� chacun f��licitait celui-ci de l'amiti�� que lui t��moignait l'ancien ambassadeur. Elle ��tonnait mon p��re tout le premier. Car ��tant g��n��ralement peu aimable, il avait l'habitude de n'��tre pas recherch�� en dehors du cercle de ses intimes et l'avouait avec simplicit��. Il avait conscience qu'il y avait dans les avances du diplomate, un effet de ce point de vue tout individuel o�� chacun se place pour d��cider de ses sympathies, et d'o�� toutes les qualit��s intellectuelles ou la sensibilit�� d'une personne ne seront pas aupr��s de l'un de nous qu'elle ennuie ou agace une aussi bonne recommandation que la rondeur et la gaiet�� d'une autre qui passerait, aux yeux de beaucoup pour vide, frivole et nulle. ?De Norpois m'a invit�� de nouveau �� d?ner; c'est extraordinaire; tout le monde en est stup��fait �� la Commission o�� il n'a de relations priv��es avec personne. Je suis s?r qu'il va encore me raconter des choses palpitantes sur la guerre de 70.? Mon p��re savait que seul peut-��tre, M. de Norpois avait averti l'Empereur de la puissance grandissante et des intentions belliqueuses de la Prusse, et que Bismarck avait pour son intelligence une estime particuli��re. Derni��rement encore, �� l'Op��ra, pendant le gala offert au roi Th��odose, les journaux avaient remarqu�� l'entretien prolong�� que le souverain avait accord�� �� M. de Norpois. ?Il faudra que je sache si cette visite du Roi a vraiment de l'importance, nous dit mon p��re qui s'int��ressait beaucoup �� la politique ��trang��re. Je sais bien que le p��re Norpois est tr��s boutonn��, mais avec moi, il s'ouvre si gentiment.?
Quant �� ma m��re, peut-��tre l'Ambassadeur n'avait-il pas par lui-m��me le genre d'intelligence vers lequel elle se sentait le plus attir��e. Et je dois dire que la conversation de M. de Norpois ��tait un r��pertoire si complet des formes surann��es du langage particuli��res �� une carri��re, �� une classe, et �� un temps -- un temps qui, pour cette carri��re et cette classe-l��, pourrait bien ne pas ��tre tout �� fait aboli -- que je regrette parfois de n'avoir pas retenu purement et simplement les propos que je lui ai entendu tenir. J'aurais ainsi obtenu un effet de d��mod��, �� aussi bon compte et de la m��me fa?on que cet acteur du Palais-Royal �� qui on demandait o�� il pouvait trouver ses surprenants chapeaux et qui r��pondait: ?Je ne trouve pas mes chapeaux. Je les garde.? En un mot, je crois que ma m��re jugeait M. de Norpois un peu ?vieux jeu?, ce qui ��tait loin de lui sembler d��plaisant au point de vue des mani��res, mais la charmait moins dans le domaine, sinon des id��es -- car celles de M. de Norpois ��taient fort modernes -- mais des expressions. Seulement, elle sentait que c'��tait flatter d��licatement son mari que de lui parler avec admiration du diplomate qui lui marquait une pr��dilection si rare. En fortifiant dans l'esprit de mon p��re la bonne opinion qu'il avait de M. de Norpois, et par l�� en le conduisant �� en prendre une bonne aussi de lui-m��me, elle avait conscience de remplir celui de ses devoirs qui consistait �� rendre la vie agr��able �� son ��poux, comme elle faisait quand elle veillait �� ce que la cuisine fut soign��e et le service silencieux. Et comme elle ��tait incapable de mentir �� mon p��re, elle s'entra?nait elle-m��me �� admirer l'Ambassadeur pour pouvoir le louer avec sinc��rit��. D'ailleurs, elle go?tait naturellement son air de bont��, sa politesse un peu d��su��te (et si c��r��monieuse que quand, marchant en redressant sa haute taille, il apercevait ma m��re qui passait en voiture, avant de lui envoyer un coup de chapeau, il jetait au loin un cigare �� peine commenc��); sa conversation si mesur��e, o�� il parlait de lui-m��me le moins possible et tenait toujours compte de ce qui pouvait ��tre agr��able �� l'interlocuteur, sa ponctualit�� tellement surprenante �� r��pondre �� une lettre que quand venant de lui en envoyer une, mon p��re reconnaissait l'��criture de M. de Norpois sur une enveloppe, son premier mouvement ��tait de croire que par mauvaise chance leur correspondance s'��tait crois��e: on e?t dit qu'il existait, pour lui, �� la poste, des lev��es suppl��mentaires et de luxe. Ma m��re s'��merveillait qu'il fut si exact quoique si occup��, si aimable quoique si r��pandu, sans songer que les ?quoique? sont toujours des ?parce que? m��connus, et que (de m��me que les vieillards sont ��tonnants pour leur age, les rois pleins de simplicit��, et les provinciaux au courant de tout) c'��tait les m��mes habitudes qui permettaient �� M. de Norpois de satisfaire �� tant d'occupations et d'��tre si ordonn�� dans ses r��ponses, de plaire dans le monde et d'��tre aimable avec nous. De plus, l'erreur de ma m��re comme celle de toutes les personnes qui ont trop de
Continue reading on your phone by scaning this QR Code
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.