Éloge du sein des femmes | Page 7

Claude-François-Xavier Mercier de Compiègne
vos charmes vainqueurs l'esprit le plus rebelle
Rend grâces à
l'amour des maux qu'il a soufferts,
La flamme de vos yeux est trop pure et trop belle

Pour unir sa puissance à celle des enfers
Ce beau sein qui fait naître et vos lis et vos
roses
Forme un enchantement de tant de belles choses,
Que leur force invincible a
droit de tout charmer
Mais pour vous mieux servir de leur pouvoir extrême,
Ajoutez
seulement ces trois mots: _je vous aime_;
Qui pourrait s'empêcher alors de vous aimer?
LES DEUX SAINTS.

AIR: _La Fête des bonnes gens._
Qu'en ce jour tout résonne,
Des chants dictés par nos coeurs.
Dérobons à l'automne

Ce qui lui reste de fleurs;
Pour les belles, qu'on apprête
Des bouquets et des refrains;

C'est aujourd'hui la fête,
La fête de tous les saints.
Tous les saints, ah! Glycère,
C'est beaucoup pour un seul jour;
Toi, qui n'adore guère

Que le plaisir et l'Amour,
Deux patrons, c'est bien honnête;
Comme toi, je me
restreins.
Et désormais je ne fête,
Ne fête que tes deux saints.
Ces deux saints que je chante
N'ont que des dehors flatteurs,
Et chacun d'eux
m'enchante
Par de riantes couleurs.
Leur parure se compose
Du plus brillant des
satins,
Ce sont deux boutons de rose
Qui couronnent tes deux saints.
Longtemps sans les connaître.
Je ressentis leur pouvoir;
Il t'en souvient peut-être,

C'est toi qui me les fis voir.
A ce spectacle sensible,
Vers eux j'étendis les mains

Non, non, il n'est pas possible
De voir de plus jolis saints.
Quoiqu'ils soient, ma Glycère,
Presqu'aussi durs qu'un rocher,
Parfois à ma prière

Ils se sont laissé toucher;
Jaloux de les voir encore,
Je donnerais, je le dis,
Pour ces
deux saints que j'adore,
Tous les saints du Paradis.
FÉLIX.
[Illustration]
[Illustration]
CHAPITRE II.
DES BEAUX TÉTONS.
Avant de déterminer la forme et les qualités qui rendent une gorge parfaite, examinons en
quoi consiste la beauté d'une femme. Il faut, dit-on, qu'elle réunisse les trente points
suivants:
La jeunesse.
Taille ni trop grande ni trop petite.
N'être ni trop grasse ni trop maigre.

La symétrie et la proportion de toutes les parties.

De beaux cheveux longs et déliés.

La peau délicate et polie.
Blancheur vive et vermeille.
Un front uni.
Les tempes non
enfoncées.
Des sourcils comme deux lignes.
L'oeil bleu, à fleur de tête; et le regard
doux.
Le nez un peu long.
Des joues un peu arrondies, avec une petite fossette.
Le
rire gracieux.
Deux lèvres de corail.
Une petite bouche.
Dents blanches et bien
rangées.
Le menton un peu rond et charnu, avec une fossette au bout. Les oreilles
petites, vermeilles et bien jointes à la tête. Un cou d'ivoire.
Un sein d'_albâtre_.

_Deux boules de neige._
Une main blanche, longue et potelée.
Les doigts terminés en

pyramides.
Des ongles de nacres, de perle, tournés en ovale.
L'haleine douce.
La
voix agréable.
Le geste libre et sans affectation.
Le corsage délié.
La démarche
modeste.
On a dit qu'Hélène réunissait ces trente points. _Franciscus Corniger_ les a mis en
dix-huit vers latins. Vincentio Calmeta les a aussi mis en vers italiens qui commencent
par _Dolce Flaminia_.
Voici ceux de François Corniger:
MULIERIS PULCHRITUDO.
_Triginta hæc habeat, quæ vult formosa videri
Foemina: sic Helenam fama fuisse refert.

Alba tria, et totidem nigra; et tria rubra; puellæ.
Tres habeat longas res, totidemque
breves.
Tres crassas, totidem graciles, tria stricta, tot ampla, Sint itidem huic formæ,
sint quoque parva tria.
Alba cutis, nivei dentes albique capilli:
Nigri oculi, cunnus,
nigra supercilia._
_Labra, genæ, atque ungues rubri. Sit corpore longo,
Et longi crines,
sit quoque longa manus.
Sintque breves dentes; auris, pes. Pectora lata,
Et clunes,
distent ipsa supercilia.
Cunnus et os strictam, stringunt ubi cingula stricta,
Sint coxæ
et culus, vulvaque turgidula.
Subtiles digiti, crines et labra puellis.
Parvus sit nasus,
parva mamilla, caput._
En voici la traduction, que rapporte un vieux livre français intitulé: _De la louange et
beauté des Dames_.
Trois choses blanches: la peau, les dents et les mains. Trois noires: les yeux, les sourcils
et les paupières.
Trois rouges: les lèvres, les joues et les ongles.
Trois longues: le
corps, les cheveux et les mains.
Trois courtes: les dents, les oreilles et les pieds.
Trois
larges: la poitrine ou le sein, le front et l'entre-sourcil. Trois estroites: la bouche, _l'une et
l'autre_,
la ceinture ou la taille et l'entrée du pied.
Trois grosses: le bras, la cuisse et le gros de la
jambe. Trois déliées: les doigts, les cheveux et les lèvres.
Trois petites: les tétins, le nez
et la teste.
L'auteur du _Procès et amples examinations sur la vie de
Carême-Prenant_, etc., dit
qu'une belle femme se compose des beautés de divers pays.
Qui voudra belle femme querre (chercher),
Prenne visage d'Angleterre,

Ayant le
corps d'une Flamande
Et les tetins d'une Normande,
Entés sur un cul de Paris,
Il
aura femme de bon prix.

Celle qui a les bras charnus,
Grosse mammelle, nez camus,
Longue raison et courtes
mains,
Elle est sujette au bas des reins.

Fille qui fait tetins paroir (paraître)
Son corps par étroite vêture
On se peut bien
apercevoir
Que son c.. demande pâture.
Les trois quatrains ci-dessus sont tirés du _Momus Redivivus_, t. II, p. 30 et 31, publié
par Mercier de Compiègne, qui, lui-même, les a pris dans l'ouvrage cité plus haut.
BLASON DE LA BELLE FILLE.
Une dame d'excellente beauté
En tous ses faits doit estre modérée,
Avoir le coeur
rempli
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