il est parti, s'��cria madame Berthier en se retournant. Je l'avais rencontr��, il y a une heure, chez madame Robinot.
--Oui, et il va chez madame Lecomte, dit madame Deberle. Oh! c'est l'homme le plus occup�� de Paris.
Et, s'adressant �� H��l��ne, qui avait suivi cette sc��ne, elle continua:
--Un gar?on tr��s-distingu�� que nous aimons beaucoup.... Il a un int��r��t chez un agent de change. Fort riche, d'ailleurs, et au courant de tout.
Les dames s'en allaient.
--Adieu, ch��re madame, je compte sur vous mercredi.
--Oui, c'est cela, �� mercredi.
--Dites-moi, vous verra-t-on �� cette soir��e? On ne sait jamais avec qui on se trouve. J'irai, si vous y allez.
--Eh bien! j'irai, je vous le promets. Toutes mes amiti��s �� M. de Guiraud.
Quand madame Deberle revint, elle trouva H��l��ne debout au milieu du salon. Jeanne se serrait contre sa m��re, dont elle avait pris la main; et, de ses doigts convulsifs et caressants, elle l'attirait par petites secousses vers la porte.
--Ah! c'est vrai, murmura la ma?tresse de la maison.
Elle sonna le domestique.
--Pierre, dites �� mademoiselle Smithson d'amener Lucien.
Et, dans le moment d'attente qui eut lieu, la porte s'ouvrit de nouveau, famili��rement, sans qu'on e?t annonc�� personne. Une belle fille de seize ans entra, suivie d'un petit vieillard �� la figure joufflue et rose.
--Bonjour, soeur, dit la jeune fille en embrassant madame Deberle.
--Bonjour, Pauline...., bonjour, p��re...., r��pondit celle-ci.
Mademoiselle Aur��lia, qui n'avait pas boug�� du coin de la chemin��e, se leva pour saluer M. Letellier. Il tenait un grand magasin de soieries, boulevard des Capucines. Depuis la mort de sa femme, il promenait sa fille cadette partout, en qu��te d'un beau mariage.
--Tu ��tais hier au Vaudeville? demanda Pauline.
--Oh! prodigieux! r��p��ta machinalement Juliette, debout devant une glace, en train de ramener une boucle rebelle.
Pauline eut une moue d'enfant gat��e.
--Est-ce vexant d'��tre jeune fille, on ne peut rien voir!... Je suis all��e avec papa jusqu'�� la porte, �� minuit, pour apprendre comment la pi��ce avait march��.
--Oui, dit le p��re, nous avons rencontr�� Matignon. Il trouvait ?a tr��s-bien.
--Tiens! s'��cria Juliette, il ��tait ici tout �� l'heure, il trouvait ?a infect.... On ne sait jamais avec lui.
--Tu as eu beaucoup de monde? demanda Pauline, sautant brusquement �� un autre sujet.
--Oh! un monde fou, toutes ces dames! ?a n'a pas d��sempli.... Je suis morte....
Puis, songeant qu'elle oubliait de proc��der �� une pr��sentation dans les formes, elle s'interrompit:
--Mon p��re et ma soeur.... madame Grandjean....
Et l'on entamait une conversation sur les enfants et sur les bobos qui inqui��tent tant les m��res, lorsque mademoiselle Smithson, une gouvernante anglaise, se pr��senta, en tenant un petit gar?on par la main. Madame Deberle lui adressa vivement quelques mots en anglais, pour la gronder de s'��tre fait attendre.
--Ah! voil�� mon petit Lucien! cria Pauline qui se mit �� genoux devant l'enfant, avec un grand bruit de jupes.
--Laisse-le, laisse-le, dit Juliette. Viens ici, Lucien; viens dire bonjour �� cette demoiselle.
Le petit gar?on s'avan?a, embarrass��. Il avait au plus sept ans, gros et court, mis avec une coquetterie de poup��e. Quand il vit que tout le monde le regardait en souriant, il s'arr��ta; et, de ses yeux bleus ��tonn��s, il examinait Jeanne.
--Allons, murmura sa m��re.
Il la consulta d'un coup d'oeil, fit encore un pas. Il montrait cette lourdeur des gar?ons, le cou dans les ��paules, les l��vres fortes et boudeuses, avec des sourcils sournois, l��g��rement fronc��s. Jeanne devait l'intimider, parce qu'elle ��tait s��rieuse, pale et tout en noir.
--Mon enfant, il faut ��tre aimable, toi aussi, dit H��l��ne, en voyant l'attitude raidie de sa fille.
La petite n'avait point lach�� le poignet de sa m��re; et elle promenait ses doigts sur la peau, entre la manche et le gant. La t��te basse, elle attendait Lucien de l'air inquiet d'une fille sauvage et nerveuse, pr��te �� se sauver, devant une caresse. Cependant, lorsque sa m��re la poussa doucement, elle fit �� son tour un pas.
--Mademoiselle, il faudra que vous l'embrassiez, reprit en riant madame Deberle. Les dames doivent toujours commencer avec lui.... Oh! la grosse b��te!
--Embrasse-le, Jeanne, dit H��l��ne.
L'enfant leva les yeux sur sa m��re; puis, comme gagn��e par l'air b��ta du petit gar?on, prise d'un attendrissement subit devant sa bonne figure embarrass��e, elle eut un sourire adorable. Son visage s'��clairait sous le flot brusque d'une grande passion int��rieure.
--Volontiers, maman, murmura-t-elle.
Et prenant Lucien par les ��paules, le soulevant presque, elle le baisa fortement sur les deux joues. Il voulut bien l'embrasser ensuite.
--A la bonne heure! s'��cri��rent tous les assistants.
H��l��ne saluait et gagnait la porte, accompagn��e par madame Deberle.
--Je vous en prie, madame, disait-elle, veuillez pr��senter tous mes remerciements �� monsieur le docteur.... Il m'a tir��e l'autre nuit d'une inqui��tude mortelle.
--Henri n'est donc pas l��? interrompit M. Letellier.
--Non, il rentrera tard, r��pondit Juliette.
Et voyant mademoiselle Aur��lia se lever pour sortir avec madame Grandjean, elle ajouta:
--Mais vous restez �� d?ner avec nous, c'est convenu.
La vieille demoiselle, qui attendait cette invitation chaque samedi, se d��cida �� ?ter son chale
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