Voyage au Centre de la Terre
The Project Gutenberg EBook of Voyage au Centre de la Terre, by Jules Verne (#22 in
our series by Jules Verne)
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Title: Voyage au Centre de la Terre
Author: Jules Verne
Release Date: December, 2003 [EBook #4791] [Yes, we are more than one year ahead of
schedule] [This file was first posted on March 21, 2002]
Edition: 10
Language: French
Character set encoding: Latin-1
*** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK, VOYAGE AU CENTRE DE
LA TERRE ***
Carlo Traverso, Robert Rowe, Charles Franks and the Online Distributed Proofreading
Team.
We thank the Bibliotheque Nationale de France that has made available the image files at
www://gallica.bnf.fr, authorizing the preparation of the etext through OCR.
Nous remercions la Bibliothèque Nationale de France qui a mis à dispositions les images
dans www://gallica.bnf.fr, et a donné l'authorization à les utilizer pour preparer ce texte.
Editorial note: the runes in the text are represented by the last two hexadecimal digits of
their Unicode encoding (from 16A0 to 16F0). We emphasize with XY the runes that
Verne emphasizes with serifs, and tanslitterates with uppecase.
Note de l'éditeur: les runes qui sont dans le texte sont representées par les deux dernières
chiffes hexadécimales de leur codage Unicode (de 16A0 à 16F0). On répresente avec XY
les runes que Verne relève avec des sérifs, et transcrit avec des majuscules.
Jules Verne
VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE
I
Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint
précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de König-strasse, l'une des
plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg.
La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter
sur le fourneau de la cuisine.
«Bon, me dis-je, s'il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des hommes, va pousser
des cris de détresse.
--Déja M. Lidonbrock! s'écria la bonne Marthe stupéfaite, en entre-bâillant la porte de la
salle à manger.
--Oui, Marthe; mais le dîner a le droit de ne point être cuit, car il n'est pas deux heures.
La demie vient à peine de sonner à Saint-Michel.
--Alors pourquoi M. Lidenbrock rentre-t-il?
--Il nous le dira vraisemblablement.
--Le voilà! je me sauve. Monsieur Axel, vous lui ferez entendre raison.»
Et la bonne Marthe regagna son laboratoire culinaire.
Je restai seul. Mais de faire entendre raison au plus irascible des professeurs, c'est ce que
mon caractère un peu indécis ne me permettait pas. Aussi je me préparais à regagner
prudemment ma petite chambre du haut, quand la porte de la rue cria sur ses gonds; de
grands pieds firent craquer l'escalier de bois, et le maître de la maison, traversant la salle
à manger, se précipite aussitôt dans son cabinet de travail.
Mais, pendant ce rapide passage, il avait jeté dans un coin sa canne à tête de
casse-noisette, sur la table son large chapeau à poils rebroussés et à son neveu ces paroles
retentissantes:
«Axel, suis-moi!»
Je n'avais pas eu le temps de bouger que le professeur me criait déjà avec un vif accent
d'impatience:
«Eh bien! tu n'es pas encore ici?»
Je m'élançai dans le cabinet de mon redoutable maître.
Otto Lidenbrock n'était pas un méchant homme, j'en conviens volontiers; mais, à moins
de changements improbables, il mourra dans la peau d'un terrible original.
Il était professeur au Johannaeum, et faisait un cours de minéralogie pendant lequel il se
mettait régulièrement en colère une fois ou deux. Non point qu'il se préoccupât d'avoir
des élèves assidus à ses leçons, ni du degré d'attention qu'ils lui accordaient, ni du succès
qu'ils pouvaient obtenir par la suite; ces détails ne l'inquiétaient guère. Il professait
«subjectivement», suivant une expression de la philosophie allemande, pour lui et non
pour les autres. C'était un savant égoïste, un puits de science dont la poulie grinçait quand
on en voulait tirer quelque chose. En un mot, un avare.
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