une fluctuation des plus inoffensives d'environ trois cent mille chassieux, plus ou moins ataxiques, �� cervelles vid��es, aux coeurs avachis,--et dont la plupart c��deraient, pour une absinthe, le revolver ou l'explosif octroy��,--comme un Chinois sa femme pour une pipe d'opium.
Vous le voyez, messieurs: cette mesure est d'une politique si efficace qu'elle consolide, quand m��me, la dur��e d'un gouvernement, quelques fautes qu'il puisse commettre,--�� plus forte raison (et c'est le cas actuel) lorsqu'il n'en commet pas. Elle paralyse d'avance, sans effusion de sang et �� la bourgeoise, toute s��dition.--Tenez! si l'ukase en ��tait promulgu�� �� Saint-P��tersbourg, j'incline �� penser que le Nihilisme lui-m��me n'y r��sisterait pas un semestre! Et j'en suis �� me demander comment l'id��e si simple, si pratique, de ce d��rivatif para?t avoir jusqu'�� ce jour ��chapp�� �� la sagacit��, cependant proverbiale, du cabinet moscovite.
Donc, messieurs, Nous, repr��sentants d'un peuple d'��lite, Nous qui, fonci��rement pr��ts,--comme notre nuance l'indique,--�� saluer, toujours et quand m��me, toutes survenances, savons ce qui s'appelle se garder �� carreau, ��loignons de nos banquets de vaines alarmes!... ��levons nos pensers, nos coeurs et, surtout, nos verres--en l'honneur de Ceux dont la compass��e vigilance nous mit, ainsi, d��s longtemps, �� l'abri de toutes exag��r��es revendications... de ce m��me Prol��tariat sur les plaies duquel nous ne pouvons, h��las! que g��mir. Allons! un doigt de Champagne,--et buvons, en toute gratitude, �� la prosp��rit�� sans nu��es de Ceux dont la perspicace initiative assura--sans tapage et �� l'insu m��me des perturbateurs charm��s--la s��curit�� de nos loisirs.?
D'unanimes adh��sions acclam��rent, ici, l'orateur; les coupes s'entre-choqu��rent �� l'envi dans les mains rassur��es.
Et le banquet annuel des ��ventualistes se prolongea--(l'avenir probable de l'Humanit�� d��frayant les conversations)--jusqu'�� cette heure du Berger, si douce, toujours, �� ces ��lus de la vie qui se sentent le corps lest��, l'esprit ��clectique, le coeur �� jamais libre, les convictions ��ventuelles--et la conscience vacante.
CLAIRE LENOIR --
MEMORANDUM DU DOCTEUR TRIBULAT BONHOMET MEMBRE HONORAIRE DE PLUSIEURS ACAD��MIES PROFESSEUR AGR��G�� DE PHYSIOLOGIE TOUCHANT LE MYST��RIEUX CAS DE DISCR��TE ET SCIENTIFIQUE PERSONNE: DAME VEUVE CLAIRE LENOIR
A MES ILLUSTRES CONTEMPORAINS T. B.
CHAPITRE PREMIER
PR��CAUTIONS ET CONFIDENCES
Touched with pensiveness.... THOMAS DE QUINCEY.
?Non m?chaberis?.
MO?SE.
?La cha?ne des ��v��nements t��n��breux que je vais prendre sur moi de retracer (malgr�� mes cheveux blancs et mon d��dain de la gloriole), me paraissant comporter une somme d'horreur capable de troubler de vieux hommes de loi, je dois confesser, in primis, que si je livre ces pages �� l'impression, c'est pour c��der �� de longues pri��res d'amis d��vou��s et ��prouv��s. Je crains m��me d'��tre, plus d'une fois, dans la triste n��cessit�� d'att��nuer,--(par les fleurs de mon style et les ressources d'une riche faconde),--leur hideur insolite et suffocante.
Je ne pense pas que l'Effroi soit une sensation universellement profitable: le trait d'un vieil insens�� ne serait-il pas de la r��pandre, �� la vol��e, �� travers les cerveaux, m? par le vague espoir de b��n��ficier du scandale? Une d��couverte profonde n'est pas imm��diatement bonne �� lancer, au pied lev��, parmi le train des pens��es humaines. Elle demande �� ��tre m?rement dig��r��e et sass��e par des esprits pr��parateurs. Toute grande nouvelle, annonc��e sans m��nagements, peut alarmer, souvent m��me affoler bon nombre d'ames d��votieuses, surexciter les facult��s caustiques des vauriens, et r��veiller les antiques n��vroses de la Possession, chez les timor��s.
Bien est-il vrai, cependant, que faire penser est un devoir qui prime bien des scrupules!... Tout pes��, je parlerai. Chacun doit porter en soi son aliquid inconcussum!--D'ailleurs, mon si��cle me rassure; pour quelques esprits faibles que je puis atteindre, il est de nombreux esprits forts que je puis ��difier. J'ai dit ?esprits forts? et je ne parle pas au hasard. Quant �� la v��racit�� de mon r��cit, personne, je le parierais, ne la plaisantera outre mesure. Car, en admettant, m��me, que les faits suivants soient radicalement faux, la seule id��e de leur simple possibilit�� est tout aussi terrible que le pourrait ��tre leur authenticit�� d��montr��e et reconnue.--Une fois pens��, d'ailleurs, qu'est-ce qui n'arrive pas un peu, dans le myst��rieux Univers?
J'ai dit ?myst��rieux? et non ?probl��matique?: et (qu'il me soit permis de le r��p��ter), je ne parle pas au hasard.
Oiseuses seraient toutes digressions, crayonn��es �� la hate et sans crit��re, sur ce sujet.
Maintenant,--puissent mes Lecteurs en ��tre bien persuad��s!--ce ne sont pas des lauriers purement ?litt��raires? que je brigue. En v��rit��, s'il est un objectif, un non-moi, que je m��prise au del�� m��me des expressions licites �� la langue d'un mortel ��l��gant, je puis bien dire que ce sont les ?Belles-Lettres? et leurs supp?ts!
--Foin!
R��duit �� me pr��senter moi-m��me au Public, n'est-il pas urgent de me d��crire tel que je suis, une fois pour toutes, au moral et au physique?
J'ai perdu, sans fruit, une partie de mon intelligence �� me demander pourquoi les ��tres qui m'ont vu pour la premi��re fois ont pris des figures convuls��es par le rire et des attitudes d��solantes. Mon aspect, sans me vanter, devrait, au contraire, j'imagine,
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