ph��nom��nes peuvent-ils encore se produire au milieu de nos civilisations constitutionnelles et r��guli��res? Cela ne r��pugne-t-il pas au Sens-commun! Ces cataclysmes, aujourd'hui sans raison d'��tre, et qui ont fait leur temps, riment-ils �� quelque chose? Non pas! Ils choquent, simplement, toutes les id��es re?ues et ne sauraient qu'exiger une prompte r��pression. Quoi! dans notre si��cle de lumi��res, six mille personnes, pour la plupart honorables, ne peuvent innocemment prendre le frais sans ��tre expos��es �� ce qu'une inopin��e tr��pidation du sol les ��crase �� l'improviste?... Je trouve �� ceci comme une vague odeur d'obscurantisme.
?Comment soumettre ces secousses aux freins d'une sage r��glementation? les museler, pour ainsi dire, en les classant sous un r��gime ing��nieusement administratif?... Il n'y a pas �� tergiverser: il faut arriver �� ?a.
?Sinon la Science, qui est tout, absolument tout, finirait par ne plus sembler qu'un leurre--nous assimilant, autant dire, �� des jouets de la M��canique-c��leste:--ce qui est inadmissible.
?Que le sous-sol, en de certains volcaniques voisinages, pr��sente encore des difficult��s d'investigations momentan��ment appr��ciables, soit; mais devons-nous ��tre, longtemps encore, �� la merci des ��ventuelles gracieuset��s d'un solfatare, alors que nos jours en d��pendent? Ne vaudrait-il pas mieux nous r��signer, comme de pratiques savants le proposent, �� vider tout bonnement le V��suve, pour cr��er des exutoires plus libres aux suburbaines flatuosit��s de la plan��te?
?Question.
?Le plus r��voltant de l'aventure est que maintes gens, tol��r��s, dans nos grands centres, on ne sait trop �� quel titre--(�� celui d'?artistes? je crois?)--ont l'air, pour gouailler le Progr��s, de s'autoriser de ces calamiteuses fumisteries de notre ��toile, pr��textant que ces aveugles oscillations des couches terraqu��es de l'Italie d��montrent l'ing��rence, en nos affaires, de Puissances secr��tes, espi��gles et nuisibles,--Oui! oui! c'est cette id��e biscornue (et pas une autre!) que cachent toutes ces transparentes insinuations,--ces r��ticences, m��me! de certaine presse:--et nous les voyons venir!... Oui, oui, nous les voyons venir.
?Car ces vils aligneurs de mots sont toujours de l'opinion des choses en retard: leur arri��re-pens��e serait de nous ramener aux rois fain��ants, au droit du seigneur et �� l'Inquisition:--ils sont une peste pour le corps social.--Certes, je n'en disconviens pas, nous les d��corons, nous les couvrons d'or, nous les rassasions de d��monstrations admiratives et chaudement sympathiques; mais, au fond, nous savons tr��s bien que nous les m��prisons et ha?ssons comme la boue de nos souliers. N'��tait cet esprit de mod��ration qui est le principe de notre ��tre et de notre ��re, il y a belle lurette que nous les eussions extermin��s sous le baton. Mais, voil��! ce serait excessif.
?Il nous faudrait donc leur pr��parer un tr��pas hideux,--dont nous puissions, ostensiblement, nous laver les mains. Je crois r��pondre au voeu secret de tous en prenant sur moi de le d��clarer.
?Eh bien! cette id��e m'est venue de les confier �� la maternelle Nature, puisqu'ils sont de l'opinion de cette derni��re.--Voici donc mon projet.
?M. Eve del Rio, ayant bien voulu nous communiquer ses pr��visions,--(que l'��v��nement, h��las! n'a que trop justifi��es le 2 du courant),--nous abuserons encore de son amabilit�� en le priant de vouloir bien nous pr��ciser les ��poques selon lui les plus scabreuses, ainsi que les terrains les plus suspects quant �� quelque prochain Tremblement de terre, le plus imminent possible.
?Les indications de ce moderne Jonas une fois obtenues, je propose que, sur l'endroit le plus menac��, soient ��difi��s, pour l'��poque utile, d'��normes batiments �� toiture de granit. Cela fait, it��rativement je propose qu'avec toutes ces calineries persuasives et doucereuses (en lesquelles nous sommes, Dieu merci, pass��s ma?tres!) nous invitions �� s'y ��tablir toute l'inspir��e ribambelle de ces pr��tendus R��veurs,--que Platon voulait, en son indulgence, que l'on couronnat de roses en les jetant �� la porte de la R��publique.
?L'al��atoire de la catastrophe nous couvrirait, aux yeux de la Loi, de leur an��antissement.
?Bref, nous leur offririons un logis comfortable, brillant m��me, avec des horizons, des couchers du Soleil, des horizontales, des ��toiles, des falaises, des myrtes, des vins fins, des romans, des fleurs, des oiseaux, enfin l'entourage o�� ces messieurs per?oivent toutes leurs insipides fantasmagories. Et, puisqu'ils s'obstinent, malgr�� l'��vidence, �� croire encore au Myst��rieux, qu'ils soient ainsi livr��s au Myst��rieux!
--De sorte qu'au moment o�� ils y penseront le moins;
krrraaaak!!!
?nous en serons d��barrass��s!--Et nous nous frotterons joyeusement les mains �� cette nouvelle, en leur souhaitant, bon voyage chez Pluton.
?De cette fa?on, ces p��riodiques interventions de l'Absurde, ces sursauts des derni��res forces aveugles de la Nature seront utilis��es et rationalis��es ... Similia similibus.
?Tout calcul fait, il y aurait ��conomie: le mat��riel nous resterait, �� la surface du globe, pour,--de temps en temps,--renouveler cette sorte de purgation sociale.
?Et la preuve que je suis dans le vrai, quand je propose, apr��s l'avoir m?rement pes��, ce d��rivatif, c'est que, si nous eussions eu le choix, enfin, de troquer les six mille personnes honorables, ��cras��es dans la derni��re catastrophe, contre six mille barbouilleurs de papier, quel est celui d'entre NOUS qui e?t h��sit��?--ne f?t-ce
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