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Valentine
The Project Gutenberg EBook of Valentine, by George Sand This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.net
Title: Valentine
Author: George Sand
Release Date: December 8, 2005 [EBook #17251]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK VALENTINE ***
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LIBRAIRIE BLANCHARD rue RICHELIEU, 78
��DITION J. HETZEL
LIBRAIRIE MARESCQ ET Cie 5, RUE DU PONT-De-LODI
1832
VALENTINE
par
George SAND
NOTICE
Valentine est le second roman que j'aie publi��, apr��s Indiana, qui eut un succ��s litt��raire auquel j'��tais loin de m'attendre; je retournais dans le Berri en 1832, et je me plus �� peindre la nature que j'avais sous les yeux depuis mon enfance. D��s ces jours-l��, j'avais ��prouv�� le besoin de la d��crire; mais, par un ph��nom��ne qui accompagne toutes les ��motions profondes, dans l'ordre moral comme dans l'ordre intellectuel, c'est ce qu'on d��sire le plus manifester, qu'on ose le moins aborder en public. Ce pauvre coin du Berri, cette Vall��e-Noire si inconnue, ce paysage sans grandeur, sans ��clat, qu'il faut chercher pour le trouver, et ch��rir pour l'admirer, c'��tait le sanctuaire de mes premi��res, de mes longues, de mes continuelles r��veries. Il y avait vingt-deux ans que je vivais dans ces arbres mutil��s, dans ces chemins raboteux, le long de ces buissons incultes, au bord de ces ruisseaux dont les rives ne sont praticables qu'aux enfants et aux troupeaux. Tout cela n'avait de charmes que pour moi, et ne m��ritait pas d'��tre r��v��l�� aux indiff��rents. Pourquoi trahir l'incognito de cette contr��e modeste qu'aucun grand souvenir historique, qu'aucun grand site pittoresque, ne signalent �� l'int��r��t ou �� la curiosit��? Il me semblait que la Vall��e-Noire c'��tait moi-m��me, c'��tait le cadre, le v��tement de ma propre existence, et il y avait si loin de l�� �� une toilette brillante et faite pour attirer les regards! Si j'avais compt�� sur le retentissement de mes oeuvres, je crois que j'eusse voil�� avec jalousie ce paysage comme un sanctuaire, o��, seul jusque-l��, peut-��tre, j'avais promen�� une pens��e d'artiste, une r��verie de po��te; mais je n'y comptais pas, je n'y pensais m��me pas du tout. J ��tais oblig�� d'��crire et j'��crivais. Je me laissais entra?ner au charme secret r��pandu dans l'air presque natal dont j'��tais envelopp��. La partie descriptive de mon roman fut go?t��e. La fable souleva des critiques assez vives sur la pr��tendue doctrine anti-matrimoniale que j'avais d��j�� proclam��e, disait-on, dans Indiana. Dans l'un et l'autre roman j'avais montr�� les dangers et les douleurs des unions mal assorties. Il para?t que, croyant faire de la prose, j'avais fait du saint-simonisme sans le savoir. Je n'en ��tais pas alors �� r��fl��chir sur les mis��res sociales. J'��tais encore trop jeune pour voir et constater autre chose que des faits. J'en serais peut-��tre toujours rest�� l��, grace �� mon indolence naturelle et �� cet amour des choses ext��rieures qui est le bonheur et l'infirmit�� des artistes, si l'on ne m'e?t pouss��, par des critiques un peu p��dantesques, �� r��fl��chir davantage et �� m'inqui��ter des causes premi��res, dont je n'avais jusque-l�� saisi que les effets. Mais on m'accusa si aigrement de vouloir faire l'esprit fort et le philosophe, que je me posai un jour cette question: ?Voyons donc ce que c'est que la philosophie!?
GEORGE SAND.
Paris, 27 mars 1832.
* * * * *
PREMI��RE PARTIE.
I.
La partie sud-est du Berry renferme quelques lieues d'un pays singuli��rement pittoresque. La grande route qui le traverse dans la direction de Paris �� Clermont ��tant bord��e des terres les plus habit��es, il est difficile au voyageur de soup?onner la beaut�� des sites qui l'avoisinent. Mais �� celui qui, cherchant l'ombre et le silence, s'enfoncerait dans un de ces chemins tortueux et encaiss��s qui d��bouchent sur la route �� chaque instant, bient?t se r��v��leraient de frais et calmes paysages, des prairies d'un vert tendre, des ruisseaux m��lancoliques, des massifs d'aunes et de fr��nes, toute une nature suave et pastorale. En vain chercherait-il dans un rayon de plusieurs lieues une maison d'ardoise et de moellons. �� peine une mince fum��e bleue, venant �� trembloter derri��re le feuillage, lui annoncerait le voisinage d'un toit de chaume; et s'il apercevait derri��re les noyers de la colline la fl��che d'une petite ��glise, au bout de quelques pas il d��couvrirait un campanile de tuiles rong��es par la mousse, douze maisonnettes ��parses, entour��es de leurs vergers et de leurs chenevi��res, un ruisseau avec son pont form�� de trois soliveaux, un cimeti��re d'un arpent carr�� ferm�� par une haie vive, quatre ormeaux en quinconce et une tour ruin��e. C'est ce
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