Éloge du sein des femmes | Page 8

Claude-François-Xavier Mercier de Compiègne
de loyauté,
Maintien rassis, contenance assurée;
Bouche riant, mignonne,
savourée,
OEil verdelet, le front largettement,
Clere de vis[3], de couleur proprement.

Menton fourchu, la chevelure blonde.
Humble regard à lever doucement,
Parfaite
en bien seroit la plus du monde.
Ferme tetin sur l'estomac planté,
Large entre-deux, rencontre relevée
Gorge plaisante,
et le col long, santé,
Le nez traitiz[4], sourcille déliée,
Mollette main, blanche, bien
alliée
De doigts et bras gresle tant seulement,
Gente de corps, taillée adroitement.

Hauteur moyenne et de belle faconde,
Gorriere[5] un peu, parler courtoyement,

Parfaite en bien seroit la plus du monde.
Parmy les rains bien fournis à planté,
Grosse cuisse et devant haut enc...ée,
Motte à
plein poing, sans être trop hantée,
De doux accueil et de rebelle entrée,
Le ventre
épais, barbe de frais rasée,
Tenir l'escu au besoing droitement,
Et son bourdon serrer
estroitement,
Je ne m'enquiers du trop ou peu profonde,
Le compagnon porter
joyeusement
Parfaite en bien seroit la plus du monde.
[Note 3: Visage.]
[Note 4: Bien fait, joli.]
[Note 5: Recherchée dans sa toilette.]
ENVOY.
Prince gentil, pour vostre esbatement
Si vous trouvez un tel appointement
Au petit
pied, jambe grossette et ronde,
Montez dessus et picquez hardiment,
Parfaite en bien
seroit le plus du monde.
PIERRE DANCRE
ÉPIGRAMME PAR LE SIEUR MOTIN.

Si les esprits sont amusez
A joüer aux Champs Elisez,
Quand ils veulent jouer aux
quilles,
Les boules sont tetins de filles.
Il est bien vray qu'en cet esbat
La boule les

quilles abbat,
Mais icy c'est une autre affaire,
Car aux quilles vient le contraire,

Puisqu'au lieu de les renverser
Les tetins les font redresser.
CHANSON.
J'ayme une fille de village,
De qui le gros sein pommelé
Monstre qu'elle tient recelé

Sous sa cotte un gros pucelage.
Aussi est-ce à elle qu'on baille
De son village tout l'honneur,
Capable d'allumer un
coeur
D'une autre flamme que de paille.
Le plus galant des troubadours français, le célèbre Marot, nous instruit particulièrement
de la beauté des tétons dans l'épigramme suivante:
SUR LE BEAU TETIN.
Tetin refait, plus blanc qu'un oeuf,
Tetin de satin blanc tout neuf,
Tetin qui fait honte
à la rose,
Tetin plus beau que nulle chose,
Tetin dur (non pas tetin, voire,
Mais
petite boule d'yvoire)
Au milieu duquel est assise
Une frèze, ou une cerise,
Que nul
ne void ne touche aussi;
Mais je gage qu'il est ainsi,
Tetin donc au petit bout rouge,

Tetin qui jamais ne se bouge,
Soit pour venir, soit pour aller,
Soit pour courir, soit
pour baller,
Tetin gauche, tetin mignon,
Tousjours loing de son compagnon,
Tetin
qui portes tesmoignage
Du demeurant du personnage.
Quand on te void il vient à
maints
Une envie dedans les mains
De te taster, de te tenir:
Mais il se faut bien
contenir
D'en approcher, bon gré ma vie,
Car il viendroit une autre envie.
O tetin ne grand, ne petit,
Tetin meur, tetin d'appétit,
Tetin qui nuict et jour criez,

Mariez moy tost mariez.
Tetin qui t'enfles et repousses
Ton gorgias de deux bons
pousses,
A bon droit heureux on dira

Celui qui de laict t'emplira
Faisant d'un tetin
de pucelle,
Tetin de femme entière et belle.
Nous croyons faire plaisir au lecteur en mettant à la suite de la pièce de Marot celle de
Guichard, qui lui sert de réponse.
LES TÉTONS.--À CLÉMENT MAROT.
Sur les tétons, Marot, je pense comme vous:
C'est l'ornement, le trésor d'une belle.
A
des tétons qui peut être rebelle?
L'oeil ne peut voir rien de plus doux.
Bienheureuse la
main qui les tient à son aise!
Et plus heureuse encor la bouche qui les baise!
Hélas!
pourquoi gêner leur liberté?
Nul ajustement ne les pare
Comme l'entière nudité.
Ce
qu'il faut d'embonpoint, leur élasticité,
L'intervalle qui les sépare,
Ce poli du satin, cette aimable rondeur,
Du bouton incarnat
de la rose naissante,
Ce bouton surpassant la forme et la couleur,
Ce transparent tissu
de neige éblouissante,
Et l'azur qui dessous se divise et serpente.

Tout est vu, pressé, dévoré,
Le BEAU TETIN, par vous gentiment célébré
Valoit-il
les tétons pour lesquels je soupire?
Mon cher Marot, eh quoi! ces tétons pleins d'appas

Ne vous font point revoler ici-bas!
J'en remettrois la gloire à votre lyre.
O de tous les tétons, tétons victorieux,
Chef-d'oeuvre de l'amour, tétons.... tétons des
Dieux!
Foible mortel, renonce à chanter leur empire;
Tout l'Olympe assemblé n'y
pourroit pas suffire;
Et, ce qui fait leur prix, ce qui fait mon bonheur,
Auprès de ces
tétons je sens.... je sens un coeur.
Benserade a rivalisé avec Marot dans l'apothéose des beaux tétons; car quel poëte ne les a
pas chantés! et voici la belle définition qu'il en donne dans un sonnet:
Beau sein déjà presque rempli,
Bien qu'il ne commence qu'à poindre,
Tétons qui ne
font pas un pli,
Et qui n'ont garde de se joindre.
De jeunesse ouvrage accompli,
Que de fard il ne faut pas oindre;
Si l'un est rond, dur
et poli,
L'autre l'égale et n'est pas moindre.
Sein par qui les dieux sont tentés,
Digne échantillon de beautés,
Que le jour n'a point
regardées;
Il garantit ce qu'il promet,
Et remplit toutes les idées
Du paradis du Mahomet
La blancheur, la rondeur et la fermeté sont donc trois qualités essentiellement requises
pour mériter aux tétons le nom de beaux. Marot, qui était connaisseur dans cette sorte de
friandise, les aimait ronds, comme on le voit dans ces vers, qui renferment des conseils
sur le choix d'une maîtresse.
Quand vous voudrez
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